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EAN : 9782260016717
180 pages
Julliard (11/10/2012)
3.08/5   100 notes
Résumé :
Venu à Bruxelles pour acheter au meilleur prix du blé européen dont son pays a grand besoin, ce jeune fonctionnaire marocain se retrouve fort démuni quand des malhonnêtes volent dans sa chambre d'hôtel son unique pantalon. Que faire ? Où acheter, à l'aube de cette rencontre décisive, un pantalon décent ?

C'est parce qu'il se présentera devant la Commission européenne, sanglé dans une défroque qui ferait honte à un clown, qu'il réussira sa mission. >Voir plus
Que lire après L'étrange affaire du pantalon de DassoukineVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Dans ce recueil de nouvelles, vous apprendrez comment négocier le prix du blé alors que votre pantalon a été volé, comment remédier à une crise existentielle et/ou de couple en vous murant dans le silence et l'introspection, comment gérer le fait que vous n'êtes apparemment pas né (ce qui est bien ennuyeux), comment faire des études de coiffure vous apportera pouvoir et influence, comment se faire des amis en société quand on est un rien du tout, comment nager sans eau mais obtenir un diplôme, et comment terroriser son ancien prof de philo...

Très intriguée par cet auteur d'origine marocaine, vivant à Amsterdam, écrivant des romans et nouvelles en français, de la poésie en néerlandais, et enseignant l'économie, j'ai plongé dans ce recueil de nouvelles de Fouad Laroui sans trop savoir à quoi m'attendre.

Et bien, voici un petit bijou littéraire dont les neufs nouvelles qui le composent sont beaucoup plus denses qu'il n'y parait. En effet, elles mélangent habilement humour, absurdité de la condition humaine mais aussi des institutions, satire et même étude de la langue, le tout avec plusieurs constantes.
L'humour donc, très présent, sert à mieux révéler des messages sérieux aux travers de situations parfois très saugrenues, absurdes et à la limite du surréalisme. Le côté philosophique est aussi bien présent et certaines nouvelles sont de véritables petits contes qui nous délivrent une morale nous permettant de réfléchir à notre propre condition. Ensuite, la question centrale ici est celle de l'identité. Que ce soit la façon dont les pays occidentaux voient les autres pays, le sentiment d'être étranger à sa propre vie, son pays d'adoption, son couple, son milieu social voir de ne pas exister du tout, Fouad Laroui ne cesse de se/nous demander : qui sommes nous vraiment? Et toutes ces réflexions prennent souvent leur point de départ ...dans un café! À Casablanca, Bruxelles, Rabat ou Saint Germain des Prés...des hommes discutent, s'interrompent, ne s'écoutent pas vraiment, philosophent, se fâchent et nous font part de leurs anecdotes...J'ai d'ailleurs beaucoup aimé cette aspect social donné au café/bistrot/troquet qui devient une source de sagesse populaire, qui conserve et renforce la tradition de l'oralité et son caractère patrimonial précieux bien qu'immatériel.

Quant au style de Fouad Laroui, j'ai apprécié son écriture vive, tendre, parfois loufoque parfois plus sage, parfois même théâtrale ( "Le quart d'heure des philosophes" est une mini pièce de théâtre) ou carrément littéraire comme dans la nouvelle "Dislocation" où le texte se répète et auquel l'auteur ajoute à chaque fois un petit élément qu'il répété à nouveau et ainsi de suite, et qui reflète l'indécision du personnage qui ressasse et ressasse sans cesse .

Un recueil tout en finesse, intelligent et drôle à relire peut être une deuxième fois tant il foisonne d'idées et de messages et qui m'a donné envie de découvrir un peu plus Fouad Laroui!
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Cette histoire prouve ce que j'ai toujours subodoré. Les problèmes d'identité, ça n'existe pas. C'est nous-mêmes qui les fabriquons ! « Qui suis-je ? Où vais-je ? À quoi sers-je ? Dans quel état j'erre ?»
Fouad Laroui, à travers neuf nouvelles, réfléchit sur les questions d'identité. Cet ouvrage a obtenu le Goncourt de la nouvelle en 2013. Il se moque de lui, de la double appartenance franco-marocaine ou franco- néerlandaise, de son pays, le Maroc, des discussions interminables et existentielles à la terrasse des cafés de Casablanca. J'y ai apprécié quelques trouvailles littéraires qui m'ont fait penser à l'OULIPO et aux ateliers d'écriture comme par exemple ce que Cid Larsen appelle sur son blog le farcisseur de texte. A chaque version, on ajoute de nouveaux éléments tout en respectant l'ordre des mots. Cid Larsen donne l'exemple suivant :
Dieu est amour.
Dieu, cet enfant est un amour .
Nom de Dieu ! Cet enfant est un démon, mon amour !
Là, on observe qu'il y a une altération du sens. Chez Fouad Laroui, ce n'est pas le cas :
“Que serait, se demanda-t-il, un monde où tout serait étranger ?
Que serait, se demanda-t-il en marchant lentement en direction de sa maison, un monde où tout serait étranger ?
Que serait, se demanda-t-il en marchant lentement en direction de sa maison, où l'attendait sa femme Anna, un monde où tout serait étranger ?”
Et ainsi de suite. Grâce aux éléments contenus dans les versions suivantes, on apprend de plus en plus de choses sur le narrateur.
Lecture très agréable sans être inoubliable.

Challenge Riquiqui 2023.
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Fouad Laroui nous offre de 9 nouvelles avec l'intelligence et l'humour que l'on retrouve dans ses ouvrages. C'est bain rafraichissant de textes plaisants et érudits.
Difficile de résumer un ensemble de nouvelles pourtant dans cet ouvrage les textes sont parfois de qualité inégale.

On retrouve tout de même tout le talent de Fouad Laroui. A découvrir les quelques perles.
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Première rencontre avec Fouad Laroui et autant le dire de suite je suis déçue. Ce recueil de nouvelles pourtant récompensé par le prix Goncourt (nouvelle) ne m'a pas plu.

Déjà c'est très (trop) loufoque mais en plus j'ai trouvé le recueil très inégal. Certaines nouvelles sont réussite tandis que d'autres n'ont que peu d'intérêt.

Je souhaite quand même essayer de lire un autre roman de l'auteur peut-être que cette fois j'accrocherai d'avantage au style.
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Recueil de nouvelles, très inégal et cependant, dans l'ensemble, d'une lecture assez jubilatoire. Deux thèmes : la petite vie marocaine, traitée avec énormément de tendresse, d'humour et de dérision légère, avec, souvent , un groupe d'amis intellectuels qui discutent des journées entières dans les cafés de Casablanca, et d'autre part, plus sérieux et peu marocain, l'évocation d'hommes à mi-parcours de leur vie, brillants, étrangers aux pays où ils vivent (fussent-ils marocains ou néerlandais) et à leurs amours, avec le plus souvent un retour (résigné ?) à la tendresse à défaut de la passion. La nouvelle qui donne son titre au recueil est désopilante, mais j'aurais aimé que le recueil prenne le nom, tellement plus significatif, d'une autre nouvelle : « Né nulle part ».
(Prix Goncourt de la nouvelle 2013)
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Un quart d’heure s’écoula avant que nous nous mettions d’accord sur le fait que nous n’avions jamais su comment s’appelait le mari (marocain) de Madame Mu̴ñoz. On le voyait parfois dans la villa d’icelle, il arrosait le jardin, jouait avec le chien, fumait une cigarette, entrait, ressortait… C’était un type anonyme, semblait-il, ou s’il en avait un, de nom, jamais il ne nous fut dévoilé car toute son essence se résumait à ceci : il était le mari (marocain) de madame Muñoz, et cela suffisait à le dénommer, comme tous les hommes qui se confondent avec un exploit – l’homme qui a vu l’ours, l’homme qui a battu El Gourch à bicyclette, etc. Car madame Muñoz était belle et riche, comme toutes les Françaises, et alors, expliquez-moi comment un p’tit gars d’El-Jadida avait pu remplacer dans son cœur et dans son lit son premier mari, Français et donc beau et riche ? C’était un exploit au moins aussi homologable que celui de l’homme qui avait battu El Gourch (à bicyclette).
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- "mais vous êtes tous des fils du peuple..." Un frisson collectif nous traverse. Il faut se souvenir que cette histoire se passe à l'époque où trois personnes sur deux faisaient partie de la police, où les mouchards abondaient, où l'on pouvait être dénoncé par son ombre. Des expressions comme "fils du peuple" qui nous semblent aujourd'hui anodines sonnaient à l'époque comme une proclamation du genre : "je suis marxiste-léniniste et j'ai l'intention de renverser le gouvernement." En tout cas le fait que mister bodyguard utilise une expression aussi dangereuse nous suggère que 1) il est fou 2) c'est un mouchard 3) il a bu. La vérité se situe probablement dans 1+ 2+ 3.
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– On attend donc tranquillement en parlant d'espaces de Hilbert et d'équations de Maxwell. Mais… Une BMW noire s'arrête à notre hauteur. Ai-je besoin de décrire une BMW ? C'est une voiture de fabrication allemande, particulièrement bien dessinée et au moteur puissant. C'est un joyau de cette technique avancée qui toujours écrasera les gueux.
(p. 109)
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- Amir (toujours souriant)- on vous appelait d'ailleurs "la rivière qui déborde" plus souvent que " Mme rivière, la prof de philo" -Sylvie- " Mademoiselle", s'il te plaît. Je n'étais pas mariée. -Amir- oui, mais nous on vous appelait Mme Rivière. Madame, Mademoiselle...On ne faisait pas la différence. -Sylvie (rêveuse)- Crois moi, il y en a une. (Elle rit nerveusement.) Je l'ai sentie passer...Hem! (Elle se reprend.)
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Embrassades émues, tapes dans le dos, ça va, mon frère," hamdoullah", et ta mère," hamdoullah", et ta sœur, "hamdoullah", ça va, ça va, grâce à Dieu, et la petite Narjis, ça pousse," hamdoullah", et le vieux Allal, Dieu ait son âme, ah bon ? "ma cha’llah" et le voisin Untel, on l’a pendu, et le chat, etc. Cinq minutes se sont écoulées avant que je ne me souvienne fort à propos de l’objet de mon expédition
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Vidéo de Fouad Laroui
Insatiable arpenteur de la planète, assoiffé de connaissances, dévoreur impénitent de toutes formes de textes, Fouad Laroui manifeste dans chacun de ses livres son émerveillement face à la beauté de la vie. Dans ce recueil de chroniques cursives, lapidaires et lumineuses, il vante l'intelligence intarissable des êtres humains et pourfend, dans un même mouvement, leur insondable stupidité. Un régal !
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