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EAN : 9782844209078
208 pages
Editions Thierry Magnier (20/04/2011)
3.5/5   11 notes
Résumé :
Témoin de deux meurtres, Gabriel James doit s'expliquer devant la police. Oui, il était amoureux d'une fille et n'acceptait pas d'être éconduit, mais pourquoi cela a-t-il déclenché une série de drames, ébranlant toute la petite ville ? Les policiers veulent tout savoir, tout comprendre. Pourtant, personne n'a intérêt à voir resurgir le passé. Mais ça, Gabriel James ne le sait pas encore.
Ce huis clos inexorable dresse le tableau d'une Amérique rurale (Montan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
« J'aurais dû aller voir qui ? J'aurais dû faire quoi ? »
« Si j'en parle à un adulte, il y aura une enquête sociale et, aussitôt, toute la ville sera au courant. Ce n'est pas ce que je veux. Toi non plus. »

Que faire quand on suspecte de gros problèmes autour de soi, au collège, au lycée, dans une famille ? Confier l'affaire aux autorités compétentes sur la base de vagues suppositions ? Enquêter soi-même ? Jouer au justicier ? Espérer que d'autres s'en chargent ? Attendre que ça se règle tout seul ?
Gabriel James, dix-sept ans, est du genre à jouer au preux chevalier et à faire le curieux quand il sent sa belle en danger. Hélas « son désir d'arranger les choses ne fait que les rendre pires pour tout le monde. » Au moins il est lucide, mais un peu tard...

On sait d'emblée que l'histoire finit mal puisque le récit s'ouvre sur des enterrements et qu'on assiste ensuite à l'interrogatoire (long et lent) de Gabe, témoin d'un double meurtre. Le lecteur découvre peu à peu les victimes et les circonstances du drame, au fil des questions des policiers et des souvenirs du jeune homme.

Cette histoire embrouillée m'a paru bien longue. L'auteur aborde un tas de problèmes, la plupart liés à l'adolescence : difficulté d'intégration des Amérindiens aux USA, harcèlement, maltraitance, sectes, came & dope, schizophrénie & marginalisation, quête frénétique d'une petite amie & amours déçues, relations parents-ados... C'est bien de vouloir dénoncer plein de choses (on a tant à apprendre à nos jeunes sur tout ce qui peut leur tomber sur le coin du nez !)... mais trop c'est trop, on s'y perd, ça perd en crédibilité.
Je me suis ennuyée. Mais j'ai sans doute comparé malgré moi à 'La maladroite' (Alexandre Seurat), autre roman sur la maltraitance, très bien construit, à la fois sobre et percutant.
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Du peu que j'ai lu, les Éditions Thierry Magnier ont toujours su fait mouche chez moi, et c'est le cas de le dire !

L'écriture m'a tout d'abord bien déboussolée. Nous entrons dans le sujet directement. le récit alterne entre les souvenirs de Gabriel et les dialogues entre les policiers et le jeune narrateur. C'est un roman qui se lit rapidement, d'une dynamique plutôt surprenante. En effet, L'interrogatoire de Gabriel James est en deux temps, à la fois lent et rapide. Extrêmement lient et extrêmement rapide. Oh, ça ne dérange pas dans la lecture, bien au contraire ! Nous ressentons au mieux l'état de Gabriel. Charlie Price nous fait entrer en quelques phrases bien placées dans le crâne de cet adolescent. Un véritable coup de maître.

C'est d'autant plus un coup de maître que nous sommes happés par l'histoire, ébranlés par ces relations que nous n'avons même vu venir ! L'interrogatoire de Gabriel James est une roman à la fois terriblement frustrant et totalement jouissif. Les personnages sont d'une complexité incroyable, terrifiante, surtout Dremie – que j'ai pris en affection.
Au début, nous ne comprenons pas. Nous sommes dans le flou complet. Mais peu à peu, plus nous avançons, plus nous comprenons. Nos yeux s'écarquillent, notre main se plaque sur notre bouche. « Ah mais oui bien sûr ! Comment ai-je pu passé à coté d'une chose pareille ?! » Nous sommes pris de court, incapables de deviner ce qu'il va, ce qu'il s'est passé avant que l'auteur décide de nous le révéler. Chapeau l'artiste.

Faut-il lire L'interrogatoire de Gabriel James ? Oui, absolument. Foncez, sinon nous allez passer à côté de quelque chose de grandiose !
Lien : https://lamouchequilouche.wo..
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Un regard sur une certaine adolescence américaine, celle qui se cherche, celle qui se sent à l'écart, celle qui s'interroge et qui met le doigt là où ça fait mal. Une construction entre l'interrogatoire de police et les flash-backs de Gabriel qui donne un aspect très cinématographique au récit.
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J'ai choisi ce livre car le résumé m'avait énormément plu et j'ai vraiment bien fait car ce livre est extra. On suit l'interrogatoire de Gabriel et on apprend en même temps que les policiers ce qui s'est passé. L'histoire est vraiment bien écrite : on ne s'ennuie à aucun moment et les rebondissements sont bien gérés. L'auteur a décidé de parler de thèmes qu'on trouve rarement dans la littérature pour jeune adulte : je préfère ne pas les citer afin de ne pas vous gâcher le plaisir de la lecture). Ce livre était classé dans le rayon adolescent de ma médiathèque, mais durant toute ma lecture, j'ai totalement oublié qu'il était destiné à un public plus jeune. Ce livre vaut vraiment le coup d'être lu et je compte lire les autres livres de cet auteur.
Lien : http://dreamsakura.canalblog..
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L'histoire : Gabriel est interrogé. Il doit tout raconter, tout ce qu'il s'est passé, sans omettre le moindre détail.
Notre avis : le lecteur suit les va-et-vient du récit, entre le temps présent de l'interrogatoire et les souvenirs passés narrés par Gabriel. L'histoire se construit alors doucement, laborieusement, au fil des pages et des récits enchâsses.
Lisez la suite en cliquant sur le lien !
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critiques presse (2)
Telerama
19 juillet 2011
l'éclairage jeté sur un monde cadenassé sur lui-même, ses secrets et son passé, élargit singulièrement le champ du simple suspense
Lire la critique sur le site : Telerama
Ricochet
15 juin 2011
Jusqu'à la fin, le jeune lecteur sera certainement happé par le récit.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
[une mère et son fils de 17 ans]
- Gabriel, ces derniers temps je me fais un peu l'effet de tenir une pension. Je te nourris, je te blanchis, j'assiste à tes compétitions, et je reste plantée là à t'entendre me dire bonjour et au revoir. Voilà des semaines que tu as à peine ouvert la bouche [...]. Je voudrais que tu me dises comment ça va pour toi, ce qui se passe au lycée et ce que tu sais à propos du Foyer. Tu y réfléchis pendant que je conduis et, une fois qu'on aura passé commande au resto, je compte sur toi pour me mettre au courant. C'est clair ?
- Très clair, dis-je.
Et je me demandai si je lui dirais ou pas la vérité.
(p. 121)
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Si je pensais à mon avenir, je me voyais comme un type moyen. Ce qu'il y avait là-dessous ? Bon, je ne tenais pas à fouiller trop profond parce que, au-dessous, il y avait surtout le gars qui voulait que maman et papa soient encore mariés. Un gars qui détestait son père mais aurait aimé que papa soit encore en vie. Et encore en dessous ? Peut-être un gars qui savait que tôt ou tard son monde s'écroulerait, saccageant tout ce qui lui tenait à coeur, alors... ne t'attache pas trop, à rien ni à personne. Garde un peu de distance, protège-toi des coups. Va ton bonhomme de chemin, profite de ce que tu peux, oublie tout le reste.
(p. 16)
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- Je ne suis pas très doué pour la conversation, dis-je, mais j'admire la façon dont tu cours et la façon dont tu te comportes, et je déteste les trucs stupides que tu subis en ce moment.*
Il continuait de regarder le paysage mais je crois qu'il écoutait.
- Tu dois penser que beaucoup au lycée ne t'aiment pas parce que tu es le nouveau et que tu es indien, mais ce n'est pas vrai. Derrière cette merde, il y a soit un seul individu soit tout un petit groupe de crétins. Tous les autres, on est ennuyés et... euh...
Je ne savais vraiment pas quoi ajouter.
- On t'aime bien, terminai-je.
Et je regrettai d'émettre une conclusion aussi piètre.
Bien que toujours tourné vers la vitre, il parla à son tour :
- Tu crois que j'ai besoin qu'on m'aime ? demanda-t-il. Tu crois que c'est pour cette raison que je suis venu à Billings ?
J'eus le bon sens de ne pas répliquer.
Au bout d'une longue minute, il se tourna vers moi.
- Je me fiche que les gens m'aiment bien.
Il paraissait sincère mais je n'étais pas certain de le croire.
- Je veux voir jusqu'où je peux aller. Je veux que les gens sachent qu'un putain d'Indien peut gagner à la course et les laisser sur place.
[...]
- Et aller à l'Université, continua Two Bull. Je vais aller à la fac. Ils ont dit que personne ne m'en empêcherait.
(p. 105-106)
* mauvaises blagues anonymes
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Je me tenais au dernier rang d'un petit groupe de gens dans un cimetière lugubre au nord de la Yellowstone River, c'était le deuxième enterrement auquel j'assistais cette semaine. Devant la tombe, le pasteur attendait au cas où quelqu'un aurait voulu ajouter un dernier commentaire. Personne ne se manifesta. Le père du défunt se trouvait tout près du cercueil, les mains menottées devant lui, ses longs cheveux gris agités par les bourrasques de vent. À côté de lui un shérif adjoint et, un peu en retrait, la fille de l'homme menotté flanquée de ma mère, toutes deux habillées de ce genre de robe noire sévère qu'on n'imagine pas voir ailleurs qu'à des obsèques.
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