Livre pris dans le cadre d'un challenge, un livre-témoignage, un livre coup de poing écrit par un auteur issu de la favela brésilienne de Sao Paulo.
Il s'agit d'une jeune maison d'éditions française Anacaona (2009) spécialisée dans la littérature brésilienne marginale. C'est leur premier roman traduit et publié.
Bienvenue dans les favelas de Sao Paulo, vous qui entrez dans ces favelas, perdez tout espoir.
La vie des favelas est racontée à travers l'histoire d'une bande de braqueurs qui préparent un casse, et de la vie de quelques uns de ces habitants.
La misère, les lascars ( c'est eux même qui se nomment ainsi), les enfants livrés à eux-mêmes, les parents essayant tant bien que mal de gagner de quoi se nourrir, ceux qui essaient de s'en sortir. Rien ne nous est épargné, tout nous est livré sans filtre, sans fioriture, cash.
Les contes de fées n'existent pas dans les favelas, c'est la loi de la jungle : tuer ou être tuer, apprendre à survivre, pas de demi mesure. L'espoir n'existe pas dans les favelas, seule la survie compte au milieu de la violence (soit gratuite, soit règlement de comptes. ..). Vous comptiez sur la police pour vous protéger, que nenni, la police est pire que les lascars, corrompue, organisatrice de trafic... Une violence extrême à l'état brut.
Au début du roman, il est difficile de s'y retrouver car l'auteur nous présente une multitude de personnages, mais petit à petit, les personnages se regroupent ou se croisent, en effet, ils vivent tous dans le même quartier et tentent chacun à leur façon d'y survivre. Quelques uns entraperçoivent une très petite porte de sortie mais la réalité les rappelle bien vite à l'ordre.
Les quelques personnages bien nantis, n'ont que mépris pour les habitants de la favela et les exploitent sans aucun remord.
Le style de l'auteur est très fort et direct, il ne tergiverse pas et va droit au but, un langage cru mais un langage vrai dans ce contexte, un livre violent car la vie dans les favelas est violente.
Une découverte de la vie des favelas du Brésil très intéressante et très instructive.
A lire.
Commenter  J’apprécie         60
la violence où les morts s'empilent, les bandes fluctuent au grès des occasions et des disparitions, la police deale, manipule et liquide
une écriture pas toujours facile à lire mais un livre nécessaire pour entendre des réalités de désespoir
cela ne donne pas envie d'aller se promener à Sao Paulo
un auteur croisé au salon du livre
Commenter  J’apprécie         40
Ce que Valdinei dos Santos Silva ignore, c'est que le présentateur gagne 200 00 reais par mois pour accuser quelqu'un, ce que Valdinei , simple nettoyeur, ne sait pas non plus, c'est que ce même présentateur a travaillé dans la chaîne de télévision qui a le plus contribué à la misère de son peuple, ce que Valdinei, simple justicier, ne sait toujours pas, c'est que ce présentateur a lui aussi volé lorsqu'il gérait l'entreprise de son père, mais quand l'élite vole, ce n'est pas de la fauche, c'est du détournement, c'est un malentendu, c'est une mauvaise gestion, c'est une maladie qu'il convient de traiter dans des cliniques.
Après tout il s’est toujours dit que le pire n’est pas de ne pas avoir, mais plutôt de savoir qu’on n’aura jamais, plusieurs voitures, certaines avec des autocollants Droit, Odontologie et le nom de l’université en dessous, Régis se sentait tel un héros, il avait compris les règles du capitalisme, amasser du capital à n’importe quel prix, après tout les exemples autour de lui l’inspiraient encore plus, ces ennemis qui se serraient dans les bras au nom de l’argent au Conseil Municipal et à l’Assemblée Législative, ces ennemis qui se serraient dans les bras dans l’émission du dimanche pour célébrer les ventes d’un nouveau CD, les exemples étaient clairs et visibles, il fallait vraiment le vouloir pour ne pas les voir.
Après tout il s'est toujours dit que le pire n'est pas de ne pas avoir, mais plutôt de savoir qu'on n'aura jamais, plusieurs voitures, certaines avec des autocollants Droit, Odontologie et le nom de l'université en dessous, Régis se sentait tel un héros, il avait compris les règles du capitalisme, amasser du capital à n'importe quel prix, après tout les exemples autour de lui l'inspiraient encore plus, ces ennemis qui se serraient dans les bras au nom de l'argent au Conseil Municipal et à l'Assemblée Législative, ces ennemis qui se serraient dans les bras dans l'émission du dimanche pour célébrer les ventes d'un nouveau CD, les exemples étaient clairs et visibles, il fallait vraiment le vouloir pour ne pas les voir.
Il savait que c’était une arme chère mais il savait aussi que le business avait besoin d’investissement, sans investissement pas de croissance, bien qu’il n’ait pas été plus loin que la cinquième, il a parfaitement compris que la seule façon de gagner de l’argent est d’utiliser la méthode de l’État, répression et dépendance.
Il en conclut que la vie est un entonnoir et que seuls passent ceux qui s'adaptent à chaque nouvelle situation. (p.238)