N'ayant pas lu le livre de
Michel Schneider, je ne peux pas apprécier le travail d'adaptation ou de transposition du roman initial. Il semble que Louison soit restée fort proche du roman, collant à sa trame et son propos.
On a une
Marilyn Monroe fragile, pleine de doutes, d'angoisses, comme on l'a (pour la plupart) découverte après sa mort. Et en face, il y a son psychanalyste Ralph Greenson, qui va la suivre pendant un peu plus de deux ans.
La caricature n'est pas le point fort de Louison. Marilyn est en général assez peu ressemblante. Elle est assez sensuelle, ce qui est plutôt OK. Elle est bien croquée dans des posés souvent équivoques lors des séances. Ralph Greenson a un look à la
Groucho Marx... qui est quand même assez éloigné de la réalité. Cela dit, cette distance "physique" entre la réalité et le trait de Louison ne pose pas de réels problèmes. Les expressions faciales en disent long et sont particulièrement judicieuses. Et on se rend vite compte que les postures de Marilyn viennent aussi du regard que pose le psy sur la star. Sorte de transfert dans les deux sens finalement. Ce côté malsain (à tout le moins complexe...) de la relation étant plutôt bien rendu.
Je suis plus réservé sur l'usage du bleu comme seule couleur (hormis le noir et blanc). Cela donne un rendu froid à l'ensemble, cassant parfois un peu la sensualité brute qui devrait suinter des scènes et des instants décrits. J'ai eu l'impression que Louison hésitait entre plus de sensualité et plus d'empathie. Pas entièrement convaincu, donc, mais pas désagréable à lire non plus.