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EAN : 9782072885266
128 pages
Gallimard (05/12/2019)
1.8/5   5 notes
Résumé :
L’action se déroule sur une route départementale, «le dernier chemin encore libre sur la terre, le dernier non étatisé, non socialisé, non cartographié, non botanisé endroit de la planète».
C’est là que coexistent le moi épique et le moi dramatique. Tous deux vont rencontrer les «occupants», arrivant seuls ou à plusieurs et formant la tribu des innocents, ainsi que leur chef, sa femme, et enfin l’inconnue, «l’espérée, la désirée depuis longtemps».
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Bon, comment dire, c'est une critique un peu difficile à faire. J'ai beau avoir lu la pièce après l'avoir vu sur scène au Théâtre de la Colline à Paris dans une mise en scène d'Alain Françon, je n'ai pas bien compris où Peter Handke voulait en venir avec "Les Innocents, Moi et l'inconnue au bord de la route départementale".
Déjà, appeler le personnage principal MOI fait penser à la psychanalyse. Pour un dramaturge autrichien ce n'est pas surprenant (même pas drôle!).
La première difficulté pour comprendre le texte du lauréat du prix Nobel de littérature 2019 est que le narrateur est le MOI dramatique mais qu'il y a aussi un MOI épique. Cela donne un texte autocentré, comme s'il était sur le divan d'un psy pour évoquer le drame entre ses différents MOI.
Je dois dire que le décor Alain Françon et la "chorégraphie" des mots de Peter Handke sont assez beaux mais qu'il ne se met pas vraiment à la portée de tous. À part cette unité de lieu que j'aime beaucoup, la route désaffectée, ancienne départementale, on ne comprends pas toujours la confrontation du moi avec les innocents, un groupe qui vagabonde sans lien avec celui qui se l'approprie affectivement. Mais que dis-je, le chef de cette bande dialogue avec le MOI à l'automne. Ils racontent leurs souvenirs d'enfance alors qu'ils sont loin d'avoir le même âge. Mais c'est vrai, les innocents sont immortels. En cela ils doivent représenter une sorte d'humanité.
Ce dialogue est un des rares passage que j'aime bien parce qu'il nous relie à certaines réalités comme les lieux mythiques de l'enfance.
Quand a l'inconnue, je ne sais pas en quoi elle est différente.
Bref, c'est un texte pour les professionnels de la profession et on est loin du théâtre populaire de Jean Vilar.


Challenge Nobel illimité




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Un homme, divisé entre le Moi épique et le Moi dramatique, se trouve sur une route, une départementale plus précisément, sur laquelle interviennent différents interlocuteurs ; les Innocents, leur Chef et sa Femme.

Il ne s'agit pas ici d'une lecture de loisirs, je ‘lai très vite compris ; au contraire, il s'agit d'une lecture philosophique qui invite le lecteur à questionner le sens de la vie à travers le sens des mots, du langage et l'appréhension de l'autre. Cet autre que je suis pour moi-même et ces autres que je vois, sont-ils une menace ou la promesse d'un salut ?

Aux abords de cette route, on découvre l'importance du passé, à travers les années passées sur cette route, et ce sentiment d'appartenance, de propriété qui en découle, cette route est à moi, elle fait partie de moi, pourtant, chaque jour, d'autres l'empruntent – comment ne pas s'en offusquer ? Comment ne pas considérer dès lors l'autre comme un ennemi ?

Malgré ses 120 pages, ce qui est très peu, cette pièce de théâtre est d'une rare densité ; je dois admettre avoir eu du mal à me plonger dans sa lecture, tant la forme du discours est imperméable, parfois insaisissable. « - Amour ? Celui qui y croit est condamné. Qui cherche le bonheur oublie l'amour. Amour ? Revenez hier. Dominer et être dominée. »

Pour autant, une fois la dernière page lue et le livre refermé, impossible de me dépatouiller de cette histoire, cette non-histoire peut-être, ces mots accolés les uns aux autres, ces personnages qui s'accumulent et toute cette prose qui s'entasse : à quoi sert ce livre et m'est-il utile ? Je n'en sais rien, mais il me fait réfléchir… à l'image de la vie…

« le chemin est le but ? Connerie. Magnifique de se trouver sans aucun chemin, enfin ».

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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
MOI, poursuivant mon rythme
Ici c’est la route où jamais dans la vie une armée n’est passée, ni une vaincue ni une victorieuse. Ici c’est la route où jamais n’a flotté un drapeau, excepté celui du ciel bleu, des nuages, de la neige. Aucun photographe de mode n’a fait des photos avec des mannequins, ici. Pas de rallyes de voitures oldtimers. Aucun politicien local n’a ici distribué ses tracts, aucun homme politique mondial n’a atterri en hélicoptère, aucun pape n’a ici baisé les restes de l’asphalte. Aucune chaîne humaine, ici, ni d’une façon, ni d’une autre. Aucun poète ne se promène ici pour un film de télévision. Pas de festival, ni in, ni off. Aucun démographe ne s’est perdu jusqu’ici. Pas de flûtes des Andes, pas de femmes bulgares, pas de polyphonies corses, aucune chorale de chants grégoriens venant des monastères de Guadalupe, Montserrat ou Heiligenkreuz. Exceptionnellement peut-être une fois par an une guimbarde. Ah, le vent de la vieille route, en plongeant des hauteurs, à un moment donné, comme le vent du désert, et son bruissement aux joues.
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LE CHEF
À qui venais-tu de t’adresser là, voisin ?

MOI
Aux morts. Il m’arrive de plus en plus de leur parler, aux morts. Ce qui est étrange : ces morts ne sont pas les morts morts depuis longtemps, mais ceux qui viennent de mourir récemment. Et je leur raconte ce qui se passe. Ou je me tourne simplement vers eux, sans paroles. Déjà se tourner vers eux crée de la matière. La matière de la matière. Poussé par mes êtres de l’au-delà, je me fais balancer dans le temps présent, vers le jour, vers l’aujourd’hui. Grâce aux morts mon âme guérit. Ô morts, médecins de l’âme.
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PREMIER
Morte depuis longtemps. Tous morts : grands-pères, grands-mères, tantes, oncles, parents. Tu n’es pas au courant : les premiers immortels, c’est nous, toi, moi et tous les autres ici. Nos enfants vont avoir la joie d’être en présence de leurs pères et mères jusqu’à l’éternité.

DEUXIÈME
Est-ce que tu parles ou tu rêves ?

TROISIÈME
C’est vrai. On se croit dans un rêve ici.
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Videos de Peter Handke (23) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Peter Handke
Découvrez l'entretien de Peter Handke, prix Nobel de littérature 2019, consacré au volume Quarto, "Les Cabanes du narrateur. Oeuvres choisies".
Depuis cinquante ans, Peter Handke bâtit une « oeuvre influente qui explore les périphéries et la spécificité de l'expérience humaine ». Embrassant toutes les formes de la littérature, elle présente comme constante une fidélité à ce qu'il est, c'est-à-dire un homme de lettres, un promeneur dont la création ne peut prendre forme que grâce à la distance propice, paradoxalement, à une plongée dans l'intériorité des personnages, à la description imagée et vivante de la nature, à l'attention au quotidien. Pierre angulaire du patrimoine littéraire d'Europe centrale, servie par un style tranchant et unique, cette écriture se définit par le besoin de raconter — faux départs, difficiles retours, voyages, etc. — la recherche d'une propre histoire, de la propre biographie de l'auteur qui se fond dans ses livres : « Longtemps, la littérature a été pour moi le moyen, si ce n'est d'y voir clair en moi, d'y voir tout de même plus clair. Elle m'a aidé à reconnaître que j'étais là, que j'étais au monde. » Cette édition Quarto propose au lecteur de suivre le cheminement de l'écrivain à travers un choix qui comprend des récits qui l'ont porté sur le devant de la scène littéraire dans les années 1970-1980 comme d'autres textes, plus contemporains, imprégnés des paysages d'Île-de-France, et reflets de son écriture aujourd'hui. Et, le temps d'une lecture, de trouver refuge dans l'une de ses cabanes.
En savoir plus sur l'ouvrage : http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Quarto/Les-Cabanes-du-narrateur
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