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EAN : 9782221109205
546 pages
Robert Laffont (09/03/2007)
2.85/5   40 notes
Résumé :
À travers les tribulations d'Agastya, un jeune Bengali lettré, parachuté dans l'administration d'une province rurale, Upamanyu Chatterjee évoque avec une cocasserie irrésistible les difficultés de l'Inde d'aujourd'hui : son identité, mais aussi les tabous sexuels, les contradictions entre tradition et modernité, le choc entre Orient et Occident... Un livre dont l'ironie fantasque nous offre la meilleure des satires.
Que lire après Les Après-midi d'un fonctionnaire très déjantéVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Ce roman est un peu au croisement de « Au coeur des ténèbres » et des « Caves du Vatican ». La chaleur, l'ennui, le détachement de la réalité, la désagrégation de la personnalité, la perte de repères, sont des thèmes extrêmement présents.
Le roman est un peu répétitif, moins dans les événements que dans les émotions. Chaque visite, rencontre ou action est motif à une pleurnicherie du personnage.
C'est moins une plongée dans l'Inde contemporaine que dans une psyché perdue. Agastya est un jeune homme qui ne sait pas où il en est, où il veut aller, ce qu'il veut faire ou pas, ni même ce qu'il ressent ou pas.
On constate néanmoins le problème endémique à l'Inde : un mélange d'incompétence et de corruption qui rend l'administration complètement inefficace. Soit les agents sont originaires de la région et en profitent, soit ils viennent d'un autre État et le sentiment de déracinement, la barrière de la langue, voire de la culture, créent une barrière insurmontable et un fort rejet de la région d'accueil.
Il y a aussi la disparité grande ville / ruralité qui créent une différence proche de celle entre deux pays éloignés. Sans compter l'occidentalisation des citadins qui sont trop américains pour l'Inde profonde et pas assez indiens pour les États-Unis, sorte d'El Dorado.
La sexualité est très présente, sorte d'obsession chez les hommes, que ce soit l'abstinence forcée ou voulue, les écarts conjugaux, les films pornos ou le regard concupiscent porté sur les femmes.
J'estime qu'il y a une grosse erreur dans la traduction française du titre. Je m'attendais à un roman léger, humoristique, adapté pour les vacances. Or, le titre d'origine est « English Ogu », le surnom d'Agastya. Il dit bien plus sur la dualité de l'Inde et du personnage. le mot « déjanté » est excessif, car on est plus au bord d'une folie dépressive que festive (selon moi, « déjanté » à une connotation « foufou qui fait sourire »). Sans compter l'absence totale d'humour. À moins que je sois complètement insensible à l'humour indien traduit en français.
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"Mais Agastya voulait échapper au préfet et à son travail pour retrouver une autre vie. Une existence secrète qu'il allait mener toute l'année dans la chaleur et l'obscurité de la chambre de la rest house ou dans celles, analogues, d'autres établissements. Cette vie privée devint beaucoup plus passionnante et plus réelle que celle du monde extérieur. L'après-midi, il fermait les volets pour se protéger d'un monde incandescent. [...] C'était l'univers de la marijuana et de la nudité, d'une musique désespérément déplacée (Tagore ou Chopin), et des pensées qui fermentent dans l'isolement. La chaleur, la contemplation de la sueur perlant sur la peau nue avaient quelque chose de vaguement érotique." (Pavillons poche - Robert Laffont - p.57). Cet extrait résume assez bien les après-midi de ce fonctionnaire : fuite de la réalité, obscurité, marijuana, musique, chaleur, solitude... bref, rien de "déjanté" (en tout cas pas au sens où moi, j'entends l'adjectif "déjanté"...) : je pense sincèrement que le titre français est une erreur ou que la personne qui l'a trouvé n'a pas lu le livre ou ??? Aussi, à la lecture de ce roman, l'ennui arrive assez vite et l'envie de le lâcher également mais, et ceci malgré un style déplorable (ou une traduction mal faite), j'ai persisté et bien m'en a pris car ce roman est très enrichissant pour qui veut découvrir un peu plus l'Inde...

En effet, tout d'abord, ce roman contient une mine de références culturelles indiennes, particulièrement concernant les croyances hindoues, que je connais assez mal je dois dire, même si j'envisage d'en découvrir un peu plus (un jour)... Ainsi, le prénom même du personnage principal, "Agastya", fait référence à un ermite dans le Rāmāyana, un des écrits fondamentaux de la mythologie hindoue : c'est cet ascète qui (selon l'auteur, je n'ai pas lu le Rāmāyana) donne l'arc et la flèche à Rama, septième avatar du dieu Vishnou, parti à la conquête de Sîtâ... de même, à la faveur d'une visite d'un temple hindou, nous découvrons que l'érotisme est un aspect très présent dans la religion hindoue; guère étonnant, me direz-vous, lorsque l'on se rappelle que le Kâmasûtra est un recueil d'origine indienne...

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Lien : http://loumanolit.canalblog...
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Mon sentiment sur ce livre est mitigé.
L'histoire semblait plutôt intéressante.
Un jeune lauréat fraichement émoulue de l'IAS ( haute école d'administration indienne) qui fait ses premières armes cette administration.
Il découvre la corruption, le laisser-aller...
Les populations sont livrées à elles-mêmes et ont peu d'aide à attendre. Elles sont exploitées.

C'est une chronique de l'ennui. Agastya part à la découverte de lui-même et ne découvre que peu de chose. Juste que vivre cette vie de fonctionnaire dans des provinces reculées ne lui convient pas du tout.

Le lecteur non plus n'apprend pas grand-chose.
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Ce livre propose une découverte de l'Inde très crue à travers les yeux d'Agastya ou Auguste un jeune de bonne famille qui a grandi dans une grande ville, un fonctionnaire en formation qui aime bien se droguer, envoyé dans une bourgade appelée Madna.
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Agastya, jeune Indien des grandes villes, vient de réussir son concours dans l'administration et est nommé au fin fond de l'Inde. Mais voilà que son travail l'ennuie profondément. Et voilà de quoi il est question tout du long : l'ennui, l'impression de vide dans sa vie. Et le lecteur aussi s'ennuie dans ce moment répétitif, un peu vulgaire. J'ai dû me forcer pour terminer ces plus de 500 pages, où il ne se passe absolument rien.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Lors de leur dernière rencontre, trois semaines avant qu'il parte pour Madna, le père d'Agastya lui avait brusquement dit : «Ogu, si nous avons de la chance, nous vivons, du moins pour la plupart d'entre nous, avec un vague sentiment d'insatisfaction. Un rythme particulier nous est imposé : la naissance, l'éducation, le travail, le mariage, puis à nouveau la naissance. Mais nous avons tous un esprit, n'est-ce pas?» Comme d'habitude, son père parlait avec la prudence d'un homme taciturne et dénué d'humour. «Pour la majorité des Indiens de ton âge, le seul fait d'avoir un travail est déjà amplement suffisant. Mais toi, tu as eu plus de chance puisque tu as pu choisir.» C'était le soir, à Calcutta, ils marchaient sur la pelouse. Au-delà des murs, ils entendaient le grondement de la circulation sur Dalhousie Square (maintenant bengalisé en Binoy Dinesh Bagh).
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"Je vis dans l'anarchie la plus totale. Si vous n'aviez pas été là quand j'ai craché ces bouts de kabab, je ne les aurais pas essuyés. Pendant quelques jours, j'aurais observé les changements de couleur et de texture en méditant sur l'impermanence."
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"Je voulais représenter un écrivain indien écrivant sur son pays après avoir passé de nombreuses années à l'étranger ou y vivant encore. Ils sont des centaines... bon, sinon des centaines, au moins vingt-cinq. Je les trouve absurdes. Pétris d'une culture étrangère, hybride, ils écrivent sur une autre civilisation. Quel public visent-ils ? C'est pour ça que leur Inde n'est pas réelle, c'est une terre de fantasmes, de métaphysique confuse, un sous-continent peuplé d'imbéciles. Les Indiens deviennent des caricatures. Pourquoi ? Parce qu'il n'y a pas d'histoire universelle, parce que chaque langue est une culture en soi." (Pavillons poche - Robert Laffont - p.97)
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Oui, c'était bien ça : un ennui grégaire. Il sourit à la pensée du rapport qui s'était établi entre une phrase d'un poète anglais du XVIIe siècle et un petit fonctionnaire en sueur dans le bureau du préfet de Madna.
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Il passa de nombreuses soirées chez le préfet, mais certains jours il était trop abattu pour y aller, ses yeux étaient trop rouges et il se sentait trop seul pour entretenir une conversation sensée avec quiconque. Dans ces moments-là, il attendait que le soleil se couche pour faire une promenade. La ville était sale et surpeuplée, sans compter qu'il y avait toujours le risque de rencontrer un collègue de bureau et de devoir entamer d'assommants bavardages. Il sortait de Madna et longeait la voie ferrée. Il écoutait parfois les nouvelles de neuf heures. Il ne lisait pas les journaux et évitait ce qu'on appelle les actualités.
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Vidéo de Upamanyu Chatterjee
La chambre des parfums de Inderijt Badhwar aux éditions Livre de Poche https://www.lagriffenoire.com/1093580-poche-la-chambre-des-parfums.html • Les veuves de Malabar Hill de Sujata Massey aux éditions Charleston Poche https://www.lagriffenoire.com/1079103-litterature-anglophone-les-veuves-de-malabar-hill.html • Les Après-midi d'un fonctionnaire très déjanté de Upamanyu Chatterjee et Carisse Busquet aux éditions Robert Laffont https://www.lagriffenoire.com/1085190-litterature-anglophone-les-apres-midi-d-un-fonctionnaire-tres-dejante.html • • • Chinez & découvrez nos livres coups d'coeur dans notre librairie en ligne lagriffenoire.com • Notre chaîne Youtube : Griffenoiretv • Notre Newsletter https://www.lagriffenoire.com/?fond=newsletter • Vos libraires passionnés, Gérard Collard & Jean-Edgar Casel • • • #lagriffenoire #bookish #bookgeek #bookhoarder #igbooks #bookstagram #instabook #booklover #novel #lire #livres #conseillecture #editionslivredepoche #editionscharlestonpoche #editionsrobertlaffont
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