Âgé de soixante-onze ans, Lissandre Seyverac sait qu'il ne pourra, bientôt plus, diriger Labarrère, son entreprise familiale. Son Armagnac est un des meilleurs de la région. Hélas, son fils lui paraît incapable de prendre la relève et sa fille déteste cette société. Elle a suggéré, plusieurs fois, à son père à la vendre. de plus, il y a dix ans, la jeune femme a claqué la porte de la maison de son enfance. Depuis, elle refuse de parler à son père, à qui elle n'a pas pardonné de tromper sa mère. Raphaëlle dirige un cabinet d'expertise d'oeuvres d'art et elle excelle dans son métier.
Le patriarche parvient, cependant, à joindre sa fille et à la convaincre d'étudier sa proposition. Très vite, cette dernière est appelée « l'héritière » et ses projets dérangent ceux qui convoitent la propriété Seyverac. Il lui faut s'imposer, même si dans ce milieu tenu par les hommes, il est difficile d'être une femme. Heureusement, elle a de la poigne et du caractère, aussi, les obstacles ne l'effraient pas. Malgré leur hostilité, elle a conscience qu'elle a besoin du talent des employés de son père. Elle doit s'imposer, sans les faire fuir, mais elle a du mal à tempérer son caractère impétueux. Elle est plus à l'aise avec les chiffres qu'avec les sentiments et la tradition. Elle perçoit que l'entreprise doit se moderniser pour survivre, mais ses directives ne sont pas écoutées.
L'Héritiére des sables fauves est une immersion dans le milieu fermé des vignerons. C'est un roman de terroir agréable à lire.
Jean-Paul Malaval décrit, avec ferveur, un monde de tradition et d'art. Il s'attarde, également, sur la misogynie qui y règne ; les compétences des femmes ne sont pas reconnues. Il traite de secrets familiaux, à l'origine de drames dans le clan Seyverac. Raphaëlle ne supporte plus les silences et les trahisons et elle tape dans la fourmilière.
Malgré ses qualités, je suis passée à côté de cette histoire. Je ne me suis, malheureusement, attachée à aucun personnage. Bien que leurs portraits soient nuancés, j'ai eu la sensation que leurs défauts dépassaient leurs qualités. Lorsque leur personnalité s'adoucissait, le changement me semblait brutal. de plus, je n'ai pas aimé la vision proposée des relations entre homme et femme : les relations conjugales sont peu harmonieuses et la séduction est maladroite (la dernière scène m'a même un peu gênée). Un détail m'a, également, perturbée : l'auteur nomme, parfois, les protagonistes par leur prénom, parfois, par leur nom : j'avais des difficultés à me repérer. Enfin, j'aurais aimé avoir des éléments supplémentaires au sujet de la tragédie qu'a connue Martin, un petit garçon, qui effectue de brèves apparitions dans le récit.
Bien sûr, ce ressenti est personnel. Si vous aimez les romans de terroir, les secrets de famille, les histoires de femmes au caractère affirmé, les immersions dans la bourgeoisie vigneronne et les romans de
Jean-Paul Malaval,
L'Héritière des sables fauves saura vous séduire.
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