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EAN : 9782917702734
110 pages
Stéphane Million (24/01/2013)
3.62/5   21 notes
Résumé :
Après une série d’attentats à Paris, trois amis, Lodka Place, Brune Farrago, Ari Saint-Thomas et leur chien Ferdinand Griffon vont se réfugier dans une maison de campagne. Alors que le chaos menace.
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Je ne connaissais absolument pas Fanny Salmeron, et ai voulu découvrir ce roman en l'achetant à une médiathèque d'une petite ville du Limousin qui le sortait d'inventaire. Ce qui m'a frappée en tout premier lieu c'est qu'il est sorti en novembre 2015, au moment ou des terribles attentats endeuillaient Paris. Or un des thèmes de ce livre est justement une série d'attentats à Paris, il y a aussi une référence à une éventuelle fin du monde, après collision avec un astéroïde portant le nom de Tarpeia. Une secte nommée Les Enfants de Tarpeia, fait son apparition... Autant dire qu'entre les attentats sanglants et les membres de la secte, le lecteur est plongé dans une atmosphère où les dangereux illuminés sont légion.
Un roman à l'écriture bien particulière, originale. Cela ne m'a pas déplu. J'ai beaucoup apprécié certains passages même si je ne suis pas vraiment adepte des livres d'anticipation.
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Devant mon écran de télévision, alors que je regarde les informations qui détaillent les attentats du 13 novembre, je me demande si les gens ont pressenti quelque chose juste avant. Puis juste après, dans la fraction qui suit l'horreur. Dans son roman, Fanny Salmeron traduit cet instant par un temps blanc. Je trouve que le blanc représente bien cet intervalle qui précède le chaos.

« La place de l'Opéra attendait l'orage. Surplombées d'un ciel menaçant, les statues brillaient, dorées comme des phares. Il y avait des bus qui faisaient du bruit. Des voitures qui faisaient du bruit. Les gens, pas tellement. Les gens, ils regardaient autour d'eux, perdus pour la plupart ou dans l'attente d'un rendez-vous, énervés par le ciel électrique. On pouvait compter ceux qui sortaient de la grande bouche de métro au milieu de la danse des moteurs. Une île. On pouvait voir disparaître ceux qui y entraient. Envie de leur dire « n'entrez pas ». Mais personne n'a ce pouvoir.
Juste avant il y a eu ce silence d'une demi-seconde. Un silence d'un seul coup, toutes les mesures des bus, des voitures, des gens, coordonnées sur ce temps très bref. Un blanc irréel. Et puis. le bruit de l'explosion s'est mêlé à celui du premier coup de tonnerre. Personne n'a su quoi en penser avant les premiers cris et la fumée. »

Brune Farrago et ses amis Lodka Place et Ari Saint-Thomas, sans oublier le chien Ferdinand Griffon, ont décidé de quitter la capitale juste après l'attentat. Une petite maison en pierre dans la campagne, un jardin avec des tilleuls, des champs autour et du soleil. Leur frontière les protègera de la fin du monde, des bombes et de l'astéroïde Tarpeia qui file droit sur la Terre.

Brune nous présente son monde.
D'abord son portrait. Blonde, jeune, jolie, encore un peu enfantine, elle se donne à des liaisons d'un soir qu'elle harponne en un clic sur le net. Elle ne veut aucune attache et ne donne pas facilement sa confiance. Longtemps elle a souffert de l'absence de son père décédé alors qu'elle avait trois ans. Son premier amoureux ? Son chat, Olivier, mort lui aussi. Son deuxième amoureux ? Navel Senza, celui qu'elle n'a jamais vu, son correspondant inconnu. Ils se sont rencontrés sur un forum de musique et n'ont jamais osé se voir. Leurs contacts se font par l'écriture, mails, sms, lettres ; elle lui raconte tout. Elle lui racontait tout. Les nuages d'étourneaux, la couleur du ciel, le parfum des glaces… Doit-elle conjuguer Navel au passé ? Depuis quelques temps leur relation se délie, tristement, c'est implacable.
Lorsqu'elle a vu pour la première fois la comédienne Lodka Place sur scène, elle est tombée en amour. Elle a voulu être discrète et elle ne l'a pas du tout été … Lodka lui a présenté Ari, son ami, écrivain et metteur en scène. Les liens se sont soudés comme une fatalité et ils forment à présent un trio d'amis, une famille dit-elle. Un quatuor avec Ferdinand.

Après l'attentat, ils ont voulu faire leur Résistance à l'écart, et maintenant, ils se retrouvent
à l'abri dans se cocon champêtre. Ari écrit, Lodka écoute Bach, Brune fume, et ils arpentent la campagne en friche.
Chaleur, silence, soupirs. Brune pense à Moune sa mère, à son beau-père, à Navel.
Sa mère pense à Brune, sa Noune. Son beau-père pense au temps qui passe et qui le vieillit. Il aime toujours autant Line. Navel pense au message qu'il va envoyer à Brune. Peut-être son dernier. Oui, certainement sa dernière déclaration, « le désir avant le verbe ».
Puis un jour, il faudra passer le portail et revenir…

Des sentiments lourds, exacerbés, égratignés, émouvants et beaucoup de générosité. Une fille fleur qui se découvre et qui fait la paix. Une frontière qui partage deux univers, l'un chaotique comme un enfer, l'autre un véritable éden. Il y a de la musique, de l'écriture, de l'amitié et de l'amour. Des microcosmes qu'on se plaît à observer. Des mots qui nous rappellent des évènements, blessures, morts, Bataclan, métro, anarchie. C'est violent, brut, assourdissant, mais aussi poétique et doux. Fanny écrit « fin du monde », mais ce n'est pas encore l'heure. L'intrigue se tisse et se dévoile sur la fin ; une agression pour un outrage…
C'est un tout petit livre que je vous recommande.
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Fuyant les attentats perpétrés à Paris, et le chaos qui règne dans le monde, trois personnages et un chien se retrouvent à la campagne, dans un endroit calme loin de la ville. Une belle prose empreinte de poésie pour décrire les liens qui unissent les personnes, et les émotions du chien dans tout cela....ce n'est ni rassurant ni mièvre.
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Des attentat sont perpétrés à Paris, un astéroïde menace d'entrer en collision sous peu avec la terre : un air de fin du monde plane. La confusion et la peur gangrènent lentement les gens. Brune Lodka et Ari, trois amis , décident de passer la frontière et de se réfugier à la campagne afin d'être en sécurité.

Entre fable et conte, ce petit roman est surprenant ! D'emblée Fanny Salmeron surprend et nous entraîne dans une histoire où la fantaisie et l'humour sont omniprésents. Loin de tout stéréotype conventionnel, même le chien Ferdinand nous livre ses pensées tandis que Brune et ses amis à chemin jeunes adultes baignées d'insouciance et de rêveries s'amusent à occupent le temps comme ils le peuvent. Est-il trop tard pour faire le pas et découvrir de visu une personne avec qui on a échangé 14032 sms, 523 mms, 1925 mails, 14 lettres, colis et cartes postales et 26 h heures au téléphone en quelques mois ? Et sous des airs légers, des questions plus profondes s'invitent.

Un petit roman bourré de charme, de cette fantaisie comme je les aime ! Une très jolie découverte !
http://fibromaman.blogspot.fr/2013/06/fanny-salmeron-les-etourneaux.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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Pour être franc, je n'ai pas été happé par l'histoire, contrairement à "Si peu d'endroits confortables", mais l'auteur a cette faculté de donner de la poésie à ses phrases, son contexte, ses personnages, cette sensibilité qui ne laisse pas indifférent de ci de là. Ma note est donc la résultante de ma non adhésion à ce qui est narré mais je retournerai volontiers lire l'artiste
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
” Mais quel est notre pouvoir, quand on aime? Et quelles sont nos limites ? Infinies? Infinies, les limites, les barbelés entre les gens, c’est infranchissable. Se prendre dans les bras ne sert à rien, les frontières entre nous sont des précipices, chacun sur son continent. Et quand on est triste, quand on a peur, quand c’est bientôt la fin du monde, les autres avec tout leur amour, toutes leurs promesses, ils sont bien jolis mais il n’y peuvent rien. Frustrant d’aimer. Frustrant d’être attaché. Frustrant l’empathie. Inutlie, l’affection. Parfois on essaie d’aller plus loin, on croit que faire l’amour, la chair nue contre sa chair nue, alors les barbelés se détachent mais c’est faux. Se posséder ne donne rien. Jouir sous la peau de l’autre ne change rien. Frustration, toujours. Frustration d’être un autre. Vouloir être toi, bien sûr, être dans toi pour savoir ou te consoler, comment sécher les larmes depuis l’intérieur. Vouloir être toi, te connaître par coeur et savoir les formules pour te faire sourire. ça ne fonctionne jamais. On n’est jamais rien d’autre qu’un autre. Incapable inutile et les bras ouverts impuissants. On ne sert à rien. Je me reveille” Les étourneaux, Fanny Salméron
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"La place de l'Opéra attendait l'orage. Surplombées d'un ciel menaçant, les statues brillaient, dorées comme des phares. Il y avait des bus qui faisaient du bruit. Des voitures qui faisaient du bruit. Les gens, pas tellement. Les gens, ils regardaient autour d'eux, perdus pour la plupart ou dans l'attente d'un rendez-vous, énervés par le ciel électrique. On pouvait compter ceux qui sortaient de la grande bouche de métro au milieu de la danse des moteurs. Une île. On pouvait voir disparaître ceux qui y entraient. Envie de leur dire "n'entres pas". Mais personne n'a ce pouvoir.
Juste avant il y a eu ce silence d'une demi-seconde. Un silence d'un seul coup, toutes les mesures des bus, des voitures, des gens, coordonnées sur ce temps très bref. Un blanc irréel. Et puis. Le bruit de l'explosion s'est mêlé à celui du premier coup de tonnerre. Personne n'a su quoi en penser avant les premiers cris et la fumée."
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Mesdames Messieurs bonsoir, vous n'êtes pas sans savoir que l'astéroïde géocroiseur (20 064) Tarpeia menace de heurter la Terre cette année. Le risque avait été évalué il y a plusieurs mois par les astronomes à 5 sur 10 sur l'échelle de Turin - une grande première - avant d'être rétrogradé à 1 sur 10 puis à zéro, sa trajectoire déviée par une météorite devant désormais le faire simplement frôler la Terre. Depuis quelques semaines, une secte nommée les Enfants de Tarpeia brandit d'autres calculs, et une fin du monde inexorable dans les semaines à venir. S'ils avaient pu faire sourire à leurs débuts, la véhémence de leurs leaders commence à effrayer l'opinion publique.
Les Enfants de Tarpeia se sont donné pour mission de mettre l'humanité face à ce qu'elle a de pire en elle, afin qu'elle se repente et accède au monde futur, un nouvel Eden post-astéroïde...
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Depuis l'arrivée du chat Olivier, Line et la petite Brune revivaient normalement, avec des déjeuners, des goûters, des odeurs de cuisine et plus jamais il ne fut question d'anorexie.
Mère et fille grandissaient dans l'absence d'Antoine Farrago, père et mari disparu. Elles allaient de temps en temps au cimetière lui porter des tournesols, les fleurs préférées de Brune, ou au jardin près de la cathédrale qui était l'endroit favori d'Antoine avant la flaque.
Olivier suivait Brune comme un chien très bien dressé, ou bien dormait sous sa poussette pendant les plus longs voyages.

Cet amour étrange entre l'animal et l'enfant dépassait Line. Elle avait un peu de mal à trouver sa place. Alors elle se fit spectatrice, elle prit le rôle du témoin et pour bien faire, se mit à écrire leur histoire. Et à la dessiner par-dessus.
Cette relation exclusive, ce retour à la nourriture et à la vie, ce petit conte pour enfant, elle se sentait obligée d'en laisser une trace.
Durant plusieurs mois, elle avait passé des heures à crayonner les postures de son enfant et du chat roux sur de grands cahiers, essayant de reproduire au plus près la vie quotidienne de ce couple improbable.
Elle intitula ces cahiers L'histoire de Noune, la fille qui voulait devenir un ballon d'hélium, et d'Olivier, le chat citrouille.
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La place de l'Opéra attendait l'orage. Surplombées d'un ciel menaçant, les statues brillaient, dorées comme des phares. Il y avait des bus qui faisaient du bruit. Des voitures qui faisaient du bruit. Les gens, pas tellement. Les gens, ils regardaient autour d'eux, perdus pour la plupart ou dans l'attente d'un rendez-vous, énervés par le ciel électrique. On pouvait compter ceux qui sortaient de la grande bouche de métro au milieu de la danse des moteurs. Une île. On pouvait voir disparaître ceux qui y entraient. Envie de leur dire "n'entrez pas". Mais personne n'a ce pouvoir.
Juste avant il y a eu ce silence d'une demi-seconde. Un silence d'un seul coup, toutes les mesures des bus, des voitures, des gens, coordonnées sur ce temps très bref. Un blanc irréel. Et puis. Le bruit de l'explosion s'est mêlé à celui du premier coup de tonnerre. Personne n'a su quoi en penser avant les premiers cris et la fumée.
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