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EAN : 9782226375520
200 pages
Albin Michel (29/04/2015)
3.58/5   12 notes
Résumé :
« Longtemps je me suis emmerdée au lit, auprès d'amants qui devaient s'emmerder aussi, sauf qu'à l'époque je ne m'en rendais pas compte. »Pourquoi sommes-nous si nombreuses à nous délecter sans complexe des ébats littéraires et cinématographiques d'une héroïne saucissonnée et fouettée ? Les féministes se seraient-elles battues en vain ? Comment expliquer que l'hypersexualisation des filles fasse tant d'émules alors que cette tendance, directement issue de la pornogr... >Voir plus
Que lire après Les femmes s'emmerdent au lit : Le désir à l'épreuve du féminisme et de la pornographieVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
L'affirmation peut paraître racoleuse et elle l'est ! Elle fera sûrement de cet essai un Best-seller et beaucoup de déçus.

Car attention, malgré la trivialité de certains propos et l'ambiguïté d'une écriture à la fois universitaire et familière, voire grossière, ce sujet (allongé) est traité avec le plus grand sérieux.

Précisons qu'il ne s'agit pas de l'opinion personnelle de l'auteur.
Constat des lieux : nos sexualités ont beaucoup changé, on s'en doute. La femme s'est libérée, a défendu ses droits légitimes au respect et remis à leur place certains comportements machistes mais en est elle plus heureuse pour autant ?
Non, répond Sonia car partagée entre son féminisme revendiqué et son besoin de soumission à la virilité de son partenaire, elle cultive sa schizophrénie mais pas son plaisir.
Quand au partenaire, épouvanté à l'idée de passer pour un beauf, trop attentionné (selon elle), marqué pour les plus jeunes par le diktat des films porno vus avant toute expérience sexuelle, il ne sait plus comment se comporter.
A ces atermoiements, la véritable victime est le désir qui n'arrive plus à s'exprimer à sa vraie place.

La soluce ?
Respect, complicité amoureuse et désir.
Commencé comme une chanson de Brassens, le livre finit comme l'injonction de Picasso : Il est « urgent de rattraper le désir par la queue » !

Christian Attard
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Le titre est assez con. Déjà, il eût fallu écrire « Les femmes Et les hommes s'emmerdent au lit », ce qui est le propos de cet essai. Par ailleurs, le titre, racoleur, ne laisse pas présager un essai construit, réfléchi, argumenté et même nourri de références érudites : on risque donc d'être déçu ou –au contraire-, de passer à côté d'une thèse qui n'est pas sans intérêt, rebuté par la vulgarité du propos même si l'on se doute qu'il fait référence à la chanson de Brassens :https://www.youtube.com/watch?v=61klageOn-4.
Venons-en à la thèse développée.
Depuis 1968, les rapports entre hommes et femmes se sont modifiés. Les hommes ont émoussé leur nature pour ne pas décevoir leurs mamans qui les ont élevés en fonction de leurs convictions féministes. On les a formatés afin qu'ils refoulent toute violence. Les « nouveaux garçons » sont devenus gentils, sages, de bon pères, de bons maris, propres et sans aspérités. Or la sexualité aurait besoin d'une virilité qui ne peut se manifester sans être offensive. A contrario, les « nouvelles filles » que l'auteure qualifie de « féminettes » (mot-valise construit à partir de féministe+midinette) sont écartelées entre leurs aspirations à l'égalité des rôles dans la vraie vie et leur désir de soumission dans le domaine du sexe, le sexe féminin étant, par définition, celui qui doit être pénétré, donc passif. le fait que les partenaires s'ennuient au lit serait donc lié à un hiatus entre ce que les hommes et les femmes sont devenus dans la société (des égaux, des collègues qui font le même boulot et ont les mêmes responsabilités, voire au sein de la famille dans laquelle les tâches sont de mieux en mieux réparties entre les protagonistes) et ce qu'ils auraient envie d'être dans le domaine de l'intimité (des dominants et des dominés). le diagnostic est assez bien posé. L'essai se nourrit de références philosophiques mais aussi d'expériences personnelles, parfois relatées de manière assez crue : Sonia Feertchak appelle un chat un chat.
La pornographie ainsi que l'hypersexualisation consumériste de notre époque auraient aussi joué un rôle délétère dans les relations entre hommes et femmes entre injonctions sournoises et modèles à imiter absolument.
Bref, dans ce monde moderne où la sexualité n'est plus reproductive mais devrait être source de plaisir et de sensualité partagée, personne ne s'y retrouve.
Jusque-là, l'essai tient la route. La fin me semble plus problématique : l'auteure cherche à nous donner des solutions or, les solutions qu'elle propose me semblent plutôt bancales, comme si Sonia Feertchak, effrayée par ses propos que d'aucuns pourraient qualifier d'archi-réacs (voire Zémouriens) n'osait pas aller au bout de sa logique : les femmes ont envie d'être dominées au lit…. Elle met donc toutes les précautions et circonvolutions politiquement correctes pour que son discours ne choque personne… cette domination souhaitée ne serait qu'un « jeu » dans lequel les partenaires ne seraient pas dupes….
Au fond, cet essai est bancal. Les trois premiers quarts de l'ouvrage s'ébattent en liberté dans une tentative honnête d'analyse de ce qui se joue dans le domaine de la sexualité entre les hommes et les femmes du XXIème siècle…mais la fin tombe à plat, comme un soufflé qui se dégonfle.

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Voici une petite pépite d'humour et d'intelligence de Sonia Feertchak : “Les femmes s'emmerdent au lit”.

Sous le titre accrocheur, qui pourrait paraître racoleur, se trouve un livre intelligent, extrêmement drôle et décomplexé qui traite d'un sujet qui va toutes vous parler et que pourtant l'on évoque si peu ou si mal…
Ce thème c'est celui des tensions dans les rapports hommes-femmes aujourd'hui. Ces hommes, élevés par des femmes après la “révolution sexuelle” de mai 68 et qui ne savent plus trop comment agir avec nous au lit. Ces hommes qui demandent après l'amour si ça nous a plu, s'ils ne nous ont “pas fait mal”. de gentils garçons bien élevé dans le respect de la femme mais qui du coup en oublient parfois d'exprimer leur côté masculin. Ce que beaucoup de femmes déplorent sans savoir pour autant comment y remédier.
C'est vrai que ce n'est pas facile. Nous, femmes, oscillons en permanence entre le besoin de respect et de reconnaissance qui semble incompatible avec le besoin de plaire. Nous disons souvent “ J'aimerais qu'il soit sauvage au lit mais en même temps qu'il me respecte”. C'est une nouvelle limite, une nouvelle façon de faire qui perturbe totalement les hommes tant cette limite est floue et tant elle change selon la femme en question.

Bref, nos hommes sont perdus et nous aussi. Sonia Feertchak l'exprime très bien dans ce livre abouti, qu'elle réfléchit depuis vingt années. Elle pose à plat une problématique crue :
Pourquoi, nous les femmes modernes, avons-nous envie d'être plaquées sauvagement contre un mur (sans presque que l'homme nous montre de respect, avec une certaine violence finalement) alors qu'en même temps nous refusons que nos partenaires nous rabaissent “pour de vrai”?
Pourquoi fantasmons-nous autant sur une “virilité” qui n'existe plus (celle de l'homme qui se croit tout permis sur la femme) alors que nous sommes en même temps farouchement féministes ?
Pourquoi cette force masculine qui nous fait-peur (parce que nous ne voulons pas revenir en arrière sur nos droits) nous attire en même temps terriblement ?

De Beauvoir aux vernis multicolores sur les ongles en passant par le succès de “50 nuances de Grey”, elle ne va pas répondre à ces questions en donnant seulement son avis mais en s'appuyant sur des références solides de la psychologie, de la philosophie et du féminisme. du plus petit détail aux grandes idées, Sonia Feertchak décortique tout avec rythme et bonne humeur de sorte que l'on ne s'ennuie jamais.

Il y a vraiment du génie dans ce livre qui, sous ses airs de s'intéresser à un “sujet frivole”, nous pousse en fait à aller regarder ce qu'il y a de plus profond en nous et que nous rejetons souvent par convention ou peur.

Aucun mot, aucune phrase n'est superflu et l'on referme “Les femmes s'emmerdent au lit” avec l'agréable impression d'avoir éclairci un problème important et qui nous pèse.
Lien : http://www.ca-se-saurait.fr/..
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Tout d'abord je tiens à revenir sur un point : le livre ne traite pas uniquement de sexualité. L'auteur nous parle des conditions de vie et de la place des femmes aujourd'hui, de où commence le féminisme et où il devrait s'arrêter, des problèmes que la pornographie a intégrée à notre société...etc.

Elle nous explique avec beaucoup d'humour comment nous somme passé d'une "société de règles" à une "société de normes", ou bien la complexité des femmes qui sont tiraillées entre leur combat féministe et leur désir plus nuancé, que l'auteur qualifie de "féminette".

Tout au long du livre l'auteur arrive avec Brillo à nous expliquer des termes et des notions parfois complexes avec beaucoup de simplicité et de dynamisme dans son texte.

C'est aussi un point que j'ai trouvée brillant; on ne s'ennuie jamais. de prime abord, on pourrais croire que la lecture d'un essai sur le féminisme et la place de la femme dans la société actuelle serait fastidieux, et bien il n'en est rien.

La plume de l'auteur et très visuelle et très orale, puisque j'ai vraiment eu l'impression pendant toute ma lecture d'avoir une amie en face de moi qui me parlée en toute liberté de sujets variés et importants.

Tout les sujets liés à la femme et au désir en générale sont magistralement bien abordés et c'est un vrai rayon de lumière, même une bouffée d'oxygène que l'auteur nous apporte, en nous aidant à mieux comprendre le comment et le pourquoi des choses.

Mais ce qui a achevé de me faire tomber amoureuse de cet essai, est le fait que l'auteur ne se contente pas seulement d'analyser une situation et un problème de société, mais elle nous apporte aussi son lot de solution et de réponse, et ça fait du bien !

Non, il n'y a pas a culpabiliser d'avoir des envies de domination par moment, qu'elle illustre par l'analyse la plus pertinente et juste que j'ai pu lire sur la saga "Fifty Shades Of Grey" de E.L. James, entre autres.

Car oui, on a le droit de vouloir autre chose avec un peu plus d'ardeur sans pour autant laisser notre fierté et notre intellect de côté. Les femmes ne sont contraintes de rien et c'est ce que défend cet essai. Et quand on "s'emmerde", on a le droit de le dire sans être stigmatisée pour autant...(Suite sur le blog).
Lien : http://bookymary.blogspot.fr..
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Excellente critique qui résume parfaitement le contenu de ce livre

http://www.senscritique.com/livre/Les_femmes_s_emmerdent_au_lit_Le_desir_a_l_epreuve_du_femini/critique/59644165
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Non seulement l’objet de ma jalousie possède ce que je n’ai pas, mais surtout, double peine, il me tend un insupportable miroir : il me renvoie qu’il ne tient qu’à moi de posséder ce dont je ne dispose pas. Autrement dit, je ne suis pas jalouse de ce que je n’ai pas, mais de ce que je pourrais parfaitement avoir… sous-entendu si j’étais moins ceci ou davantage cela. Ainsi les féminettes haïssent les pétasses poufiasses et j’en passe, non pas parce que ces dernières existent et que les hommes les remarquent, l’iris fracassé. Elles les haïssent parce que ces filles disponibles renvoient les féminettes au fait que celles-ci s’empêchent de les imiter. Dans le fond, c’est, selon les cas, question de milieu, d’éducation, raison socioculturelle ou psychanalytique… tandis que, sur la forme, la féminette se persuade que s’abaisser à la séduction relèverait d’une trahison vis-à-vis de l’émancipation féminine. En attendant, la jalousie de moyen rend généralement beaucoup plus vacharde que la jalousie de fait… Pas étonnant puisque c’est à soi qu’on en veut. Rien n’est pire.
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« Il ne faut pas se soumettre aux hommes. » Jamais et à aucun. Là, en écrivant cette phrase, je souris de me sentir à nouveau féminette. Je pense toujours qu’il ne faut pas se soumettre à autrui, à qui que ce soit, homme ou femme, et surtout pas en tant qu’appartenant à une caste, une classe, un genre, un sexe. Pour autant et sans ambages j’aime me soumettre au lit. J’apprécie qu’un homme soit plus fort que moi, j’aime ressentir sa force physique et qu’elle soit supérieure à la mienne. Puissance intellectuelle et force morale m’importent autant : les ravissants idiots ne m’ont jamais intéressée et s’il m’est arrivé de coucher avec un débile, un connard, ce dont je m’apercevais trop tard, ils avaient beau être bien faits, l’envie d’eux me passait à l’instant où je recouvrais ma lucidité et percevais leur manque d’envergure – la queue c’est aussi dans la tête.
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Le statut d’épouse idéale, autrement dit celui de femme idéale tant l’épouse et la femme (soumise, discrète, courageuse…) se sont longtemps confondues, ce statut donc, galvaudé par des siècles de domination masculine, a été éradiqué. Tant mieux pour nous ? Hélas, il a été subrepticement remplacé par le statut de femme parfaite (forte, sublime, responsable, sexy, passionnée, hardie au lit, libérée… ce genre d’attributs), obnubilées que nous sommes par cet adage des coachs infatués qui pullulent à nous rendre plus performant(e)s, sous couvert de nous faire croître l’estime de soi. Car on ne nous le répétera jamais assez : puisque nous pouvons, nous devons… Le pire étant que nous nous sommes nous-mêmes porté le coup de grâce : l’exigence de la perfection.
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J’ai appris à anticiper le plaisir, m’y tenir, le retarder. J’ai commencé à juger des gestes propices, à me connaître des positions préférées. J’ai découvert le sexe de mon amoureux aussi et les surprises sensuelles qui s’y rattachaient – frémissements, texture, odeur, goût –, ce qui me déplaisait alors que je n’aurais pas pensé que si, ce qui m’excitait quand j’aurais cru que non. J’ai ainsi pris conscience de cette caractéristique extraordinaire propre à la sexualité et dont jusque-là j’ignorais tout : l’exploration de l’autre nous amène à la découverte de nous-même. C’est en visitant le corps de mon amoureux que je saisissais des pans de moi insoupçonnés, c’est en le laissant me fouiller aussi que je me révélais.
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La pilule contraceptive, cette merveille, a séparé le sexe de la reproduction, certes c'est fantastique...mais gare: non contente de n'être plus forcément "transmission" de vie, la sexualité exige toujours en revanche d'être irriguée par une "force" de vie, qui n'est autre que le désir.
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L'essayiste Sonia Feertchak présente son livre "Éloge de la haie. Pour un désordre végétal", paru chez Philosophie magazine Éditeur. Entre vertus écologiques, poésie du vivant et imaginaire politique, la haie est d'une richesse insoupçonnée, autant pour l'environnement et les humains que pour la pensée.
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