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EAN : 9782290333563
282 pages
J'ai lu (24/06/2004)
3.74/5   17 notes
Résumé :
Après avoir déjoué la folie de Délius, Bertrand Lacejambe, botaniste, et son fidèle secrétaire B. Fenby se retrouvent à Marseille en 1905. En ce soir de Noël, on inaugure le pont transbordeur, on se passionne pour un nouveau sport pédestre, on boit... Dans une ambiance tropicale d'espions et de palmiers, ils vont pourtant faire face au plus terrible des périls. Perdus dans un dédale urbain aux occultes secrets, de soirées mondaines en scènes de panique, ils devront ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
J'avais lu et adoré Délius, une chanson d'été l'an passé et il me tardait de découvrir ce que l'avenir réservait à notre duo de choc. C'est Cindy Canévet qui est une nouvelle fois aux commandes pour l'illustration de couverture, et elle a réalisé travail sublime, élégant et délicat, aux tons chauds automnaux et aux notes florales. On retrouve nos protagonistes atypiques 8 ans après la fin de l'enquête qui bouleversa leurs existences.

Que s'est-il passé pendant ces 8 années ? Et bien, pas grand chose : la dépression a gagné notre botaniste qui a décidé de se terrer chez lui, et Fenby, son fidèle assistant, affirme être une fleur. le soir de Noël, poussé par Fenby qui veut voir du monde, Lacejambe se laisse entrainer contre son gré dans une soirée mondaine. L'hôtesse Engandine est ravie de le revoir, mais c'est son mari Ours-Antoine qui va raviver la curiosité du botaniste en lui confiant une étrange mission : trouver la meilleure Marina de la ville afin qu'il puisse gouter un souvenir de son enfance avant de mourir. Un problème se pose cependant : la fleur qui pousse habituellement partout semble avoir disparu… Voilà un mystère à résoudre pour notre botaniste et son assistant fleur/elficologue !

On part ensuite aux côtés de Lacejambe et Fenby pour une aventure des plus improbables et des plus folles. J'ai adoré les escorter dans les rues de Marseille, suivant des pistes douteuses, qui les menaient toujours plus proches de la folie, entre souvenirs du passé et présent insensé. On a l'impression de suivre Alice Liddel dans une de ces fantasques épopées au pays des merveilles, allant de non-sens en non-sens sans s'en étonner le moins du monde, sauf que notre duo plonge dans les profondeurs d'une Marseille à un doigt de l'implosion.

Alors que le premier tome était plutôt léger et féérique, celui-ci est bien plus sombre ; tout comme les cheveux du botaniste qui ont arrêtés de changer de couleur pour se maintenir d'une teinte noire. On y retrouve cette beauté, cette poésie, cet onirisme, cette charmante magie enfantine, mais elle finit toujours par se teindre de noirceur, d'occulte et de sang. Encore une fois, on se demande si on est bien dans la réalité ou dans un monde fantasmé, reflet de la psyché personnelle en détresse du botaniste.

Bien que la nuit soit à la fête, les catastrophes s'enchainent, Lacejambe assiste à chaque fois aux désastres, spectateur impuissant (voire insensible) qui tente de coller les pièces de puzzle ensemble alors que le monde et son monde s'écroulent autour de lui. En quête d'une simple fleur, c'est finalement un complot impliquant toute la ville qu'il va tenter de débusquer. Au coeur de ce labyrinthe, une voix le guide. En tant que lecteur, nous l'entendons nous parler, elle semble habiter les éléments du décor, les animer. Qui est au final ce mystérieux Vivaux que Lacejambe semble bien connaître ?

Ce roman, d'une richesse incroyable, porte aussi un message écologique : il a été prédit que la disparition de la Marina serait le signe de la fin. Les hommes ont usé les ressources de la ville jusqu'à la lie, l'encombrant de déchets, d'immondices jusqu'au débordement, et finalement elle se venge. le diadème est discret dans ce tome, bien qu'il fasse encore son apparition. Sa présence n'a pas fini de nous hanter. On en saura peut-être plus dans le prochain tome : « Laocoon, hymne d'hiver ».

Un second tome plus sombre que le précédent : l'autrice reprend son duo de protagonistes atypiques et nous propose, au départ d'une simple mission, de partir dans les directions les plus improbables, et de finalement enquêter sur un mystère bien plus grand. Un roman d'une richesse incroyable, passant de l'absurde à la folie, de la magie au cauchemar, du funeste passé au présent insensé. Une lecture irrationnelle, débridée et empreinte de mélancolie, de poésie et de folie comme je les adore !
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Après avoir enchantée de sa plume volubile la rentrée de la fantasy française en 2019 avec Délius, une chanson d'été, Sabrina Calvo est de nouveau à l'honneur chez Mnémos.

En effet, avec La Nuit des Labyrinthes, l'autrice signe une nouvelle enquête menée par son improbable duo d'apprentis détectives. Huit ans après leur dernière investigation menée à Londres et même outre-Manche pour mettre la main sur un poète-tueur, Bertrand Lacejambe et son secrétaire Fenby reprennent donc du service. Dans ce nouvel opus, on les rencontre à Marseille où ils sont conviés à une soirée mondaine pour le réveillon de Noël. Peu amateur de ces réjouissances, le botaniste s'y rend de mauvaise grâce mais retrouve tout son intérêt quand on le charge d'élucider l'étrange disparition de la plus commune des fleurs. Voilà de quoi pimenter sa soirée qui s'annonçait de prime abord si assommante...

Dans ce roman, on retrouve les personnages de Sabrina Calvo quelque peu changés. En effet, Bertrand Lacejambe est ressorti meurtri de sa dernière enquête. Il est, de fait, beaucoup moins fantasque et nettement plus sombre. La perte tragique de cet innocent l'a profondément transformé. Sa dépression et sa tristesse colorent donc ce nouveau récit d'une certaine morosité. Néanmoins, ce nouveau mystère lui donne le coup de fouet dont il avait tant besoin pour sortir de cette spirale infernale. Fenby est lui aussi bien différent. Il n'est plus vraiment humain depuis la dernière fois mais se rapproche davantage des êtres féeriques qu'il a rencontré lors de leur dernière aventure. Mais rassurez-vous, ils forment toujours une paire insolite de héros qui nous entraîne dans une succession d'événements aussi ahurissants que renversants.

En effet, l'autrice utilise les mêmes éléments qui font le charme de ses récits. Ainsi l'absurde côtoie toujours la beauté, notamment celle de la nature et des fleurs car le merveilleux est floral chez Sabrina Calvo. Ce maelstrom de fleurs enivre et enchante autant ses personnages que ses lecteurs.

Avec La Nuit des Labyrinthes, l'autrice mêle à sa fantasy de l'uchronie. Originaire de Marseille, elle a souhaité mettre la cité phocéenne au coeur de son intrigue. Elle multiplie donc les clins d'oeil à des épisodes marquants de son Histoire comme la peste de 1720 qui a décimé la moitié de sa population ou encore la Commune de Marseille qui a été réprimée dans le sang dans la nuit du 4 au 5 avril 1871 par le général versaillais Henri Espivent de la Villesboisnet. Ainsi, au fil de ses recherches, le botaniste est lui-même hanté par son passé car de douloureux souvenirs remontent à la surface, notamment l'assassinat de ses parents lors de cette fameuse nuit sanglante d'avril et l'incarcération plus tard de son meilleur ami. Or, aussi insensé que cela puisse lui paraître, tout semble le ramener à son passé mais pourra-t-il vraiment en accepter toutes les conséquences ?

La Nuit des Labyrinthes est un roman qui part finalement dans tous les sens. Tantôt on remonte le fil des souvenirs d'un homme marqué par le regret, tantôt on flirte avec les sociétés théosophique et franc-maçonnique qui oeuvrent dans l'ombre des rues de Marseille ou dans l'intimité des salons mondains pour étendre leur joug sur toute la communauté.

Sabrina Calvo a épicé son texte d'un soupçon de diablerie, d'occulte et de secrets pour nous dépeindre un merveilleux surprenant, mais non moins poétique... suite sur Fantasy à la Carte.
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Second volet de la trilogie de Sabrina Calvo, La nuit des labyrinthes est… un labyrinthe géant.

On retrouve les personnages Lacejambe et Fenby de Delius… 8 ans après les événements qui s'y sont déroulés. Nous sommes à Marseille, en 1905. Lors d'une grande soirée donnée à l'occasion de l'inauguration du pont Transbordeur, Lacejambe doit enquêter sur la disparition d'une petite fleur, pourtant commune. Mais cette disparition cache une conspiration plus vaste, plus profonde, qui va remuer les entrailles de la ville…

Très difficile de noter cette oeuvre, car je l'ai trouvée époustouflante sur certains plans, carrément géniale même. Elle recèle évidemment quelques défauts, qui découlent paradoxalement des qualités qui la constituent (je l'ai dit, c'est labyrinthique). Et puis cette oeuvre m'a beaucoup atteinte, par sa noirceur. j'ai trouvé cette oeuvre géniale, mais je n'aurais pas dû la lire maintenant.

Oeuvre à mon sens géniale, donc, par ce labyrinthe (j'aime les labyrinthes). le récit est labyrinthique, les personnages le sont tout autant, l'intrigue aussi. C'est un dédale, majestueusement rendu. Mais… mais peut-être un peu trop. Tellement sinueux, tellement de chemins, tellement de sens… que je me suis perdue. Je ne suis pas certaine d'avoir tout saisi. C'est peut-être le risque, d'aller trop loin, atteindre un point de non-retour, là où un certain nombre de lecteurs peuvent se perdre définitivement. le risque est de lâcher cette oeuvre qui peut paraître absconse. Pour ma part, j'ai continué, car j'ai vraiment trouvé ça époustouflant, même si je suis passée à côté de certaines choses.

Par ailleurs, le récit est imprégné d'absurde. Mélancolie, incompréhension, résignation, abattement… autant de postures et d'états par lesquels passent les personnages devant ce monde qui change, et qu'ils ne comprennent pas. Les événements sont un non sens complet.
Alors parfois, on en rit : images, situations, personnages, dialogues… sont teintés d'un humour les rendant cocasses. Mais ce volet est beaucoup plus sombre que le premier, et la noirceur qui s'en dégage est étouffante. le roman est sombre, violent même, avec des scènes d'horreur que j'ai trouvées difficiles. Ca m'a pesé de lire un tel sentiment d'impuissance, de solitude et de chagrin enfoui. Lire ça maintenant était difficile pour moi.

Alors, j'aimerais le relire, car je pense que c'est un roman qui se découvre en plusieurs fois, et qui à chaque lecture se révèle un peu plus. Mais là, je ne pourrai pas. Il faut de la force pour lire une telle noirceur, et la tête bien accrochée pour s'extirper de ce labyrinthe crasseux et collant que Sabrina Calvo a créé.



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Dans Délius, une chanson d'été, j'avais déjà soulevé le fait que Sabrina Calvo versait dans l'absurde et le surréalisme. Là, je dirais que ce second volume a dépassé un stade. le stade du pensable. Et l'impression bizarre, soudaine, étrangère, de devoir penser autrement, réfléchir inconsciemment, un peu à l'instar de ce que Vita Nostra des Diatchenko chez l'Atalante avait pu me procurer comme sensation. Cette impression de perdre tous ses repères, de devoir laisser derrière moi tout ce que je tenais pour acquis, l'immobilisme des objets, le mutisme des lampadaires et des soupes. Parce que dans ce volume, la soupe peut parler. Pour de vrai. Et les hommes peuvent devenir des boules étranges et rebondissantes, et les lampions attaquer, et la mer se teindre de sang.

Tout ça pour une fleur. Parce que bien sûr les qualités et compétences de notre cher botaniste ne sont pas en reste et il lui faut dénouer un nouveau mystère. L'envie, pourtant, semble l'avoir déserté, le plaisir aussi, et petit à petit notre illuminé aux cheveux changeants se met à déprimer, lentement, mais inexorablement. Il y a une certaine noirceur dans ce second tome qu'il n'y avait pas avant, une noirceur qui emprisonne tout, la conscience, la vérité, la poésie. Tout semble dégouliner d'horreur et de panique alors que le passé et le présent se mêle, alors que le sang versé pendant la Commune, semble également se déverser aujourd'hui. Mais cela reste pour une fleur ridicule, misérable, puisant dans la misère et la crasse de cette ville pour pousser, la Massalia. Celle qu'on lui demande de chercher et qui semble avoir disparu. Un lien ténu avec son passé. Qu'est ce qu'il poursuit finalement ? le mystère de cette fleur disparue ? L'aventure qui le sort enfin de sa dépression ? L'aube qui chassera les ténèbres ? Les lueurs de son passé ? On ne sait pas, et à notre joyeux duo d'enquêteurs qui semble pourtant bien mal portant, tous les deux souffrant en silence de leur éloignement suite aux événements du premier volume (et au fait que Fenby se soit changé pour partie en plante, ça n'aide pas), s'ajoutent différents personnages.

Je dois dire que je n'ai pas trouvé ces personnages très intéressants, arrivant un peu tardivement dans l'histoire et puis surtout comme sortis de nulle part. Je n'ai pas réussi à m'attacher à eux, trouvant le personnage que l'on voit le plus souvent, Noriko, une jeune chanteuse japonaise, particulièrement irritante et les autres pas assez marquants.

Celui-ci m'a semblé davantage fouilli que le premier avec quelques rares moments de réalisme souvent liés d'ailleurs aux émotions des personnages qui semblaient presque plus tangibles que le monde qui les entourait. Je dois avouer aussi avoir souri, voire ri à plusieurs reprises devant l'improbabilité de certaines situations et les réactions de nos personnages entre stupéfaction et fatalisme : un homme qui roule en boule ? ok. Une soupe qui parle ? Bon c'est quand même bizarre. Des gens qui demandent partout où est Lou quelque soit l'endroit où on les croise ? Faut avouer que c'est chelou mais bon ce Lou doit bien exister quelque part…

En résumé

La Nuit des Labyrinthes de Sabrina Calvo est aussi déroutant et hypnotisant que l'était Délius, une chanson d'été. On retrouve avec plaisir notre duo d'enquêteurs, changés et en même temps inchangés, dans une enquête complètement absurde : retrouver une fleur disparue. Au service d'une intrigue loufoque et surréaliste, la plume de l'autrice vient surprendre, caresser l'imaginaire, et nous offrir une infinité de possibilités loin de nos idées préconçues. Alors si une soupe vous parle les ami.e.s, ne soyez pas surpris.e 😉
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Plus sombre que le premier tome sans doute moins que le dernier -, pas encore écrit,- mais toujours absurde -dans le bon sens du terme-. On suit les héros dans leurs tribulations échevelées dans Marseille ; on se laisse envahir par leur monde étrange. On est surpris à toutes les pages. La série la plus fantastique jamais écrite !
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Il toucha l’écorce, il voulut la faire vibrer sous ses doigts. Il avait cette force en lui qui lui permettait de faire résonner toute chose végétale, mais l’arbre ne répondit pas. Se pouvait-il qu’il n’ait plus assez de beauté en son cœur ? Et si l’affaire du Fleuriste l’avait, lui, à tout jamais, privé de magie ? Sous ses doigts, les fleurs ne répondaient plus et même Fenby, qui se vantait d’en être une, lui apparaissait désormais comme un cinglé, bon à enfermer. Lacejambe l’encourageait par conscience professionnelle mais au fond, quand il creusait suffisamment loin pour découvrir la vérité, il savait qu’il avait perdu la beauté.
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Lacejambe fit quelques courbettes au duc de Machin. Il croisa des épaves de la politique locale et des journalistes qui mâchaient lentement leurs petits-fours. Il effrayait les dames, cachées derrière le papier de leurs éventails japonais. Il regretta ses fleurs et la quiétude de son appartement, cette succession de pièces qu’il avait apprises par cœur à force d’y marcher pendant toutes ces années sans sortir. Il pleura le génépi de son salon, il maudit cette idée de venir ici ce soir, pour faire le brave dans ce cloaque de paons et de pucelles.
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Dans sa main, elle vibra, et Lacejambre crut entendre qu'elqu'un chanter à l'intérieur.
- Un ouvre boîte, dit Lionel.
Lacejambre sortit son couteau suisse, mais, en fait d'espion, ils ne trouvèrent dans la boîte que de la soupe.
-Eh bien, dit Lacejambe, on dirait du pistou.
Dans le liquide clignèrent deux pupilles rieuses.
-What da woïd ? Demanda la soupe.
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Vivaux vivait avec ses parents dans un cabanon près des Goudes, tous les matins, il se levait avec du gravier dans les cheveux. Il était très propre. Il se lavait six fois par jour, sa mère disait qu’il était obsessionnel parce que sa grand-mère était morte noyée dans une coulée de boue après les grandes pluies de juin 1867, quand une moitié de colline avait basculé sur la ville, charriant les corps d’une centaine d’habitants. Vivaux détestait la boue plus que tout, il disait qu’il ne vivait que pour la voir périr.
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Vidéo de Sabrina Calvo
Léanne, libraire du rayon Science-Fiction, présente Melmoth Furieux de Sabrina Calvo paru aux éditions La Volte.
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