En Russie, dans un train militaire en pleine seconde guerre mondiale, un jeune officier russe tombe amoureux de Vera, une charmante infirmière, un peu fofolle et très volage.
Notre officier féru de Littérature faisant un détour par le dix-huitième siècle littéraire français, a la sensation d'avoir rencontré la réincarnation de Manon Lescaut, "aimante, infidèle, imprévisible ". Il la met sur un piédestal, jugeant qu'elle y est née pour y être et se considérant lui-même qu'en "personnage secondaire sur toute la ligne." Cette fille simple sera-t-elle à la hauteur d'une héroïne de roman, dont elle n'a aucune idée ? C'est aussi la question que se pose Nina Alekseeva un autre personnage du livre......
J'ai un avis négatif sur ce livre tant encensé comme un bijou littéraire, que même la postface très éclairante de la fin ne m'en a pas convaincue. Un texte écrit il y a 80 ans et retrouvé récemment, n'en fait pas forcément un petit chef-d'oeuvre. J'ai trouvé les personnages sans profondeurs, peu attachants. La trame quasi inexistante de ce huit-clos , côté sentiments ne recèle rien d'émouvant. Ne reste plus que la prose, qui est d'une simplicité banale, est-ce dû à la traduction ? Je n'en sais rien. Bref une histoire sans âme, où la postface est plus intéressante à lire que l'histoire elle-même. Ce n'est que mon avis bien sûr, mais étant court, on peut toujours le lire pour en avoir sa propre opinion.
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Aide-moi maman chérie,
À tuer mon ennemie,
Ou à mon coeur meurtri
Proscris l’amour joli.
« Oh ma fille adorée,
Comment puis-je t’aider ?
Comme tu as su aimer,
Tu sauras oublier. »
— Vera, lorsque je vous regarde, il me semble que je ne vous vois même pas. Mon regard vous traverse comme si tout était devenu invisible, et je vous vois partout, dis-je en étouffant.
Je pensai à la vanité de mon existence, au néant de la vie qui n’est rien d’autre qu’une ligne droite fuyant dans l’espace, une ornière dans un champ enneigé, une fumée évanescente. “Quelque chose” commence là où ma ligne en croise d’autres, là où la vie pénètre celle d’autrui. Toute existence est inexistante si elle ne se reflète en personne ou en rien. L’être humain n’existe pas tant qu’il ne se regarde pas dans un miroir.
—- Comment dit-on “vent chaud” en français ? me demanda Vera.
—- Lorsque j’aurai envie de vous dire “mon amour”, je vous dirai vent chaud, devant tout le monde, à travers tout le wagon, répondis-je.