Comment les grands textes manuscrits de l'Antiquité grecque et latine ont traversé le temps, - en particulier le moyen-âge - pour arriver dans l'Italie du Quattrocento, puis l'Europe de la Renaissance ?
Violet Moller, l'autrice nous le raconte en prenant l'exemple de trois textes fondamentaux de la Science : l'Almageste de Ptolémée pour l'astronomie, les oeuvres de Galien pour la médecine, et les Eléments d'Euclide pour les mathématiques.
Elle nous emmène dans un fabuleux voyage d'Alexandrie à Bagdad, de Cordoue à Tolède, puis de Salerne à Palerme, et jusqu'à Venise. Elle remonte le temps, traversant Constantinople et l'empire Byzantin, l'immense monde musulman, les royaumes médiévaux et leurs Croisades, jusqu'à l'invention de l'imprimerie.
Elle nous fait rencontrer les hommes ; médecins et savants arabes, érudits et collectionneurs byzantins, traducteurs et lettrés andalous, rois francs ou normands, marchands vénitiens, copistes de toutes confessions qui sillonnèrent le Moyen-Orient et tous les rivages méditerranéens à la recherche des précieux manuscrits anciens.
P. 239/240 : « … suivant les traces de Galien, les maîtres de médecine commencèrent à s'intéresser de près aux causes de la maladie … Par le passé, on l'avait attribuée à la colère de Dieu ou à la possession de mauvais esprits, des idées qui décourageaient évidemment l'observation et l'étude rationnelles … »
L'historienne britannique nous montre aussi l'importance du monde musulman de l'époque (un chouia plus ouvert et tolérant qu'aujourd'hui ;-) dans cette entreprise de conservation des savoirs antiques. Ce monde qui fut une passerelle entre la fin des empires romain et byzantin et la Renaissance européenne.
C'est une lecture parfois un peu fastidieuse car les personnages, les oeuvres et les lieux sont nombreux ; mais c'est avant tout un bouquin érudit*, un récit historique*, une épopée* qui se lit comme un roman d'aventure* (= 4*).
Allez, salut.