La Chanteuse de bal

L'incendie d'une boîte de nuit le 15 juillet 1985 a marqué l'histoire de Beautemps, un petit village près de Toulouse.
Deux jeunes gens ont péri dans les flammes.
En italique, lors de passages assez brefs dans le roman, une de ces personnes décédées nous livre son histoire et son identité, petit à petit, à la façon d'un fantôme.
Actuellement, Beautemps vit son quotidien avec les anciens comme
- Claude et Claudine, les jumelles cancanières du village.
- Odette Piquemal, l'ex-femme du maire décédé.
Les jeunes font vivre le village comme Juliette, la coiffeuse ; Simon, l'infirmier, marqué par le chagrin...et Joséphine qui jouera un rôle posthume tout à la fin.
À la mort d'Odette Piquemal, arrive une nouvelle personne dans le village. Gloria s'installe sur une péniche et se définit comme chanteuse de bal. Qui est-elle en vérité ?
L'auteur va nous faire retourner dans le passé d'Odette, dans celui de Claude et Claudine et nous pourrons découvrir leurs zones d'ombres .
Julien Rampin nous délivre un message très important au sujet du respect des personnes et de leur genre.
J'ai beaucoup apprécié les passages en italique qui nous délivrent l'identité et la souffrance du personnage central du roman.
J'ai regretté que le fond si important du livre soit masqué par le quotidien léger et routinier du village mais c'est c'est très souvent le cas dans la vraie vie.
Les choses essentielles sont cachées pour l'apparence.

Deuxième livre que je lis de Julien Rampin avec "Grandir un peu" qui sous des dehors légers dévoilait une souffrance également. Je trouvais le roman craquant. Il me reste à découvrir "Le magasin des jouets cassés" et je m'en réjouis. Il est en livre de Poche en plus.

CHALLENGE ENTRE-DEUX

Sans militantisme tapageur, Julien Rampin aborde à nouveau les thèmes qui lui sont chers dans ce troisième roman. Il nous raconte la vie comme dans un conte, même si nous sommes loin d'un feel good. Les personnages vont peu à peu nous révéler leur part cachée et baisser les masques en assumant leurs choix. Car comment conjurer le sort lorsque vous ne correspondez pas vraiment aux normes de la société.

J'ai aimé la vie empreinte d'amour près du Canal du Midi, l'écriture alerte, la justesse des portraits, le rêve que les choses peuvent changer. Grâce à Julien Rampin qui nous rappelle livre après livre qu'il faut se battre pour être accepté tel qu'on est.

Déjà le troisième livre de Julien Rampin ! Cette fois, c'est une mystérieuse chanteuse de bal qui en fournit le titre... et je vous donne cinq raisons pour lesquelles il faut le lire !

Parce que le livre est en deux parties. C'est d'abord une intrigue à suspense. Quel est le lien entre la mort de deux jeunes dans les années 70, et une chanteuse de bal aujourd'hui ? Puis il devient plus militant – mais chut, je ne vais évidemment pas lever le suspense ! D'autant plus que je me doute que si vous connaissez l'auteur, vous êtes déjà en train de faire des suppositions. Mais si vous le connaissez vraiment, alors vous vous doutez bien aussi qu'il sait se renouveler et que pour tout savoir sur la chanteuse de bal, il va falloir lire le livre.

Parce que Julien Rampin continue de nous convier dans son sud-ouest natal en prolongeant son tout premier livre, Grandir un peu, dont les personnages principaux apparaissent à la manière de clins d'oeil dans chacun de ses romans. Cette fois, nous sommes plongés au coeur des contradictions d'un petit village de leur région : sclérosé et pourtant chaleureux, féroce et pourtant protecteur, méfiant et pourtant accueillant. Et si vous pensez que ce ne sont pas les mêmes qui incarnent les deux pôles, attendez de mieux connaître Claude et Claudine. Elles vous surprendront !

Parce que le coeur du roman, c'est un jeu autour des apparences et de la profondeur, du montré et du caché : bref, autour de la peau et de ce qui palpite en-dessous. Les vêtements, notre seconde peau, sont terriblement révélateurs : ceux de Claudine tout autant que ceux de Gloria – vous comprendrez. Et vous ne serez pas surpris qu'un des centres névralgiques du village soit le salon où officie Juliette, la coiffeuse qui ressemble à Marilyn. Ni qu'un cabaret vienne s'installer dans une telle bourgade : n'est-ce pas le lieu par excellence où les apparences, qui y sont reines, soignent et réparent ?

Parce que Julien Rampin tient le cap de convictions humanistes qu'il défend au travers d'un livre aux allures de conte de fées. Relisez Bettelheim : sous leurs dehors inoffensifs, les contes de fées sont un support de choix pour mettre en scène la violence et les drames... Ici, les événements relatés n'épargnent personne, et même les vies apparemment tranquilles menacent toujours de se finir dans l'amertume. Comme dans le feel-good, l'auteur habille ses histoires de légèreté et de bulles de fête ; comme dans la vie, le strass et les paillettes masquent les larmes.

Parce qu'une fois de plus, Julien Rampin signe un livre sur la difficulté à être soi dans un monde où des normes nous écrasent dès la naissance. le livre commence par un incendie, bûcher des vanités du village dans lequel sa jeunesse est dévorée. Il continue à l'autre extrémité de la vie, où la sécheresse du coeur est le lot d'années passées à côté de ses désirs, faute d'avoir su les assumer. Il se termine dans les paillettes, comme une manière d'accepter les pertes et les renoncements, mais non sans accepter la beauté des destins cabossés.

Et si vous voulez lire l'interview auquel Julien a bien voulu répondre pour 20 minutes, je mets le lien ci-dessous !
Lien : https://www.20minutes.fr/liv..

C'est un roman qui se ressent, qui se vit. Durant ces quelques pages j'étais moi aussi une habitante de Beautemps.
Au fil de cette balade, j'ai rencontré des personnes incroyables :
Les clodettes, Claude et Claudine, des mamies jumelles qui derrière leur apparence fantasque et leur passion pour mettre le nez partout ou médire, cachent une profonde blessure et un amour infini l'une pour l'autre.
Simon qui, après un drame, consacre sa vie à ses (im)patients, car en les soignant il se soigne un peu lui-même. Il essaie de faire son deuil comme il peut.
Il sera aider par Gloria, cette vieille dame aussi loufoque que mystérieuse mais surtout très attachante. Derrière son exubérance se cachent une profonde blessure et un lourd secret.
Autant de personnages incroyablement humains, lumineux, emplis de bienveillance et de résilience.
C'est un récit à la fois léger et profond. Julien parvient parfaitement à aborder des sujets délicats et lourds tout en instillant une certaine lumière, une certaine légèreté qui fait du bien.
C'est un roman qui au fil des pages nous fait vivre un tas d'émotions, on sourit, on s'énerve, on cherche à comprendre, on jubile, on a le coeur serré...
Au cours de ce voyage à Beautemps, j'ai fait un voyage dans ma jeunesse grâce à de nombreuses coïncidences en rapport avec mon passé, qui rendent ce roman très particulier pour moi. Ces mots ont résonné dans mon coeur comme les chansons de mon adolescence résonnent encore dans ma tête.
La plume poétique de Julien nous invite au voyage à chacune des lignes. de plus, il parvient toujours à nous surprendre grâce à une intrigue extrêmement bien menée.
Lire un roman de Julien c'est être embarqué dans un voyage presque onirique où tout n'est que douceur, lumière et bienveillance malgré la présence de la dureté et de la réalité de la vie. Une prouesse qui se doit d'être soulignée.
C'est une ode à la vie, à l'amour, à l'acceptation, à l'espoir. C'est un petit bijou, une pépite qui réchauffe le coeur et illumine l'âme.
Cette chanteuse de bal va vous surprendre, vous émouvoir, vous intriguer, vous toucher : elle ne vous laissera pas de marbre.

Julien Rampin à cette capacité de rendre une histoire qui semble ordinaire, extraordinaire. Il me fait un peu penser à Julien Sandrel. Rien à voir avec le prénom, simplement, ils ont tous deux cette incroyable plume, cette sincérité et cette sensibilité qui ne peut laisser indifférent. Avec son 3ème roman, l'auteur nous emmène dans le sud de la France, près de Toulouse connue pour dire « chocolatine » et non pas « pain au chocolat« , l'éternel débat. Il va nous faire découvrir le petit village de Beautemps et nous présenter ses habitants aussi attachants que détestables. Tout semble aussi bucolique qu'étouffant là-bas, comme dans n'importe quel petit village, les ragots, les querelles mais aussi le soutien et la solidarité sont de mise. Vivant moi-même dans une grande ville, je me suis prise à m'imaginer vivre dans une commune beaucoup plus petite et en me projetant, j'ai pu voir les bons comme les moins bons côtés. On s'y croirait à Beautemps croyez-moi.

Si au début je ne voyais pas du tout où cette histoire voulait en venir, ne comprenant pas son but, je me suis tout de même laissée porter par l'ambiance et le côté cosy qu'elle m'apportait. Les chapitres ayant tous un nom de chanson m'ont fait fredonner et m'ont même parfois rendues un peu nostalgique. Quel est le lien entre les pages en italiques et les autres? Que s'est-il passé un soir des années 70 où de jeunes personnes ont péri? Quel rapport avec aujourd'hui? Des questions qui trouveront leurs réponses bien plus tard dans l'histoire. Lorsque tout vous sera révélé, vous allez appréhender votre lecture différemment. C'est une histoire pure, sincère et vraiment touchante, bouleversante.

Gloria, la chanteuse de bal est intrigante, elle vient bousculer les habitants du village avec son projet. Simon, jeune infirmier en plein deuil est touchant tout comme Juliette, la coiffeuse aux allures de Marilyn Monroe et les Claudettes, jumelles sexagénaires au look particulier, point de départ de tous les ragots (bien qu'il faudra du temps pour apprivoiser Claude). Mais pour moi, la palme d'or revient à Barnabé, gérant du seul bar du village, le Barnabar. Sous ses airs de lourdaud un peu beauf se cache un coeur bien trop gros à porter. Des personnages marquants donc, qui chacun à leur manière permettent de montrer que le paraître et la réalité sont souvent (pour ne pas dire tout le temps), deux choses complétement différentes. Julien Rampin nous offre un récit riche en humanité, montrant ce que c'est de ne pas rentrer dans le moule (quel moule? Quelle idée saugrenue…). Quand la différence fait peur au lieu de permettre de s'enrichir de l'autre. J'aime à penser que la tolérance puisse un jour être universelle.

Bouleversement, émotions, rebondissements, sourires, voilà ce que j'ai pu ressentir grâce à ma rencontre avec La chanteuse de Bal. Suis-je surprise? Non, pas tant que ça puisque aujourd'hui j'ai une confiance totale concernant les histoires de cet auteur aussi solaire que talentueux. Je savais que ma lecture serait douce et belle, avec du sens, beaucoup de sens. Il m'est arrivée d'imaginer Julien derrière certains traits de ses personnages, j'ai eu le sentiment qu'il y avait beaucoup de lui dans tout le récit et je me suis sentie proche de ce beau petit monde.

En quelques mots :
Une lumière faite sur un sujet important et fort, qui personnellement, me tient à coeur, ce qui n'explique pas forcément pourquoi j'ai tant aimé ce livre. Si j'ai pris plaisir durant cette lecture c'est avant tout grâce à l'écriture poétique, bienveillante et drôle de l'auteur. Véritable parenthèse de douceur sans pour autant minimiser les choses les plus graves. C'est fluide, c'est addictif et c'est beau. Je ne peux que vous conseiller d'aller à la rencontre de Gloria, cette incroyable chanteuse de bal mais aussi à celle de Simon, Juliette, Barnabé, Claude et Claudine. Des personnages merveilleux qui, lorsqu'on referme le livre, provoquent un gonflement du coeur, de celui qui montre qu'ils vont nous manquer.

Jusqu'à présent et depuis Grandir un peu, les livres de Julien Rampin sont de ceux que j'offre le plus à mon entourage et je peux vous confirmer que je vais continuer, encore et encore. Pourquoi? Parce que ses histoires sont universelles et qu'elles peuvent raisonner en chacun de nous, quelque soit notre sensibilité, j'en suis tout simplement convaincue.
Lien : https://black-books.fr/2023/..