Kultureindustrie ("Industrie Culturelle") a paru originellement dans La Dialectique de la Raison.
Ce chapitre, le plus important, est repris ici par les éditions Allia dans cette petite collection que tous ceux qui traînent un peu dans de bonnes librairies sont habitués à voir dans des présentoirs bien pensés et qui font toujours envie. J'avais envie de lire du
Adorno, et voila-t'y-pas que je vois celui-ci (et celui de Zweig, l'Uniformisation.... critiqué un peu plus tôt) dans un de ces fameux présentoirs en carton. Bingo !
Ce n'est donc pas, normalement, un texte publié tel quel.
Mais il fait sens seul, sans problème, même s'il est bon de garder à l'esprit son origine ainsi que l'époque à laquelle il a été écrit. 1947, c'est peu de temps après la chute du régime nazi, et loin avant que la télévision ne rentre dans tous les foyers. Il est donc normal que l'un soit très présent dans les références, et la dernière, presque absente, même si les auteurs ont bien pressentis ce qui allait advenir.
Ce livre dénonce un état de fait, un processus très avancé dès la fin de la guerre, la culture de masse et ses dérives, l'abêtissement, la pruderie, l'art comme marchandise disponible pour tous et donc sans respectabilité.
Les constats sont là, mais pas les solutions, et le vocabulaire de l'époque est un peu suranné aujourd'hui, ce qui gâche/gêne un peu la lecture...
Mais c'est un grand classique de la critique du monde de la culture, alors... il vaut le coup d'être lu, à titre de repère, même si depuis de meilleurs et plus actuelles analyses ont sans doute été écrites...