A la fin du 2° mandat de J.Chirac (début 2007), P.Péan, voyant le président noyé sous les critiques et de sarcasmes, a voulu ne pas se joindre à la meute, et au contraire, chercher à mettre en avant les aspects positif du personnage. Péan n'étant pas, a priori du même bord politique, l'initiative parait louable.
Il a choisi alors de mettre carrément le balancier de l'autre côté, et de nous montrer le contraire de la caricature: ici, un homme cultivé, altruiste, généreux, modeste, ouvert au monde, visionnaire en matière internationale, pas rancunier, désintéressé, et même ... moderne, par ses engagements en faveur de l'environnement. N'en jetez plus.
Si l'on accepte ce parti pris - qui vaut bien son inverse, alors très courant -, on lit avec intérêt ces pages qui nous rappellent notre passé proche. Bien sûr, pour tenir l'objectif, Péan prend ici ou là un raccourci, emprunte une impasse, n'a pas peur de telle ou telle approximation ou omission.
On lui pardonne: le grand Corrézien est mort. Respect.
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Oh mon Dieu! Quel livre Roman sacré et de la personne de Chirac en ces temps-ci. Je crois que ce fut un livre merveilleux qui m'a non seulement évadé mais qui m'a fait comprendre que la politique est quelque chose de sacré mais si l'on n'est pas connu de tout le monde.
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Découvrez l'émission intégrale ici : https://www.web-tv-culture.com/emission/gregor-pean-la-seconde-vie-d-eva-braun-53160.html
Voilà le premier livre de Gregor Péan. Et pourtant cet auteur a déjà une dizaine de titres à son actif. Comment donc ? Jusqu'à présent, c'est effectivement sous le nom de Jean Gregor que Gregor Péan était connu en librairie. Au décès de son père, le journaliste et enquêteur Pierre Péan, et ayant écrit lui-même un roman intitulé « le dernier livre de Jean Gregor », ce dernier a estimé qu'il était temps de reprendre sa véritable identité. Parmi ses précédents titres, « Transports en commun », « L'ami De Bono », « Femme seule devant sa glace » ou « L'ombre en soi », Gregor Péan témoigne d'un fort talent littéraire. Dans ses histoires, les personnages simples viennent se cogner aux mutations de la société, les silences font parfois plus de bruit que les longs discours, l'écriture audacieuse et franche ne laisse pas indifférent. Avec son nouveau roman « La seconde vie d'Eva Braun », Gregor Pean confirme cette aisance à aborder des thématiques inattendues avec un style qui lui est propre. Comme une uchronie, l'auteur invente donc un autre destin à la maîtresse d'Hitler. Et si celle-ci n'était pas morte dans le bunker du Führer en avril 1945, et si elle avait été exfiltrée et emprisonnée en Union soviétique, où une interprète la questionnait selon les bons vouloirs de Staline. Que serait-elle devenue ? Aurait-elle pris conscience du monstre qu'était celui dont elle partagea la vie ? Sur cette question, Gregor Péan construit un roman fascinant et dérangeant, à l'image de cette photo colorisée qui habille la couverture du livre. Eva Braun n'était-elle qu'une gentille idiote, telle que la Grande histoire l'a toujours présentée ? Ouvrant son récit comme une farce et imposant une gravité au fil des chapitres, Gregor Péan interpelle le lecteur, au propre comme au figuré, nous invitant à réfléchir sur les notions d'humanité et de culpabilité. Dans cette seconde vie, face aux outrages que subit Eva Braun dans sa geôle stalinienne, la rendant fragile, il nous pousse à nous attacher à elle. Mais peut-on et doit-on avoir de la compassion pour la femme du monstre ? Ce roman est fort, violent, déroutant, formidablement écrit. C'est un coup de coeur. « La seconde vie d'Eva Braun » est publié chez Robert Laffont.
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