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EAN : 9782330092535
192 pages
Actes Sud (07/02/2018)
3.54/5   14 notes
Résumé :
Au bout du compte, l'apocalypse zombie aura surtout généré un gigantesque problème de gestion des déchets. Les brûler dans des fours géants ? Ça rappelle trop de mauvais souvenirs. Les enterrer ? On a bien essayé, mais pour se retrouver avec des hectares de boue grouillante. La seule réponse possible était d'envoyer ces millions d'automates immortels en orbite. Mais voilà, l'entrelacs des corps se met à filtrer la lumière du soleil, génère des maladies de peau et de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Brian Evenson vient de rencontrer Chuck Palhaniuk. C'est aussi brillant que ça. Même si on peut s'attendre à ce type de moyenne pour un ouvrage décrit comme un roman post-apo (un de plus), mais ici rien ne vous aura préparé à ça.

Que se passerait-il si notre image habituelle des zombies était changée, le temps d'un roman, pour ces êtres ambulants tristes, et vides, et morts, qui ne seraient absolument pas dangereux... juste dégoûtants, itinérants, des monticules de sexe en puissance... et si nous décidions ensuite que la seule façon de prendre soin des hordes errantes (des êtres debout par millions, partout, tout le temps, autour de nous, et inertes) est de les envoyer en orbite proche de la Terre.

L'écriture est prodigieuse, on a plus à faire à un long poème en prose, mais dont rien, absolument RIEN à ce sujet n'est facile ou confortable ou particulièrement sain. Un long poème noir sur la survie dans un monde composé de cadavres incassables jetés dans des trésors de monticules tremblants et léchant. Les images sont parmi les plus horribles que vous lirez jamais. Évocateur, puissant, horrible, et très bon.

Bienvenue dans l'estomac du diable.
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Je ne conseille pas ce livre. Il est bien écrit, c'est soigné et original, mais c'est absolument atroce, malsain à la limite de l'insoutenable. On peut imaginer le pire de l'être humain dans un monde apocalyptique, mais même Negan de Walking dead a l'air d'un bisounours à côté de ce Dixon vendeur de cadavres. Des romans de Zombies j'en lis beaucoup, certains sont chiants à lire et ne mérite qu'une étoile et puis il y a cet ovni, je ne sais pas trop où nous pourrions le classer. Ce n'est pas un roman de zombies, c'est un roman sur le Pire. Sur l'Enfer. Quand on pense à l'Enfer, on pense à une forme humanoïde rouge avec des cornes et des sabots. Mais cela pourrait être ce roman en fait.
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C'est un atroce petit roman post-apocalyptique, raconté à la première personne par un héros-narrateur d'abord hypocondriaque, qui n'en finit pas de décrire ses symptômes et ses maladies, puis réduit à l'état d'homme-tronc promené çà et là. La planète a connu le retour des morts, mais ceux-ci se contentent de bouger encore, ce qui est encombrant, et n'assument pas l'attitude agressive classique des zombies : toute la trame du récit consiste à gérer cet encombrement de cadavres mouvants, et à en fabriquer d'autres pour les profits d'une entreprise qui les met en orbite à des fins de stockage. Le narrateur pourchasse un des plus grands et pervers fournisseurs de nouveaux cadavres, Dixon, ce qui donne à l'histoire une inévitable saveur policière. On n'en sort pas, du policier. La lecture de cet ouvrage est pénible, la langue en est crue et en relation avec le sujet : la chair, la viande humaines, et les folies qui en dérivent. .
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Comment vous dire ça ?!

Je ressors de cette lecture avec la certitude que je n'oublierai jamais ce livre.

Non pas parce qu'il est très bon, mais parce qu'il est simplement obscène et vraiment dégeulasse, dans le résumé ça parle de zombies, je les attends toujours, là où c'est si cru que j'en aurai presque vomi, c'est sur le côté très prononcé de bizarreries diverses, pornographie accrue, nécrophilie, mutilations trash, de quoi me remuer, pourtant il en faut pour qu'un livre me fasse cet effet de malaise, il est vraiment malsain.

Alors oui en dehors de ces passages c'est bien écrit, mais j'attends toujours la poésie promise en 4ème de couv, on s'intéresse mais ça s'arrête là, surtout avec une deuxième partie de roman où le héros devient ridicule et une fin que je n'ai pas vraiment comprise. Pour moi c'est un flop, j'ai rarement été aussi déçu par un livre de cette collection, surtout à 17€ dans un format assez petit (presque poche) et de 200 pages.
Lien : https://unbouquinsinonrien.b..
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Le contexte de cette étrange fin du monde nous est dévoilé à demi-mots, au fil des pages. Les hommes sont atteints d'un Syndrome qui s'apparente à une agonie plus ou moins rapide, et puis ils meurent… presque. Burgess se moque des codes, refourgue le dévoreur de chair humaine au placard. de l'humanité, il ne reste que des cadavres qui bougent encore un peu. de vagues déchets qu'il va falloir traiter. Puisqu'il serait malvenu, rapport à l'Holocauste, de les brûler dans de grands fours et qu'il est impossible de les enterrer comme ils remontent invariablement à la surface, un business florissant va alors voir le jour. L'entreprise Déchets & Co se propose simplement d'envoyer tous ce surplus envahissant dans l'espace. Après tout, c'est une fin honorable et paisible. Mais le temps passe et l'humanité s'abime. Et quand il ne reste presque plus rien, ce sont les charognards qui se taillent la part du lion.

Tony Burgess dresse un portrait cauchemardesque de l'espèce humaine condamnée, rongée par la maladie et prompte, dès les premiers signes de l'apocalypse, aux plus vils instincts. le narrateur, déjà foutu lorsque s'ouvre le récit, incarne l'une des faces de cette humanité perdue. Amis hypocondriaques, passez votre chemin, je n'ai jamais vu quelqu'un évoquer la maladie et la psychose des symptômes qui s'agglutinent avec une telle précision crue. (Vous l'aurez compris, c'est l'une des choses que j'ai adorées mais..) L'autre face, c'est Dixon, le double maléfique et l'objet de sa quête. Un personnage qui profite du désespoir des survivants en leur faisant miroiter un avenir meilleur tout là-haut… et surtout un psychopathe qui ferait passer The Human centipede pour un Disney. (J'avais prévenu, c'est trash et c'est pas à mettre entre toutes les mains…)

C'est écrit comme pense un esprit à l'agonie, à l'arrache, avec de magnifiques fulgurances. Tony Burgess est écrivain et scénariste et a manifestement un sens viscéral de l'image qui marque, qui choque et qui hante. Il faut aussi lire entre les lignes et quand on pense avoir compris, cette fin kafkaïenne vient nous remettre une droite. Mais j'ai adoré cette vision terrifiante de fin du monde, où le fric et l'horreur trouvent leur chemin jusqu'au bout, où la maladie est partout dans les corps et dans les âmes sous un ciel qui menace de s'effondrer. le pire étant qu'on peine difficilement à l'imaginer.
Lien : https://prettyrosemary.wordp..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Le type aux tempes rasées. Un champignon sur son petit doigt. Ce type-là. Son trafic à lui, ça consiste à s’introduire dans des communautés, à isoler un certain nombre d’hommes clés et à les convaincre de se tuer. Plus il marque de points, plus les morts laissent un gros tas d’or derrière eux. Bizarrement, c’est très facile. Il reste pas tant de gens que ça qui ont réellement envie d’être ici, et si le Vendeur vous balade un peu avec l’idée que vous allez prendre un bain de soleil en flottant, tout léger, dans l’espace, avec le monde qui continue à tourner au-dessous, alors vous acceptez de bon cœur. Parfois le Vendeur vous persuade que lui aussi sera du voyage. Mais en fait, non. Il reste là et vous vide de votre fric, et puis il reprend la route.
Je connais le Vendeur aux tempes rasées. C’est Glenn Dixon. Le meilleur de tous. Une fois il a convaincu une ville entière – huit mille cinq cents habitants – de s’allonger pour mourir. Glenn et moi on se connaît depuis longtemps.
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Je passe par des arrière-cours. Pas trop de trottoirs dans ces petites villes. Volières pour humains le long des rues. Napperons blancs et filtre orange sur les fenêtres, de l’époque où le poison était légal.
La fontaine est à sec. C’est mon truc : chercher tout ce qui tombe en ruine. Pas rare de voir un pneu à plat sur une voiture neuve. Et la voiture est juste garée là. Effondrée comme un mauvais sourire. Rien à foutre. Le sol monte et le ciel tombe. Alors quelle importance de laisser traîner des trucs au passage ?
L’herbe est marron. Je remonte la rue principale. Les villes de l’Ontario ressemblent à une assiette que Lilian Gish aurait soigneusement rangée sur une étagère. Quand le soleil perce à travers les doubles-rideaux, c’est les rideaux qui nous éclairent. Elle doit être en train de surveiller en ce moment même. Le garçon dont j’ai besoin. Le fils que je devrais avoir. Ce soir il faut que j’emprunte un enfant au monde réel. Je le rendrai. Vous inquiétez pas.
Une femme jeune me dépasse. Au lieu de sourire je couvre ma bouche. Elle pourra pas dire que je l’ai pas fait. Il y a des gros seaux remplis de planches de pin. Menuisier. Je m’arrête pour regarder. Plein de petits placards. Non teints. Encore plus Gish. Un couteau fisherman avec une lame crantée. Un fil en coton pour une truite argentée. J’adore regarder. Ça tient les ruminations à distance. La lumière doit être constamment mobile sur ce petit couteau. Des événements totalement impossibles se produisent soudainement. Je reviens vers le baril de pin. L’odeur cautérise. Zéro mémoire. Zéro goût. Zéro vie. Juste de parfaites casquettes protectrices sur tous les récepteurs perforés. C’est le paradis de respirer ça. Le pin, c’est clean. Le pin, c’est que du clean.
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L’Orbite, ça a commencé il y a un an et demi.
Mercredi prochain, le nombre atteindra et dépassera un milliard. Quelque part au-dessus de nos têtes – où exactement, allez voir sur Internet – un pot de chambre en graphite glacé, de la taille d’un porte-avions, est en train de tourner sur les bouffées d’air que des avions minuscules soufflent doucement. En train de se mettre en position pour lâcher son chargement selon un sillage mathématiquement parfait. Cent vingt mille corps environ vont gicler comme du soda d’une canette en suspension et se retrouver allongés en rang les uns à côté des autres. Parmi eux, le milliardième. Un milliard de corps sillonnant la stratosphère en un réseau minutieusement parfait, profondeur contrôlée, vecteurs rigides séparés par quelques centimètres. Un milliard, pas un de moins.
Ce soir j’ai ce truc à faire, à l’église du Jubilé. Repas-partage entre pères et fils. Interdit aux dames. Familles séparées. Pourquoi ? Aucune idée. Rien à foutre. J’ai vu des trucs religieux pires. Bien pires. Maintenant tout ce qu’il me faut, c’est un fils.
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