Avec son roman
le diable est blonde,
Patricia Cirozat nous place d'entrée au coeur du chaos. La scène de départ parachute le lecteur sur la rocade bordelaise qui, ce jour-là, se pervertira en arène meurtrière. le récit, d'un réalisme cru et sensoriel, de cette abominable tragédie est une parfaite réussite où se mêlent horreur et fascination. Tous les sens y sont sollicités, le vivant s'amalgamant à la froideur du métal, du verre et du bitume dans une danse macabre aux conséquences destructrices et irrémédiables.
Sur un premier plan, en surface, l'auteure situe son énigme, soulève des questionnements, attise notre curiosité et nous esquisse peu à peu ses personnages.
Dans un deuxième temps, elle ouvre au lecteur la porte des grands traumatismes psychiques, ces cataclysmes qui vrillent et endommagent le fonctionnement du cerveau humain de manière irréparable.
Le sujet est grave et explore l'impuissance à comprendre, traiter et soulager la souffrance exponentielle des âmes qui arpentent les couloirs et chambres de l'univers carcéral psychiatrique, monde brutal armé d'entraves chimiques et mécaniques où Olympe, héroïne malgré elle, grappillera des miettes d'humanité auprès d'une étrange et déroutante créature, miroir de sa psyché.
Il règne dans ce sombre roman une atmosphère particulière, faite d'incommunicabilité et de violence intérieure, portée par une plume au style métaphorique qui se plaît à sortir des sentiers battus en créant de nouveaux mots, en usant de tournures inédites et en détournant certains verbes de leur sens premier.
Le diable serait-il donc blonde ?
La réponse se trouve certainement dans le roman de
Patricia Cirozat !