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EAN : 9782081269958
301 pages
Flammarion (04/04/2012)
4.24/5   37 notes
Résumé :

Dans sa jeunesse, Simon Leys passa deux ans dans une cahute de Hong Kong en compagnie de trois amis, une période bénie où l'étude et la vie ne formaient plus qu'une seule et même entreprise .

C'est en souvenir de ce gîte régi par l'échange et l'émulation, surnommé Le Studio de l'inutilité , qu'il a baptisé ce recueil consacré à ses domaines de prédilection : la littérature, la Chine et la mer.

Il y éclaire la belgitude d'Henr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
La table des matières de cet essai m'a donné envie de m'y plonger.
Je pouvais, en ouvrant cet ouvrage, toucher du doigt quelques écrivains-poètes, découvrir la Chine, tenter de comprendre le génocide cambodgien, naviguer aux côtés d'écrivains-marins.
Si certains chapitres m'ont passionnée, d'autres m'ont laissée sur le côté de la route. Car il faut le dire, ce livre est ardu; les références sont nombreuses, les notes de bas de pages encore plus nombreuses.
Et je dois dire qu'en cette fin d'année bien chargée, c'est d'un livre plus léger dont j'aurais eu besoin. J'ai ramé... et c'est peu dire.
Intelligent, bien construit, instructif, bien écrit, le Studio de l'inutilité m'aura donné un aperçu du talent de Simon Leys et l'envie de découvrir d'autres ouvrages de cet auteur.
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Des idées emboîtées.
L’essayiste sinologue belge Simon Leys [nom de plume de Pierre Ryckmans] se place dès son introduction sous l’égide du penseur chinois Tchouang-tseu [de son vrai nom Zhuāng Zhōu] qu’il met en exergue : « Les gens comprennent tous l’utilité de ce qui est utile mais ils ignorent l’utilité de l’inutile ». Le studio de l’inutilité, recueil de contributions à diverses revues, est accessible, compréhensible et stimulant. Simon Leys les a regroupées en trois grandes rubriques : Littérature, Chine, Mer. Les textes concernent autant Orwell, Segalen, Simone Weil que la dictature post-totalitaire en Chine, le génocide cambodgien ou encore Magellan. Dire le bonheur du petit poisson frétillant qu’est le lecteur est impossible. Le style clair et limpide sert de liant aux différents propos, vifs et colorés, servis finement, dressant un tableau expressif et nuancé, puisant aux meilleures sources, avec une modestie non feinte qui n’exclut ni l’admiration ni l’égratignure. Autant dire que le lecteur, tour à tour, s’amuse, se ressource, s’effraie et s’enrichit au passage, à l’exemple de « Orwell intime » [Commentaire, n° 134, été 2011]. Comme il est toujours bon de lire Orwell, le découvrir dans l’à-côté de l’existence permet d’enrichir son œuvre en la lestant d’un poids de vie supplémentaire. 1984, dystopie glaçante, en a bien besoin. Simon Leys, en vingt-cinq pages lumineuses, dresse un portrait intime, riche et captivant du grand écrivain anglais. L’érudition de l’essayiste est excitante d’autant qu’elle reste discrète, presque en retrait. Une référence glissée à propos de la Commune de 1871 donne envie, par rebond, d’en savoir plus sur cette période occultée des livres d’histoire. Orwell apparaît, à travers ses Carnets, presque détaché des coups du sort mais comme parfaitement adapté aux contingences de la vie. « Animal politique », esprit indépendant, se méfiant des idéologies et de la posture des intellectuels : « Sartre est une grosse outre gonflée de vent », Orwell est attaché à l’être humain incarné. Il est loisible d’aborder le recueil de Simon Leys par n’importe quel texte et d’engager la conversation avec un esprit lucide et humaniste.
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Cet ouvrage réunit plusieurs textes de Simon Leys destinés à différentes fonctions (préfaces, articles, …), et constitue une belle entrée en matière dans l' (apparente) diversité de son oeuvre.
De Simon Leys, sinologue, essayiste, écrivain, professeur, on retrouve ici les principaux sujets et personnages qui ont bénéficié de sa plume passionnée, vive, acérée, précise – et souvent drôle dans ses traits d'esprit. L'impression générale qui se dégage à la lecture de son oeuvre, c'est d'avoir affaire à un écrivain qui a toujours été en quête de vérité dans tous ses domaines de prédilection.
Il s'est fait connaître du grand public durant la Révolution Culturelle chinoise, effroyable massacre perpétré sous couvert de prétextes idéologiques grossiers, mais complaisamment relayés par une grande majorité d'intellectuels européens de l'époque. Il fut un des seuls à suivre et à expliquer ce qu'il se passait réellement en Chine à ce moment, et cela, souvent, en lisant et décryptant la presse officielle… chinoise. Un de ses auteurs de prédilection ne cesse de nourrir ces textes incisifs : George Orwell (qui, en matière de totalitarisme réécrivant l'histoire, en connaissait un bout). Pour le plaisir, voici Simon Leys citant Orwell à la fin de son article « Roland Barthes en Chine » : « Vous devez faire partie de l'intelligentsia pour écrire des choses pareilles ; nul homme ordinaire ne saurait être aussi stupide ».
Côté littérature, on retrouve des articles limpides et tranchants sur plusieurs de ses écrivains préférés : outre Orwell, on y croise entre autres Chesterton, Conrad, Michaux, Segalen.
Enfin, sous la dictée d'une autre passion, Simon Leys a rédigé une impressionnante « anthologie de la mer », dont un extrait clôt ce « Studio de l'inutilité » si nourrissant.
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La partie asiatique de cet essai m'a surtout intéressée ,c'est d'ailleurs de cette région que Simon Leys est spécialiste .Mais les autres chapitres de cet essai , parfois inattendus, tels que ceux qui évoquent Orwell ,Barthes ,Magellan,la mer etc ... ,m'ont d'une part appris beaucoup de choses mais également amusée par leur humour caustique ,parfois acerbe .Cette démarche éclectique ,érudite ,jubilatoire , fut pour moi un vrai plaisir de lecture
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ah en voilà une oeuvre pas facile d'accès et un ouvrage sans doute un peu trop ardu pour moi, mais au moins l'entreprise valait le coup d'être tentée.
Le studio de l'inutilité est en fait un recueil de textes parus dans plusieurs revues ( figaro littéraire notamment) et signé par le sinophile et grand essayiste Simon Leys.
Seul son passage sur Chesterton est un inédit. C'est d'ailleurs sans doute celui qui m'a le plus interessé car on apprend plein de choses inédites sur l'immense romancier anglais. le reste oscille entre révélations croustillantes et passionnantes ( Nabokov) et d'autres plus abscons et sentencieuses. Bref un livre pas toujours évident à suivre, mais qui reste assez intéressant tout de meme
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critiques presse (2)
Lexpress
03 avril 2014
Le grand sinologue Simon Leys livre ici, en poche, son travail sur la Chine, la littérature et la mer.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Telerama
18 avril 2012
Leys tient une ligne de pensée claire et aiguisée, à même de dégonfler les baudruches qui encombrent le paysage intellectuel. Plein de teintes et de reliefs, ce recueil d'articles illustre l'étendue de sa palette [...].
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Que savez-vous de Magellan ?

Posez la question à un honnête homme ... et il vous répondra sans doute : «Navigateur portugais qui démontra que la Terre est ronde en effectuant la toute première circumnavigatlon du globe au premier quart du XVIe siècle.» Cette réponse est incomplète et partiellement fausse.

Premièrement, tout portugais qu'il fut, Magellan naviguait pour le compte de l'Espagne, personnellement commissionné par Charles Quint. Son origine étrangère provoqua d'ailleurs la méfiance et le ressentiment de son état-major castillan ; plusieurs officiers le détestaient, et leur hostilité culmina en une mutinerie qui faillit mettre prématurément fin à l'expédition.

Deuxièmement, Magellan se fit tuer à mi-route dans une absurde échauffourée avec des indigènes philippins auxquels il avait eu l'imprudente idée d'administrer une leçon. La circumnavigation ne fut donc pas accomplie par lui, mais bien par son subordonné Elcano (qui avait d'ailleurs compté au nombre de ses adversaires).

Troisièmement, on savait déjà depuis la Grèce antique que la Terre était ronde. Un mathématicien classique en avait d'ailleurs très exactement calculé la circonférence. La plupart des Pères de l'Église en convenaient, suivis en cela par les lettrés médiévaux. Ce que l'expédition démontra - faisant de Magellan l'involontaire ancêtre idéologique de la globalisadon -, c'est la circumnavigabilité du globe : tous les océans communiquent ; contrairement à ce qu’imaginaient les anciens cartographes, ce ne sont pas lacs encerclés d'impénétrables masses continentales.

Et enfin, cette circumnavigation fut une improvisation imposée par la force des choses : elle n’avait jamais constitué l'objet de l'expédition. Le vrai but du voyage était tout différent : il s'agissait de trouver une autre voie d'accès aux épices de l'Orient - et il avait été prescrit de rentrer par ce même chemin.
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Songez-y un moment : vous pouvez être – vous devez être – pleinement professionnel tant que vous êtes agent immobilier ou notaire, fossoyeur ou comptable, dentiste ou avocat – mais pourriez-vous vous intituler, disons, poète professionnel ? Et si, sur un formulaire officiel de passeport ou de visa, vous veniez à remplir la rubrique « profession » en inscrivant « membre du genre humain » ou plus simplement « vivant », le préposé à qui vous remettrez cette déclaration doutera de votre santé mentale.
Aucune activité humaine vraiment importante ne saurait être poursuivie d'une manière simplement professionnelle. C'est ainsi, par exemple, que l'apparition du politicien professionnel marque un déclin de la démocratie – puisque dans une démocratie authentique, l'exercice des responsabilités politiques est le privilège et le devoir de chaque citoyen.
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Le phénomène totalitaire du XXe siècle peut présenter des variations de mode, des degrés divers de sophistication « culturelle », mais ses éléments constitutifs sont simples et quasiment invariables – Kazimierz Brandys les avait déjà bien résumés il y a un quart de siècle (avec cette acuité caractéristique des intellectuels polonais, cruellement bien payés pour savoir de quoi ils parlent) : « L'histoire contemporaine nous enseigne qu'il suffit d'un malade mental, de deux idéologues et de trois cents assassins pour s'emparer du pouvoir et bâillonner des millions d'hommes. »
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Les artistes qui se contentent de développer leurs dons n'arrivent finalement pas à grand-chose. Ceux qui laissent vraiment une trace sont ceux qui ont la force et le courage d'explorer et d'exploiter leurs carences. Dès le début, Michaux en eut l'intuition : « Je suis né troué », et il sut en tirer parti avec génie. « J'ai sept ou huit sens. Un d'eux : celui du manque […] Il y a de ces maladies, si on les guérit, à l'homme, il ne reste rien. » Aussi faut-il bien prendre ses précautions : « Toujours garder en réserve de l'inadaptation. »
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Vers la fin de sa vie, Flaubert a écrit dans une de ses admirables lettres, à son ami Tourgueniev, une petite phrase que je voudrais placer en tête de mes réflexions, car elle les résume très bien : «J'ai toujours tâché de vivre dans une tour d'ivoire, mais une marée de merde en bat les murs, à les faire crouler. »
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« Les idées des autres », de Simon Leys, à lire aux Editions Plon.
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