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EAN : 9782811229993
480 pages
Milady (17/11/2017)
3.81/5   37 notes
Résumé :
En 1992, Lucile et Clara entrent en quatrième dans le même collège parisien. Parce qu'elles se sentent différentes des autres, elles vont se rapprocher, jusqu'à devenir inséparables. Les années 1990 s'achèvent, un nouveau siècle voit le jour, et Lucile et Clara cherchent à se faire une place dans ce monde qui ne les attend pas et que la crise et l'arrivée du sida fragilisent. Leur duo, aussi incandescent, aussi amoureux que le sont les amitiés adolescentes, est une ... >Voir plus
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Les mijaurées, c'est Lucile et Clara, deux très jeunes Parisiennes des beaux quartiers qui fréquentent un collège élitiste et qui passent des vacances sur une île suédoise.
Oh là là, me direz-vous, quelle accumulation de clichés, ça doit être un livre imbuvable.
Eh bien non, vraiment non, je l'ai lu d'une traite, j'ai souri, pleuré, me suis attachée à ces deux filles drôles, originales, à côté de la plaque, heureuses parfois, frappées par le malheur assez souvent et qui avancent dans la vie, bras dessus, bras dessous, vivant leur amitié de façon fusionnelle et vous entraînent avec elles, dans leur sillage. Oui j'ai aimé vivre avec elles, partager leurs joies et leurs inquiétudes. J'ai eu du mal à les quitter à la fin du livre et si Elsa Flageul m'entend, je lui demanderais bien des nouvelles de mes deux copines car oui, c'est ce qu'elles étaient devenues, des copines !
Alors, comme je le disais, certes, elles habitent les beaux quartiers mais, petit bémol, dans des appartements loi 48. Oui, elles fréquentent un collège prestigieux, près du Panthéon, mais elles ne sont pas très bonnes élèves et ne se sentent pas vraiment à leur place parmi ces « petits-bourgeois bien peignés et bien mis ». Elles se rencontrent en quatrième et ce n'est pas le coup de foudre : Clara évite soigneusement cette jeune fille « longiligne et gauche », un peu godiche, passionnée de GRS et de basket dont on dit « qu'elle ne se lave pas… et qu'elle se nourrit de yaourts périmés ». Mais Lucile a élu Clara, elle a tout de suite su qu'avec cette fille, ce serait à la vie, à la mort : « Lucile a tout de suite compris que nous deviendrions inséparables… non comme une prédiction hasardeuse, non comme une prémonition obscure mais comme une décision, comme un choix, elle a décidé que je serais sa meilleure amie… » Puis Lucile invite Clara, chez elle, dans un vieil appartement poussiéreux aux vitres opaques qui sent le tabac et les croquettes pour chat et où le parquet craque. Rien à manger dans le frigo. Et Bob Dylan, le chat obèse, qui évolue plus ou moins gracieusement dans tout ça. Des parents séparés mais qui s'aiment encore. Une mère suédoise qui fume le cigarillo, porte des sabots, ne regarde jamais la télé et ne cuisine que des pâtes. Bref, pour une fois, Clara se sent bien chez une amie. Il faut dire que chez elle, on ne court pas non plus après la norme : une mère divorcée, un copain sans-papiers viêt-công, pas de poupées Barbie ni de séries américaines à la télé (« ça rend débile »). La mère est prof et part l'été en Ardèche avec ses trois gamins, un copain homo, une copine célibataire : « …rêvasserie, camping sauvage, crasse entre les doigts de pied… » Voilà le tableau ! Et ces deux filles ne vont plus se quitter : collège, lycée, vacances en Suède chez Lucile, premières amours et premiers soucis aussi… Les failles dans l'amitié…
Et l'Histoire comme toile de fond : le sida, les attentats, le 11 septembre : « début de la sidération que m'inspire le monde moderne » dira Clara.
C'est un peu le tableau d'une époque, des années quatre-vingt dix, d'une génération que nous décrit l'auteur à travers le parcours de ces deux amies. Derrière la légèreté apparente, on sent de la gravité, de la souffrance : le monde est violent et il faut trouver sa place et avancer malgré tous les doutes que l'on a sur l'avenir et les craintes qui nous accompagnent au jour le jour.
Vraiment, un très beau texte, une leçon de vie et de bonheur…
Longue vie aux mijaurées !

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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LES MIJAUREES DE L'AUTEUR Elsa Flageul 228 PAGES EDITIONS JULLIARD JANVIER 2016
Résumé des éditions :
Que deviennent les amitiés adolescentes ?
En 1992, Lucile et Clara entrent en quatrième dans le même collège parisien. Parce qu'elles se sentent différentes des autres, elles vont se rapprocher, jusqu'à devenir inséparables. Les années 1990 s'achèvent, un nouveau siècle voit le jour, et Lucile et Clara cherchent à se faire une place dans ce monde qui ne les attend pas et que la crise et l'arrivée du sida fragilisent. Leur duo, aussi incandescent, aussi amoureux que le sont les amitiés adolescentes, est une armure pour se jeter dans ce siècle tout neuf, pour découvrir l'amour et s'inventer une vie qu'elles imaginent ensemble, toujours. En 2001, les tours jumelles s'effondrent, la vie est là, avec ses échardes, avec ses blessures, avec la maladie, la passion, la mort, avec aussi parfois des rêves qui se réalisent... Lucile et Clara, ensemble, oui, mais jusqu'à quand et, surtout, comment ?
De son écriture précise, chatoyante, musicale, Elsa Flageul trace le portrait de deux jeunes femmes d'aujourd'hui que rien n'aura réussi à faire renoncer à leur amitié, même dans les moments les plus dramatiques. À travers leur parcours, c'est aussi toute l'évolution de la société française depuis les trente dernières années qui se déploie sur fond de musique rock et d'événements politiques emblématiques.
Mon avis :
J'ai bien aimé le côté amitié avec par moment cette rivalité, la jalousie qui arrive malgré elles. L'attachement qui reste indestructible justement même avec ces problèmes. Une amitié qui est comme un amour fusionnel sans le côté physique. Deux personnes qui ne peuvent pas se détacher et qui surmontent les épreuves ensemble car elles se ressemblent dans cette fragilité en pensant être mal aimées.
Peut-on rester amies depuis l'adolescence avec les années qui passent ?
Comment fait-on justement pour rester aussi proche ?
Plongez dans votre vie personnelle et voyez si comme ces deux jeunes femmes vous avez réussi à surmonter tous les chemins tortueux qui peuvent aboutir une séparation définitive.
Pour ma part, j'ai gardé une amie du collège, une du lycée et ma meilleure amie depuis trente ans juste après le lycée qui partage mes peines et mes joies et vice versa.
Un beau livre pour replonger dans notre passé et remonter le temps avec un énorme plaisir comme je l'ai fait.
Retrouvez vos quinze ans, l'insouciance et aussi les larmes, les premiers amours, les premiers frissons et la vie qui passe…
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Clara et Lucile se sont connues au collège. D'abord le hasard puis elles ont appris à se connaître. Complémentaires, elles se trouvent des points communs et la complicité s'instaure unique et exclusive. Elle sont deux et elles sont une. Elles n'ont pas de secret l'une pour l'autre. Inséparables, et on se promet de l'être toujours. Euphorie de l'amitié, d'être soeurs de coeur pour la vie.
Avec elles, on redécouvre les années 80- 90 et l'adolescence. Les vacances partagées, les petites jalousies vite oubliées, les premiers émois amoureux.
La vie adulte est quelques mètres mais Clara et Lucile ne vont pas briser ce fil précieux. Malgré les coups durs de la vie et ses aléas, dans les bons ou les mauvais moments, elles seront toujours l'une là pour l'autre. Adultes, elles ne sont plus les gamines insouciantes et même si quelquefois la maladresse, la peur de blesser l'autre apparaît, leur amitié est la plus forte.

C'est une histoire au fil des années qui nous rappelle des faits inscrits dans notre mémoire universelle. Mais aussi et surtout toutes ces petits choses, futiles, importantes, nécessaires qui nourrissent, cimentent la plus profonde des amitiés. Quelquefois, les routes prennent des chemins opposés. On s'éloigne, on promet de se voir, sauf que le temps passe, on oublie celle qui fut toujours présente à nos côtés. D'autre demeurent ou naissent et on les chérit avec amour.

Elsa Flageul nous tend un miroir. On s'y retrouve alors forcément les émotions sincères jaillissent ( avec des regrets, des blessures ou du bonheur). Et on a envie de dire à celles qui nous sont chères, indispensables, à quel point elles comptent pour nous. Dès les premières pages, j'ai retrouvé le style d'Elsa Flageul qui m'avait conquise avec Les araignées du soir.
Une écriture à part portée par un vrai souffle où les phrases s'étirent, font des cabrioles et accrochent la rétine, l'esprit et le coeur.
Pas de guimauve et un roman qui résonne longtemps une fois terminé !
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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Dans son roman, Elsa Flageul dès le départ nous pose les bases de sa profondeur, de son émotion, de la douleur qui sera. Pourtant, elle commence par un chuchotement dans la banalité des bancs d'école et des rencontres amicales, des petits bouleversements qui chamboulent l'enfance et ses mots coulent d'abord en un petit ruisseau, une rivière puis un fleuve impétueux et majestueux qui nous entraîne loin avec elle mais aussi dans nos souvenirs.

Elsa Flageul sait comment créer un lien puissant et marquant avec ses lecteurs, elle les guide à petits mots, leur montre que l'on peut chuter mais que si tout va bien, la remontée sera spectaculaire. Son roman, c'est tout simplement la musique de la vie dans ses bons comme ses mauvais moments, c'est un train qui a fait un flash back pour mieux arriver au terminus et encore si terminus il y a car, au fond, Elsa Flageul et ses mots ne nous quittent pas vraiment même après la dernière page, le dernier mot ; on est toujours là, à aimer comme elle et ses mots, la vie. Une amitié donc pas si banale que cela, comme tant d'autres, qui respire le bonheur d'être en vie sous les douleurs qui passent.

On remerciera Elsa de nous avoir plongé dans un passé qui nous porte encore sans le savoir, ses fantômes flottent toujours en musique, en image... Nous aussi, nous le savons nous avons été des mijaurées, des petits tatoueurs de vie et nous avons grandi. Seulement nous gardons en mémoire et dans notre corps, cette part d'enfance et de passé qui font ce que nous sommes, qui nous font mener nos chemins de vie et qui fera toute la différence comme le roman d'Elsa Flageuul, qui sous l'insouciance de sa couverture opère comme un baume, nous offre un réel trésor et semble à la fois intemporel et bien présent pourtant.

A la fin, la tristesse fait place à l'apaisement, le coeur cogne de voir la beauté de ce qui est autour de nous et du roman à peine terminé.
Lien : http://leslecturesdelaeti.ek..
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Quelle belle histoire d'amitié nous livre là Elsa Flageul!

Une écriture captivante, qui déroule deux beaux portraits, sensibles, de deux adolescentes puis jeunes femmes, qui se sentent un peu à part, qui cherchent leur identité, qui rêvent, qui tremblent, qui découvrent la dureté du monde, des attentats à la maladie, mais dont l'amitié résiste à tout.

Issues de familles pas tout à fait comme les autres en effet, il y a des pages très drôles, où l'on en vient à fêter un redoublement ou quand on découvre des étés en Suède, d'autres beaucoup plus tendres ou émouvantes, quand c'est la maladie qui s'invite, avant un joli happy-end final tant professionnel que personnel.

Et puis, à travers elle, c'est l'évolution de la société des 30 dernières années, on retrouve l'actualité, mais aussi la musique et des réflexions qui ont été les nôtres ou que nous avons entendues. Elles pourraient être nos soeurs, elles deviennent nos amies le temps d'une lecture très agréable!
Lien : http://lecture-spectacle.blo..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Il y a tant d’errances dans une vie, tant de chemins rebroussés, tant de routes abandonnées et d’autres prises presque par hasard, par accident dirait-on mais justement les accidents mes amis, les échappées, les embardées qui font virer de bord et prendre des chemins de traverse qui se révèlent être des routes, il y a tant de moments d’égarement dans une vie qui ne sont pas des faiblesses non mais des respirations, des ponctuations.
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Avec le temps, nous avions appris à nous méfier donc de nos embrasement estivaux et attendons patiemment notre retour, étonnées et ébahies tout de même par la puissance du fantasme, cette capacité infinie du cœur et de l'esprit à vous faire croire n'importe quoi.
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Il y a des personnes dont le chemin qui mène à elles vous semble escarpé, tortueux : il y a des embûches, il y a des impasses, vous sortez les joues griffées et le regard perdu, avec la la sensation de ne pas parler la même langue, vous avez beau y mettre du vôtre, vous n'y comprenez rien. Et puis il y en a d'autres où le chemin est clair, droit, parfaitement balisé, le petit Poucet serait déjà passé par là que ça ne vous étonnerait pas, dont vous suivez la trace sans effort, sans tracas, sans équivoque.
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Je commence alors à entrevoir ce que les années me confirmeront : l’immense courage de Lucile se nourrit de son immense fragilité, il y prend sa force, sa violence même, il est le fruit de cette guerre intestine que Lucile mène en permanence avec elle-même pour ne pas se mettre à pleurer partout, devant n’importe qui et en toutes circonstances.
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Ma mémoire a le souci du détail, elle ne met jamais rien de côté, non parce que tout l'intéresse mais parce que tout s'imprime en elle, si fortement, si précisément qu'elle peut tout restituer intact, vierge à n'importe quel moment, n'importe quoi, pour elle tout a la même importance, l'insignifiant n'existe pas, seul le temps aura le pouvoir de décider ce qu'il convient de remiser ou de convoquer. Elle, elle enregistre, elle consigne, client suivant.
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Videos de Elsa Flageul (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Elsa Flageul
Elsa Flageul vous présente son ouvrage "A nous regarder, ils s'habitueront" aux éditions Julliard. Rentrée Littéraire janvier 2019.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2283151/elsa-flageul-a-nous-regarder-ils-s-habitueront Notes de musique : Free Music Archive
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