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Emmanuelle Farhi (Traducteur)
EAN : 9782290324172
412 pages
J'ai lu (16/08/2003)
3.99/5   170 notes
Résumé :
"Il s'adressa au Tout-Puissant, non pas en l'implorant, mais en l'interpellant avec fureur : Quel est donc ce dessein divin qui conduit tant de mes frères à leur perte ? Et à quelle fin as-Tu fait de moi le dernier juif d'Espagne ?"

1492. L'Inquisition s'abat sur l'Espagne, décimant les juifs du royaume. L'un d'eux, Yonah, porte sur l'Histoire un regard lucide d'enfant meurtri, témoin de la disparition des siens.
Cette épopée romanesque nous co... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Je reviens d'un voyage éblouissant à Cordoue, où j'ai côtoyé 3 religions : la chrétienne, la musulmane et la juive. Une visite à la tour de Calahorra, surtout, m'a montré qu'il y a quelques siècles, celles-ci vivaient ensemble et s'enrichissaient l'une l'autre.
Mais à un moment précis, au 15e siècle, surtout à l'époque des rois catholiques, Isabelle de Castille et Ferdinand d'Aragon, les Musulmans et les Juifs n'ont plus été les bienvenus, c'est le moins qu'on puisse dire. Comme ce couple royal les pourchassait, beaucoup de juifs se sont faits « conversos », c'est-à-dire se sont convertis à la religion officielle pour vivre en paix. D'autres ont préféré partir, mais quelques-uns sont restés fidèles à leur religion, en la pratiquant en grand secret. Car l'Inquisition, cette horrible, cruelle et perfide organisation les guettait à tout moment pour les happer avec ses crochets monstrueux (j'ai visité le musée de l'Inquisition à Cordoue, et je vous assure que je sais de quoi je parle ! )


Ce roman, « le dernier Juif », traite donc d'un Juif secret : Yonah Toledano, fils d'un orfèvre réputé de Tolède. Son frère a été assassiné alors même qu'il apportait un reliquaire précieux taillé par son père au prieuré de l'Assomption à Tolède. Et ce meurtre n'est que le début d'une longue série, où il verra sa famille décimée ou envolée vers des cieux plus cléments. Yonah essaie donc de survivre en parcourant les routes d'Espagne, de Tolède à Gibraltar, en passant par Grenade, et en s'établissant à Saragosse. Berger, armurier, médecin, même.


Comme vous le voyez, je suis très intéressée par toute cette période, par ce bousculement des religions, par la fidélité à soi-même, par l'attachement à la famille.
J'adore l'Espagne, et principalement l'Andalousie, où l'art, la culture, la religion et la nature se lient pour former de si harmonieux mélanges.
Les Espagnols me touchent, avec leur regard profond, leurs façons chaleureuses et simples d'aborder autrui.


Mais curieusement, ce roman ne m'a pas fait frémir. Je n'ai pas pu compatir au sort de Yonah ni des autres Juifs. Je ne me suis pas évadée dans la description trop simple des paysages traversés.
J'ai eu l'impression d'assister à des aventures télévisées, suite au prochain épisode, c'est tout.
J'ai trouvé les personnages sans épaisseur, le style assez plat, les réflexions entamées mais pas approfondies, alors que la réalité est bouleversante et riche d'Histoire.
En un mot : déception.
Heureusement que le voyage à Cordoue que je viens d'effectuer colore mes souvenirs de lumière !
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Le principal intérêt de ce livre est d'illustrer la sinistre décision des souverains espagnols d'expulser les juifs de leur royaume en 1492, et de mettre le doigt sur toutes les violences qui ont accompagné cette décision. Même si cet épisode de l'histoire est bien connu, ce roman y apporte l'aspect humain que le temps a émoussé. Pour le reste, l'écriture et les personnages sont tout ce qu'il y a de plus classique. le style est celui d'un roman moyenâgeux. On entre sans difficulté dans l'histoire, suffisamment bien contée pour nous tenir en haleine jusqu'au bout. La lecture est facile et plutôt agréable.
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15e siècle :
Isabelle et Ferdinand ont repris possession de l'ensemble du royaume en chassant les derniers maures de Cordoue. L'Espagne catholique s'apprête à conquérir le Nouveau Monde. L'inquisition fait rage, les juifs doivent quitter le pays ou se convertir.
Yonah et le deuxième fils d'un orfèvre de Tolède. Son frère aîné est assassiné alors qu'il livrait un précieux reliquaire. Un malheur n'arrivant jamais seul, il doit désormais s'exiler comme tout juif refusant de renier sa religion. le départ est proche quand un drame vient le compromettre. Il s'échappe et devient le dernier Juif d'Espagne.Son destin le mène sur les routes d'Espagne. Fuite après fuite, avec prudence, il se construit un avenir tout en restant fidèle à ses origines. Son périple ne parvient pas à l'éloigner de ceux qui l'ont privé de sa famille, de son enfance, de ses croyances et de sa communauté. Il devra les affronter pour se libérer.

Triste période narrée avec finesse par Noah GORDON dans ce roman ou histoire et aventures ne font qu'un. Un ouvrage que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire même si pour moi il reste très en dessous de « Le médecin d'Ispahan » qui m'avait particulièrement transporté.
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"Le dernier juif" est - encore - un roman que j'ai commencé un peu par hasard, parce que je me trouvais un peu perdue devant mes étagères, à ne plus savoir quoi lire (problème récurrent quand on a trop de livres dans sa PAL --> trop de choix tue le choix, selon moi).

J'avoue avoir été agréablement surprise, puisque l'histoire m'a tout de suite plu.
Au début, j'ai même cru à une sorte de "Nom de la Rose" espagnol, puisque le prieur d'un petit monastère contacte un médecin converti pour lui demander d'enquêter sur la mort du jeune fils d'un orfèvre juif, qui était chargé de livrer aux moines un reliquaire réalisé par son père.
Mais bien vite, le roman change de ton et se concentre plutôt sur l'Inquisition et sur la persécution des juifs. On suit donc les pas de Yonah, qui semble être le dernier survivant de la famille de l'orfèvre juif et qui, de village en village, apprend à survivre en dissimulant sa foi aux yeux de ceux qu'il rencontre.

La façon dont le récit est construit est assez intéressante, puisque chaque chapitre semble se concentrer sur une partie de l'histoire de Yonah. A certains moments, on a presque l'impression de lire un recueil de nouvelles plutôt qu'un roman, puisque chaque chapitre donne l'impression d'être assez indépendant de ceux entre lesquels il est inséré.

Le côté historique de l'Inquisition n'est malheureusement pas assez développé et l'auteur ne va pas jusqu'au bout de l'histoire de la cohabitation (à certains moments sereine et à d'autres très malaisée) entre juifs, chrétiens et musulmans. Mais "Le dernier juif" reste une bonne lecture et offre une bonne introduction à cette époque troublée de l'histoire de l'Espagne.
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Décevant…alors que j'ai gardé un excellent souvenir de la lecture du Médecin d'Ispahan, je ne peux en dire autant de celui-ci. le sujet est intéressant : le triste sort des Juifs d'Espagne au moment où Colomb découvre les Amériques est bien décrit tout comme la cruauté de l'Inquisition mais les personnages n'ont pas d'épaisseur. Ils sont gentils ou méchants jusqu'à la caricature, ce qui peut se concevoir pour les méchants mais beaucoup moins pour des gentils qui, excessivement gentils, deviennent mièvres ; par exemple cet ancien prieur condamné, par une vilénie, à une vie d'errance et de mendicité qui pourrait enfin, ses mérites enfin reconnus sur ses vieux jours, retrouver une existence moins rude mais y renonce, on ne sait pourquoi… J'ai l'impression qu'à travers cette série d'historiettes (Yonah apprenti berger, apprenti armurier, apprenti médecin puis médecin) que l'auteur a paresseusement tenté d'user jusqu'à la corde le filon du Médecin d'Ispahan. D'ailleurs les prouesses médicales du héros sont très limitées, même s'il faut bien que je reconnaisse que les médecins de cette époque ne soignaient pas grand-chose tout en se gonflant d'une importance que Molière leur ferait payer un bon siècle plus tard. Enfin mon incapacité à isoler une seule citation marquante de ce livre me confirme dans l'idée d'avoir un peu perdu mon temps.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
- Les Maures ne pensent pas qu'ils seront chassés un jour d'Espagne, comme les juifs n'y ont pas cru jusqu'à ce que cela leur arrive. Mais un jour viendra où on les expulsera, eux aussi. Ils ont commis l’erreur de croiser le fer avec les chrétiens. Les juifs, eux, se sont condamnés en acceptant d'accéder au pouvoir, tels des oiseaux volant toujours pus haut vers le soleil jusqu'à se brûler les ailes. Les catholiques ont bonne mémoire : ils n'oublient jamais ceux des leurs qui ont succombé en combattant l'islam.
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Dès le premier jour, on l'avait envoyé chez le marchand d'accastillage José Gripo, qu'il avait croisé à la taverne. Tout en mesurant ses cordes, ce dernier lui avait expliqué que la ville de Gibraltar, bâtie au pied du grand rocher, devait son atmosphère singulière au fait que les Maures l'avaient habitée durant sept cent cinquante ans. Les Espagnols l'avaient reconquise en 1462, le jour de la Saint-Bernard Tadeo Deza, le vieux clerc du magasin, précisa que le mot Gibraltar était dérivé de l'expression djabal al-Tariq, djabal signifiant "montagne" en arabe et Tariq étant le prénom de Tariq ibn Ziyad, le chef berbère qui avait construit le premier fort en aval du rocher.
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Yonah était tourmenté par une autre question. Si l'Éternel était si juste, pourquoi avait-il condamné les juifs d'Ibérie à un destin si cruel ? Il savait ce que son père ou rabbi Ortega lui auraient répondu : "L'homme ne peut pas contester les motifs du Tout-Puissant, car il est incapable de comprendre le desseins divins." Mais si ces desseins impliquaient de brûler des êtres humains, le jeune homme s'autorisait à douter de leur bien-fondé. Ce n'était pas pour un tel dieu qu'il avait refusé le baptême. Il s'était juré de survivre et de sauvegarder sa foi au nom d'abba et de tous les autres, au nom des nobles principes qu'il avait appris dans la Torah, au nom d'un Dieu miséricordieux, qui certes avait contraint Son peuple à l'errance, mais qui avait fini par le conduire vers la Terre promise.
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Jadis, les voyageurs en détresse auraient reçu assistance et hospitalité chez leurs coreligionnaires.
Les dominicains et les franciscains, ravis de cette expulsion pour laquelle ils avaient tant œuvré, entreprirent activement de convertir autant d'âmes hérétiques que possible.
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Beaucoup de Juifs avaient déjà quitté la ville. Sur la route de Tolède, on en avait vu d'abord quelques-uns, puis des familles entières et enfin toute une marée, de jour comme de nuit, à laquelle se joignaient les expulsés venus d'autres régions. La cité résonnait du bruit de leur exode. Les émigrants cheminaient sous le soleil brûlant, à cheval et à dos d'âne, assis sur les sacs contenant leurs biens, ou dans des chariots tirés par des bœufs, ou encore à pied, ...
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