La quatrième de couverture dit tout ou presque, ce serait difficile d'en rajouter sur le contenu et l'ambiance. Unité de lieu, personnages qui se croisent sans doute (le jeune homme de
la héronnière est évoqué dans la dernière nouvelle), thèmes récurrents d'un texte à l'autre : le clivage ville-campagne, étrangers-villageois, les traditions du village figées, la chasse, le froid, les gens qui s'épient, les mensonges, les secrets, l'hypocrisie, la survie à tout prix…
En fait, ce court recueil est noir, très noir : si certaines personnes veulent être honnêtes, ouvertes, leurs tentatives sont vite étouffées par la malhonnêteté et la veulerie des autres. D'autres, que ce soient des villageois ou des citadins, ne supportent pas ce climat délétère et n'ont d'autre solution que la fuite, le départ ou pire, la folie, l'alcoolisme, la mort. C'est drôle, on sent bien que ce n'est pas un village situé dans une réserve autochtone, mais la désolation que j'ai ressentie à la lecture des nouvelles de
Lise Tremblay est la même que celle décrite par une
Lucie Lachapelle ou une
Naomi Fontaine. Sauf que ces dernières font percevoir une lueur d'espoir, d'apaisement malgré tout. Ici tout m'a paru sombre et désespéré d'un bout à l'autre. Oh c'est très bien fait, quelle maîtrise dans la construction de l'ensemble, dans l'écriture et quelle ironie sous-jacente ! Mais cette noirceur me reste un peu en travers de la gorge, ça m'a un peu mise mal à l'aise : il n'y aurait donc rien à rattraper dans ce village ??
Je ne sais pas si j'aurais acheté ce livre en ayant lu la quatrième de couv'. Mais comme j'ai acheté un roman de
Lise Tremblay,
L'hiver de pluie, j'ai hâte de la connaître sous une autre facette !
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