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EAN : 9782815919616
112 pages
L'Aube (19/08/2016)
3/5   5 notes
Résumé :
«?Hédi et moi, j'ai bien vu qu'on n'était pas pareils. Pourquoi le nier, Jean-François?? Tout est fait pour pas se rencontrer.?»Omar Benlaala déplace les personnages qu'Édouard Louis a mis en scène dans son Histoire de la ­violence. Un autre regard, une autre voix?: ceux d'un jeune ­Parisien d'origine kabyle. Ce dernier se livre au socio­logue qui l'interroge après les événements de Cologne, dans le cadre d'une enquête sur la sexualité des Français «?­issus de l'imm... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique

Si l'auteur prend comme prétexte le livre d'Edouard Louis "histoire de la violence" comme toile de fond et en déplace les personnages en racontant l'histoire du point de vue de Réda, jeune homme "issu de l'immigration" et interrogé par un sociologue. Il expose ses difficultés à vivre entre deux cultures, ses problèmes de sexualité, le mal être des jeunes à vivre à notre époque, l'intégration de ses parents et le poids de la religion face à toutes ces frustrations.
Un livre intéressant, une réflexion sur le mal être des jeunes français à vivre, s'intégrer dans notre société.



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Comment donner du plaisir quand t'as pas encore appris à en prendre !

Si le livre n'avait pas été un roman, j'aurais commencé par une citation de la fin de préambule : « un jeune Français d'origine Kabyle confronté à la difficulté de vivre sa sexualité dans une société déchirée par son passé colonial ». J'aurais vraisemblablement discuté du lien entre être-d'origine, culture, et sexualité. La focalisation sur les éléments nommés culturels ne me semble ni appropriée pour discuter des socialisations, ici masculine, ni sur « les événements de Cologne » (Et sur ces événements j'aurais renvoyé aux textes divers publiés sur le blog).

J'aurais peut-être émis un doute sur la sociologie de Pierre Bourdieu en particulier sur la domination masculine.

J'aurais plausiblement indiqué que nous (les êtres humains socialisés comme homme) avons tous des difficultés à vivre notre sexualité et nous en faisons payer le prix à nos partenaires (ce n'est pas à un homme de parler à la place des êtres humains socialisées comme femme)…

Je m'éloigne en lisant et en écrivant de la présentation éditoriale.

La force du roman d'Omar Benlaala est dans sa construction, le choix des situations et des ruptures, les titres de chapitre aux lectures possiblement multiples (eau de Cologne, à l'intérieur, histoire trouée). Un livre comme un des chantiers que le personnage principal aime tant.

Des dialogues, « C'est fou cette faculté qu'on a à se raconter des histoires quand on rencontre plus fort que soi », le récit de dialogues, une invitation perçue immédiatement comme une erreur.

La Kabylie, le regard d'ici et de là « Pas vraiment de double nationalité, plutôt moitié de chaque ». La famille et les silences, « le silence des profondeurs ». le sexe, les sexes.

L'ambiguïté et l'effraction, « ce n'était pas exactement là que nous en étions », la violence sourde que l'on s'inflige, le paravent des mots, « des mots en retard, qui n'arrivent pas assez vite pour répondre à l'offense », la vente permanente « du rêve, de la salive et du vent », garçon ou fille dans une histoire…

De quoi l'effraction est-elle ici le nom ? Concerne-t-elle un ou des personnages ou la lectrice et le lecteur ? le silence rompu ou une vérité dévoilée ? La colonisation, l'effraction d'un corps ou les mots pour le dire ?

Des livres laissés. Une lecture, l'ouverture à la compréhension…

Toutes les lectures possibles allumées par l'incandescence des phrases…
Lien : https://entreleslignesentrel..
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Ce livre se veut une réponse à la violence subie par Edouard Louis une nuit d'hiver et qui a débouché sur "Histoire de la Violence" avec pour conséquence une plainte pour viol contre Reda le jeune homme qui l'avait dragué et avec qui il avait passé la nuit.

Dans ce récit Réda est plongeur dans un restaurant en attendant mieux, ce qui lui permet de subsister, et de garder la tête hors de l'eau. Dans l'espoir d'améliorer sa condition, il prend des cours de théâtre le dimanche, son seul jour de congé, avec une jeune fille qui lui donne la réplique et dont le père est sociologue. Celui-ci tient, dans ce récit le rôle de psychologue, confesseur, qui par ses questionnements fait prendre à l'intéressé, conscience, non de l'injustice sociale, ça il l'a connait déjà, mais à réfléchir au pourquoi de son comportement, aux causes réelles de ses accès de violence.

La nuit de Noël, Reda se fait aborder par Edouard Louis. Tout d'abord étonné, ayant plus l'habitude de se faire interpeller par la police que par un "ange tout blond qui sentait le printemps", celui que sa mère ramène de la Mecque. Afin de jouir encore de son odeur, il décide de le laisser approcher. Au fil de leur marche commune et de leur conversation, son intérêt pour la Kabylie, plus le parfum, l'incite à prolonger ce moment en l'invitant chez lui dans le 11ème arrondissement.

Toutefois, il y a maldonne, un énorme malentendu. Réda invite Edouard qu'il rebaptise Hédi, afin qu'il l'instruise, qu'il lui parle de la Kabylie, de la guerre d'Algérie qui a rendu son oncle, hospitalisé depuis de nombreuses années en psychiatrie. Or, à peine Edouard/Hédi est-il entré dans l'appartement, qu'il se sent piégé, et pressent qu'Edouard-Hédi attend autre chose, tout en n'arrivant pas à définir quoi. Celui-ci étant poli et respectueux, il est partagé entre l'envie de le mettre dehors tout en souhaitant voir comment la situation va évoluer. Un regard d'Edouard sur des photos de Reda et de ses cousins au bled et en maillots de bain, suffit à le classer parmi les pervers et générer un mouvement de colère.

L'histoire continue scindée en deux par les questionnements et échanges entre le sociologue et Reda ce qui permet à l'auteur de faire des digressions, religieuses, politique, sous couvert du pseudo Reda. Partagé entre deux cultures, le "cul entre deux chaises", qui aimerait tout en ne le voulant pas avoir une liberté de disposer de sa vie, de sa sexualité, sans toutes les contraintes et tabous dont il a été nourri par des parents immigrés de la première génération.

Et là ça ne fonctionne pas !. La transposition est erronée, on a bien compris que pour l'auteur l'homosexualité de Reda pose un problème. Mais elle est bien là, inutile de tourner autour du pot et d'inventer un motif à la mord moi le noeud pour justifier que Reda ait abordé, et accepté l'invitation d'Edouard. Ce qui est arrivé ensuite entre les deux hommes ne regardent qu'eux étant l'un et l'autre consentant.

Je réfute ce plaidoyer larmoyant pour justifier tout acte délictueux, toute violence quelle qu'elle soit. Je ne peux malheureusement que constater que ce sont toujours les mêmes qui sollicitent la compréhension, l'indulgence quand ce n'est pas le pardon à défaut d'oubli pour des actes répréhensibles commis en raison d'une culture différente. Ce que certains ne comprennent pas ou ne veulent pas comprendre c'est que l'on juge un peuple sur la conduite de ses ressortissants.

Ces justifications contestables qu'il met dans la bouche de Réda sont en fait les siennes. Car si l'on prend ses remarques sur la guerre d'Algérie, son héros s'il a même âge qu'Edouard n'est pas la première génération d'émigrée mais plutôt la troisième vu, la démographie "galopante", alors que lui Omar Ben Laala....

D'autres peuples (ex-colonies) de notre pays et autres sont confrontés aux mêmes problématiques, qu'elles soient religieuses, économiques et sociales, parfois pire lorsqu'il faut rajouter des séquelles psychologique et physique de guerre , la barrière linguistique, etc... et qui ne deviennent pas pour autant des délinquants et des criminels...!!! Heureusement car il y aurait de quoi désespérer !


Lien : http://chezvolodia.canalblog..
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Un bon exercice du style en réponse du livre d'Edouard Louis, que j'ai beaucoup aimé, même s'il va plus loin, de plus, le sujet sur la misère sexuelle dans les quartiers défavorisées, sujet central au final, et décrit de façon plus intime et présent à la fois, qu'on pourrait le croire.
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critiques presse (1)
LePoint
01 septembre 2016
Un court roman. Stimulant.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
C’est fou cette faculté qu’on a à se raconter des histoires quand on rencontre plus fort que soi
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Tu sais, la violence vient de là;des mots en retard, qui arrivent pas assez vite pour répondre à l'offense. Alors, c'est le corps tout entier qui s'exprime, quand la langue peut pas. C'est malheureux à dire mais pour beaucoup, il n'y a que lorsqu'ils sont violents qu'on s'intéresse à eux.
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C'est terrifiant de constater que tu peux faire une véritable enquête sur un pays, pour la seule raison de la dominer. Si c'est ça aussi la république, heureusement, qu'on l'a arrêtée, parce qu'elle serait devenue une dictature. On peut dire que les moudjahidines ont sauvé la France de ses démons!
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Pas vraiment de double nationalité, plutôt moitié de chaque
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Vidéo de Omar Benlaala
Entretien avec Omar Benlaâla à l'occasion de la publication de son livre -Tu n'habiteras jamais Paris- aux éditions Flammarion.
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