Michel Déon va d'île grecque en île grecque, puis se fixe. Il a trouvé son paysage, qui fut dessiné par quelque dieu ami. Spetsai le rend heureux. Il découvre sa maison et regarde la vie qui, paisible, suit son chemin. Il l'accompagne sans fatigue. La mer et le ciel le poussent à la bienveillance. On ne sent pas de méfiance ou d'ironie. Bien qu'étranger, il est chez lui. C'est un voyageur qui a posé sa valise. On lui fait fête, il respire largement. Il est à la fois proche et lointain. Pour mieux aimer, il garde ses distances. Il prend son plaisir, mais il n'est pas dupe. Le bonheur est fugitif. Il passe, il a passé.
Il y a des langues dans lesquelles le mot "bonheur" n'existe pas, et d'autres dans lesquelles il y a vingt, cent, mille synonymes pour désigner cette rareté. Ainsi les premiers sont-ils heureux sans le savoir, et les autres inquiets de ne pas trouver le mot juste.
Reconnu par le grand public, parfois glorifié par ses pairs ou ses cadets, Michel Déon demeure paradoxalement l'une des figures les plus méconnues de la littérature des cinquante dernières années.
Dans les catacombes .En septembre 2013, une exposition au Musée du Montparnasse et en partenariat avec La Règle du jeu, dévoilait pour la première fois des créations artistiques inédites de l?artiste et dramaturge mondialement reconnu, Fernando Arrabal. Dans cet entretien intitulé «Dans les catacombes», tourné à son domicile, projeté lors de l?exposition, l?artiste absolu explique le processus créatif de ces oeuvres regroupées sous le terme de Poèmes plastiques, et confie la genèse de quelques-unes d?entre elles.