S'il a déjà publié plusieurs romans et essais,
Mathieu Terence s'est également essayé à la poésie. On s'en doute en lisant ce roman, errance dans le passé d'un homme se souvenant de Farrah, comète séduisante se consumant dans la joie, l'alcool et la drogue. Tel un astre en fusion, elle brûle tout ce qu'elle approche. le narrateur l'a appris à se dépens. Mais elle aussi s'est consumée dans cette vie d'excès. le roman débute par l'annonce de la mort de Farrah. Un fait divers. Horrible. le feu dans la chambre. Brûlée vive. Fin de l'histoire. Début des souvenirs. La première fois qu'il voit Farrah, c'est sur la terrasse de ce snack où il passes ses après-midi, « écouteurs sur les oreilles, à lire, à écrire, à lirécrire ». Elle « ne prend pas son job de serveuse bien au sérieux », « sert pieds nus », « balade son élégance de savane, trois assiettes sur un bras ». Un peu en exil forcé dans cett grosse bourgade du pays basque, le romancier remarque cette sauvageonne. Ils se croisent au snack, puis dans divers endroits où cela bouge. Ils se comprendront, passeront quelques nuits ensemble, s'épauleront mutuellement. Il ira la parfois la récupérer avant que ses escès ne virent au drame. Elle lui fournira des logements vacants quand elle occupera ce poste de commerciale dans une agence immobilière. Farrah est excessive. Il n'y a que son fils, Yakari, qui compte pour elle. Mais elle n'en a que la garde alternée. Elle n'est donc responsable qu'à mi-temps. le feu a pris quand Yakari était chez son père...
Tout en se souvenant de l'histoire de Farrah, où il y n'y a que des mensonges, il l'apprendra au moment des obsèques, le narrateur se dévoile aussi. Comment, avant de vivre chichement de sa plume, il a été employé dans des structures ou cliniques psychiatriques, chargé de guérir ces jeunes anorexiques, très intelligentes, très suicidaires aussi. Il se souvient de toutes (Marie-Laure, Sonia, Audrey, Vanessa, Angélique ou Amélie) et de leurs dérives. Au fil des pages on se surprend à toutes les aimer, malgré leurs défauts comme la fougueuse Farrah. Une admiration teintée de fascination, « fascinadmiration » écrirait
Mathieu Terence, adepte des mélanges des mots. Leur histoire a pris racine dans cet été basque rythmé par les fêtes. le narrateur les résume parfaitement en quelques mots : « Ces fêtes d'août sont saignantes. Ça frictionne, ça fait connaissance, ça s'accouple parfois jusqu'au point violâtre des hontes bues. »
Lien :
http://litoulalu.blogspot.fr/