« L'homme aime le merveilleux et ne sait pas se contenter des miracles de la nature… »
Sur notre île aux trésors, chaque nouveau livre de
Bertrand Santini est une fête ! Les six tomes de son Journal de Gurty sont l'indétrônable lecture de chevet de Hugo qui pourrait en proposer une exégèse, tant il les a lus et relus. Au fils des mois, nous nous sommes régalés de la lecture à voix haute de ses romans
le Yark,
Hugo de la nuit et Miss Pook dont nous guettons d'ailleurs le deuxième tome. Nous savons que cet auteur promet toujours une intrigue racontée sans détour, avec un humour féroce, et dans laquelle tout – tout ! – est possible. Des qualités que nous avons pleinement retrouvées dans cette bande-dessinée époustouflante, illustrée par
Lionel Richerand.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, prenons le temps d'admirer la couverture : moderne et désuète comme un antique papier peint, romantique et effrayante, brillante, cossue et macabre, elle attire irrésistiblement le regard et donne un avant-goût de tout ce qui nous attend… le deuxième tome de ce diptyque nous ramène dans l'étrange version de l'Angleterre victorienne que nous avions découverte dans le premier tome. Lewis Pharamond rencontre à présent le succès retentissant qu'il espérait, suite à la publication de son premier roman. Il s'abandonne à une vie de fêtes, de mondanités et de débauche, désormais plus attiré par les plaisirs de la vie que par les ténèbres de la mort. Mais cela n'est pas du goût de Sarah qui se sent trahie : quelle sera la rançon à payer pour la rupture de leur accord faustien?
Après avoir évoqué dans le premier tome l'écriture dans ce qu'elle a d'angoissant et de solitaire, ce deuxième tome en explore d'autres facettes : notamment la corruption des beaux sentiments par l'ambition et l'opportunisme… Les auteurs y brossent un portrait au vitriol du milieu de l'édition – ses intrigues, ses vanités, ses rivalités et ses divas.
Cette lecture nous place en suspension, à la lisière entre une réalité peu ragoutante et un monde imaginaire dont on ne sait trop quoi penser. Les dialogues sont géniaux et regorgent de petites phrases que l'on a toutes envie de noter. Les illustrations de
Lionel Richerand sont de toute beauté. Truffées de clins d'oeil que l'on découvre au fil des relectures, elles parviennent parfaitement à incarner le bruissement imaginaire et l'ironie réjouissante du texte de
Bertrand Santini. Un chef d'oeuvre !
(J'ai posté sur mon blog quelques extrait permettant de se faire une idée de la beauté des illustrations !)
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