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Jane Austen (Antécédent bibliographique)Laurent Bury (Traducteur)
EAN : 9782081229495
316 pages
Flammarion (30/11/-1)
3.02/5   268 notes
Résumé :
'Orgueil et préjugés et zombies', c'est la rencontre délirante entre le roman culte de Jane Austen et... des milliers de morts-vivants. Le résultat : un livre qui pour les trois quarts est du pur Jane Austen, le récit des intrigues matrimoniales qui animent le petit village anglais de Meryton, et notamment la famille Bennet, laquelle a cinq filles à marier ; le quart restant, ce sont les zombies, qui attaquent inlassablement les habitants de ce paisible village. Car... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (99) Voir plus Ajouter une critique
3,02

sur 268 notes
"Lorsqu'on est à quelques heures de l'aube, les pensées prennent chair. Au milieu de la nuit, les pensées deviennent des Zombies. " Dôme de Stephen King.

La lumière perce la brume du petit matin. Promenades pédestres et chevauchées à travers les forêts de l'Angleterre Victorienne. Smoking pour les gentlemen et robes de bal en soie. Romantisme et galante hypocrisie. Codes, conventions et non dits d'une société britannique. Orgueil donc et ses préjugés...

Ne préjugez en rien de ce livre, mais prenez vos jambes à votre cou, et sauvez vous, à cause des zombies ! Ou lisez le en écoutant " Thriller de Michael Jackson ".
J'ai été contaminé par ces Zombies, en revenant ( pardon!) sur ce livre culte...

Élisabeth est toujours aussi belle qu' effrontée et rebelle. Mais de plus, elle pratique les arts martiaux.

Avec ses soeurs, elles se battent contre des zombies, " les innommables", à cause de l'épidémie, causée par la Peste Noire.

Elle combattra même avec le beau Darcy, non pas avec des mots acérés, mais avec des sabres et des épées. Bien sûr, elle affrontera d'abord Darcy, du regard avec ses grands yeux veloutés et avec quelques piques... comme dans le roman de Jane Austen.
Un Darcy, toujours hautain et toujours attiré, inexorablement vers la délicieuse jeune fille...
Et qui tente de résister !

Imaginez ces filles, imaginez Élisabeth dégageant son corset, afin de porter des coups rageurs...
Ou retroussant sa grande robe, ses longs jupons et dévoilant une cuisse fuselée, afin de saisir son poignard. Élisabeth levant haut la jambe, malgré ses habits, pour porter une attaque de Kung fu . C'est fou, non?

Je ne sais plus, si j'étais encore vivant ou mort
(de rire) à la fin de ce livre. Il y a aussi, un film en 2015 de Burr Steers, tiré du livre de Seth Grahame Smith.

"Aaaah
It's close to Midnight
Something evil's lurking from the Dark
Under the Moonlight
"Lève toi, lève toi
Je vais te faire frissonner ce soir
Je vais te faire plaisir ce soir
Parce que c'est Thriller! M.Jackson"
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C'est un collègue qui m'avait intriguée en me parlant de ce livre et qui me l'a même filé d'ailleurs (très sympa le collègue !). « Orgueil et préjugés et zombies » m'a permis de passer un très bon moment.

Je vais faire court. de toute façon, tout est dans le titre. Grahame-Smith prend des vrais morceaux de Jane Austen et y rajoute morts-vivants et entraînements de kung-fu. Etonnamment, ça fonctionne très bien. Il y a un côté vraiment jouissif à voir un bal de la bonne société interrompu par une attaque de zombies ou voir des jeunes femmes mettre au même plan de leurs préoccupations leurs affaires sentimentales et la décapitation de créatures infernales. Il y a des passages vraiment très drôles, je pense notamment à toutes les scènes où apparait la jeune femme contaminée, morte à 90% comme le souligne l'héroïne, mais dont personne ne semble remarquer l'état alors qu'elle grogne et bave dans son assiette. L'ensemble du roman est bien équilibré. Je trouve que l'auteur a l'intelligence de ne pas en rajouter des tonnes, il n'y a pas d'attaques de zombies à toutes les pages, Grahame-Smith utilise cet élément de façon mesurée, ce qui permet au récit d'être bien dosé, entre humour, horreur et histoires sentimentales.

On pourrait regretter un manque de propos derrière le divertissement. Mais ce n'était pas l'objectif de l'auteur qui visait plutôt le divertissement pur tout en rendant hommage à une auteure qu'il semble sincèrement apprécier.
C'est fun et bien fichu. Je n'attendais pas davantage de ce roman, il m'a donc comblée.

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Grande fan de Jane Austen et notamment de son chef d'oeuvre Orgueil et Préjugés, j'ai toujours très envie de découvrir les adaptations, modernisations, réécritures, parodies… sur le sujet. Orgueil et préjugés et zombies me tentait donc depuis sa sortie en 2009 mais je n'avais pas eu l'occasion de le trouver jusqu'à récemment. Des zombies dans cette oeuvre classique, j'étais très curieuse de voir ça ! Comment Seth Grahame-Smith allait-il pouvoir introduire des créatures décomposées dans la régence anglaise ?
Très enthousiaste en ouvrant le livre, j'en ressors assez déçue, malheureusement. L'idée est bonne, quelques scènes sont amusantes mais je n'ai jamais ri aux éclats, certains éléments sont bancals et surtout, je n'ai pas retrouvé l'essence même de plusieurs personnages, ce que je trouve particulièrement dommage lorsqu'on parle de parodie !

Inutile de vous raconter l'histoire de base puisque le schéma narratif général est respecté par Seth Grahame-Smith. En revanche, il faut noter quelques éléments nouveaux : les zombies ont envahi la Grande-Bretagne à la manière d'une épidémie et sortent plus facilement lorsque la terre est humide (euphémisme dans ce pays…). Chaque voyage, aussi court soit-il, se transforme alors en expédition armée, chacun doit être en mesure de se défendre. de ce fait, les demoiselles n'excellent plus au piano mais dans le maniement des armes et des techniques de combat orientales ancestrales qu'elles ont appris au Japon ou en Chine… Et là on se demande comment les demoiselles et gentlemen de l'époque (régence donc fin XVIIIe/début XIXe) ont pu aller faire des stages dans le coin quand on sait que le Japon était complètement refermé sur lui-même jusqu'à la deuxième moitié du XIXe siècle… mais après tout, puisque les zombies existent, tout est possible !

Ce que j'ai surtout apprécié avec cette introduction, dans Orgueil et préjugés, de créatures mangeuses de cerveaux, c'est l'association de celles-ci avec la bonne société « régente » anglaise, ce qui entraîne des scènes assez cocasses. Il faudra d'ailleurs m'expliquer comment les soeurs Bennet réussissent à se battre avec leur robe empire et le corset qu'il y a dessous (la mode empire était certes plus simple et moins stricte que la précédente mais le corset était toujours d'actualité…) parce que… chapeau !
C'est également amusant de voir des femmes de l'époque fortes et quasi « indépendantes » du moins en ce qui concerne leur survie en terrain infesté. Malheureusement, si d'un côté elles peuvent être comparées à Buffy Summers, de l'autre elles restent complètement dépendantes des hommes puisqu'elles doivent se marier pour espérer s'établir (je vous rappelle que seuls les hommes pouvaient hériter de la fortune du père…). Il y a donc deux poids deux mesures, c'est maladroit et ça m'a perturbée. Soit l'auteur choisit de libérer complètement ses héroïnes, soit il respecte les convenances de l'époque mais n'opte pas pour une solution intermédiaire bancale.

Outre cet aspect maladroit, je me suis souvent demandée si l'auteur avait lu le même livre que moi et s'il y avait croisé les mêmes personnages… Je m'explique. Dans toutes les réécritures et adaptations que j'ai eu la chance de découvrir jusque là, les caractères des personnages restent les mêmes : Darcy réservé et fier, Lizzie espiègle mais posée, Caroline Bingley langue de vipère, les deux plus jeunes soeurs Bennet dévergondées et malpolies, la mère hystérique… j'exagère certains traits mais l'idée est là et je reproche justement à Seth Grahame-Smith de ne pas avoir réutilisé ces ficelles. Il a respecté certaines personnalités, je le concède : Mr Bennet par exemple, la famille Bingley également et même Mr Darcy la plupart du temps.
Là où le bât blesse, principalement, c'est du côté de Lizzie, de sa relation avec Charlotte et des jeunes soeurs Bennet. En effet, même si je pense qu'Elizabeth Bennet est une de ces héroïnes qui ont de la répartie et un sacré caractère, elle n'en reste pas moins une jeune fille de la société anglaise régente. Alors oui elle va taquiner Darcy, oui elle va se moquer quasi ouvertement de Lady Catherine et de Mr Collins mais elle reste tout de même à sa place. L'auteur en fait une guerrière avide de sang et de combats… moui… faut quand même pas pousser. Les deux jeunes soeurs semblent, au contraire, bénéficier de la bonté de Seth Grahame-Smith qui limite leur bêtise et en fait de bonnes guerrières presque aimables et bien élevées… mais mais mais… a-t-il lu le même livre que moi ? Et enfin, mais qu'a-t-il fait de Charlotte ? Mais pourquoi, pourquoi, pourquoi ce sort ?
A mon humble avis, le but d'une parodie est d'exacerber les traits déjà existants, pas d'en ajouter de nouveaux qui changent complètement les personnages d'origine. Sans doute le plus gros défaut de cette « parodie », selon moi.

Côté style, c'est censé être drôle, mais ça m'a finalement assez rarement amusée. Je ris bien volontiers lorsque les choses sont drôles mais j'ai trouvé la plupart des scènes plus ridicules qu'autre chose. N'allez pas me dire que c'est uniquement parce que je n'aime pas qu'on se moque d'une oeuvre que j'aime, car je pense avoir un sens de la dérision assez développé et que j'apprécie beaucoup, au contraire, qu'on parodie ce qui peut me plaire.
Seth Grahame-Smith reprend assez bien les passages d'origine, ajoutant des descriptions et prêtant de nouvelles pensées aux personnages. Ce n'est pas mal fait, c'est simplement que parfois, c'est trop, parfois pas assez…


Et finalement, ce que je pourrais reprocher à l'auteur, de façon générale, c'est de ne pas aller au fond des choses et de se contenter d'un entre deux maladroit et bancal. Soit il fallait se détacher davantage de l'oeuvre d'origine pour faire quelque chose de très drôle et fun, soit respecter davantage le texte et ses personnages. C'est donc avec un avis en demi-teinte que j'ai tourné la dernière page de cette soit disant parodie
Lien : http://bazar-de-la-litteratu..
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« Darkness falls across the land
The midnight hour is close at hand
Creatures crawl in search of blood
To terrorize your neighborhood
And whosoever shall be found
Without the soul for getting down
Must stand and face the hounds of hell
And rot inside a corpse's shell »

Les plus anciens reconnaîtront. :)

"Orgueil & Préjugés & Zombies" de Seth Grahame-Smith. Hum, une histoire de zombies ? … Zombies ?! J'ai lu une histoire de ZOMBIES ! Suis-je tombée sur la tête ? Ou mon éclectisme a-t-il trouvé là le moyen d'atteindre son paroxysme ? (Quel lieu commun ! Ok. Mais voilà une expression que j'essaie de placer depuis plusieurs chroniques – une marotte chez moi – Dans la précédente, j'ai glissé un conditionnel passé avec le peu usité plus-que-parfait du verbe s'agir. Il semblerait que personne n'ait remarqué. J'avoue être désappointée.)

Bref revenons à nos moutons, vivants ou morts-vivants d'ailleurs. Je n'aime pas ce genre. Je ne dénigre pas mais tout simplement des chairs décomposées qui se répandent de-ci de-là, cela me laisse de marbre. Tout au plus si je suis d'humeur exaltée ;) j'arborerai une légère moue dégoûtée.
Comment un livre de fantasy avec zombies est-il arrivé dans mes mains ? Un livre limite "sacrilège", oui, un livre qui foule aux pieds le texte de Jane Austen ? Pour mon anniversaire, j'avais mis sur ma liste de souhaits une jolie édition d'Orgueil et Préjugés. Ma soeur, cette mécréante, trouve Jane Austen "un peu ennuyeuse" mais adore le film Orgueil & Préjugés & Zombies. Donc pour plaisanter, elle a ajouté ce petit poche à mon cadeau. En précisant bien qu'elles sont vraiment "top, top" les soeurs Bennet en tueuses de zombies. Que comme ça, elles sont terriblement plus cool et vraiment, vraiment moins ennuyeuses.
Donc voilà ...
Et vous savez quoi ?
J'ai beaucoup aimé ce roman. Complètement insolite, voire improbable comme idée, mais je vous assure "ça le fait ". Et vous l'aurez compris au ton de ma chronique, je me suis bien amusée en le lisant.

Le résumé ? Une épidémie, des zombies terrorisent la population à la recherche de cervelles fraîches. Elizabeth et ses soeurs maîtrisent parfaitement les arts meurtriers et, au service de la couronne, dégomment du zombie tandis que leur mère cherche à les marier.
Le choc des cultures. du pur classique so british, so romantic au gore d'une bonne vieille histoire de zombies. Pourtant l'auteur réussit la pirouette. le texte reste assez classique, la trame du roman d'origine est respectée, les personnages disons qu'ils le sont dans les grandes lignes. C'est assez surprenant, mais rapidement ce nouveau contexte n'est plus choquant et permet des scènes assez cocasses ( ooooh la première demande en mariage de Darcy :D , épique, impossible à oublier). En fait, l'auteur parvient à insuffler un peu de légèreté, de fantaisie, de modernité à un des plus grands classiques anglais. Sans le maltraiter. À lire pour se détendre, sans prise-de-tête, de préférence après l'incomparable original de Jane Austen.
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Avant de commencer cette critique, je me dois de vous faire un aveu. Je n'ai jamais lu une ligne de Jane Austen ! Je sais que ma fille aînée, lectrice ô combien boulimique, a lu tous les ouvrages de cette auteure classique. Ensuite, elle nous a imposé quelques adaptations cinématographiques de certains romans de Jane Austen, dont : "Orgueil & Préjugés". (Film dont je peux me vanter d'avoir réussi à le regarder sans m'endormir avant le happy end, un véritable exploit !) Suite à ces films, sans doute étouffé par la testostérone propre aux XY dont je suis, je me suis persuadé que cette littérature ne convenait pas à ma masculinité. Ne serait-ce point là de l'Orgueil et un préjugé ?

Il me manque donc une culture "Austenienne" certaine avant d'aborder cet ouvrage et ma critique n'en pourra qu'être tronquée. Mais alors, qu'est-ce qui m'a poussé à lire ce livre ? Une bande annonce prédisant la prochaine sortie de l'adaptation cinématographique d'Orgueil + Préjugés + Zombies. Là encore, ma fille aînée, cette fois avec la complicité de sa sœur cadette, m'ont rendu accro à la série "Walking Dead". Alors je me suis dit, Austen + Zombies, je vais certainement me laisser entraîner vers les salles obscurs pour aller voir ce film et comme je ne supporte pas voir une adaption de roman sans avoir au préalable lu le livre dont le film est inspiré, je me suis mis en tête de le lire.

Bon, je ne vais pas perdre mon temps à vous résumer une histoire que beaucoup d'entre vous connaissent certainement. Il semble que l'auteur ait conservé des pans entiers de l'ouvrage original. C'est pourquoi il a eu l'honnêteté ou l'humilité de se définir comme co-auteur de ce roman. Effectivement, nous sommes dans un style de littérature on ne peut plus classique. Les zombies et les arts martiaux venant habilement se mêler aux bonnes manières de la société anglaise du début du 19e siècle, coincée dans ces codes de bonne conduite et de bonne réputation. L'humour omniprésent dans l'histoire rend la lecture plaisante. Parfois, je me suis un peu agacé pendant cette lecture, surtout devant la bêtise de Mrs Bennet ou devant l'hésitation à déclarer les bons sentiments de la part de ses filles. Au final, c'est avec un grand sourire que j'ai achevé l'histoire.

Mais je conserve mon préjugé orgueilleux qui affirme que l'œuvre de Jane Austen reste avant tout destinée à un public féminin. Peut-être que j'attendrai encore d'autres parodies de cette auteure, parsemées d'êtres fantastiques du genre loups-garous, vampires et autres démons pour continuer à découvrir les histoires d'amour des héroïnes de Jane Austen.

Pour conclure, j'ai vraiment pris du plaisir à lire cette parodie et il me tarde maintenant de découvrir ce qu'ils en ont fait pour le cinéma.
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Citations et extraits (58) Voir plus Ajouter une citation
Un matin, après avoir écouté leurs effusions à ce sujet, Mr Bennet déclara froidement :
- A en juger par votre manière de parler, vous devez être deux des filles les plus sottes du comté. Je m'en doutais depuis un certain temps, mais j'en suis maintenant convaincu.
- Mon cher, dit Mrs Bennet, je suis stupéfaite que vous soyez aussi disposé à trouver bêtes vos propres enfants.
- Si mes enfants sont bêtes, j'espère bin que j'en serai toujours conscient.
- Oui, mais il se trouve qu'elles sont toutes très intelligentes. Vous oubliez à quelle vitesse elles ont maîtrisé ces tours orientaux que vous avez exigé de leur faire apprendre.
- Avoir assez de pratique pour tuer quelques malheureux contaminés ne les rend pas raisonnables, surtout quand elles emploient leurs talents à amuser de séduisants officiers.
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- Elle est tolérable, mais pas assez jolie pour me tenter, et je ne suis pas d'humeur à accorder de l'intérêt aux demoiselles que les autres hommes dédaignent.
Alors que Mr Darcy s'éloignait, Elizabeth sentit son sang se glacer. Jamais de sa vie elle n'avait été insultée de la sorte. Le code des guerriers exigeait qu'elle vengeât son honneur. En veillant à ne pas attirer l'attention, Elizabeth baissa la main jusqu'à sa cheville, où elle trouva la dague qu'elle dissimulait sous sa robe. Elle avait l'intention de suivre cet orgueilleux Mr Darcy à l'extérieur et de lui trancher la gorge.
Cependant, à peine avait-elle saisi la poignée de son arme que la salle se remplit d'un chœur de hurlements, aussitôt accompagnés d'un bris de vitres. Des innommables se répandirent dans la pièce, avec des mouvements gauches mais rapides ; les habits dans lesquels ils avaient été inhumés illustraient toutes les formes de désordre possibles. Certains portaient des robes en lambeaux, si bien que leur nudité en était scandaleuse ; d'autres, des costumes si crasseux qu'on les aurait crus faits de terre et de sang séché. Leur chair présentait des degrés divers de putréfaction ; chez ceux qui venaient de trépasser, elle était souple et légèrement verdâtre, alors que chez ceux dont la mort remontait à plus longtemps, elle était grise et friable. Leurs yeux et leur langue étaient de longue date tombés en poussière, et leurs lèvres se retroussaient en un perpétuel sourire de squelette.
Quelques-uns des invités, qui avaient la malchance de se trouver près des fenêtres, furent aussitôt capturés pour être dévorés. Lorsque Elizabeth se redressa, elle vit Mrs Long tenter de se dégager alors que deux monstres femelles lui mordaient la tête. Le crâne craqua comme une noix et projeta des éclaboussures de sang noir jusqu'aux lustres.
Tandis que les invités fuyaient en tous sens, la voix de Mr Bennet retentit à travers le vacarme.
- Mesdemoiselles ! Pentagramme de la Mort !
Elizabeth rejoignit aussitôt ses quatre sœurs, Jane, Mary Catherine et Lydia, au centre de la pièce. Chacune des filles détacha un poignard de sa cheville et elles se disposèrent de manière à former les cinq branches d'une étoile, puis s'avancèrent simultanément. Chacune brandissait d'une main un poignard tranchant comme un rasoir, l'autre main pudiquement rangée dans le dos.
D'un angle de la salle, Mr Darcy regarda Elizabeth et ses sœurs progresser vers les murs, décapitant zombie après zombie sur leur passage. Il ne connaissait qu'une seule autre femme dans toute l'Angleterre qui maniait le poignard avec autant d'habileté, avec autant de grâce et avec la même précision mortelle.
Lorsque les filles atteignirent les murs de la pièce, le dernier des innommables gisait au sol, inerte.
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- Mon cher Mr Bennet, lui dit un jour son épouse, savez-vous que Netherfield Park est de nouveau occupé ?
Mr Bennet répondit qu'il l'ignorait et poursuivit sa tâche matinale ; il aiguisait son poignard et nettoyait son mousquet car, depuis quelques semaines, les attaques d'innommables avaient augmenté à une fréquence inquiétante.
- C'est pourtant le cas, répliqua la dame.
Mr Bennet garda le silence.
- N'avez-vous pas envie d'apprendre qui l'a loué ? s'écria son épouse, impatiente.
- Femme, je m'occupe de mon mousquet. Bavardez tout votre saoul, mais laissez-moi veiller à la défense de ma maison !
L'invitation était plus que suffisante.
- Eh bien, mon cher, d'après Mrs Long, Netherfield est loué par un jeune homme très riche, du nord de l'Angleterre. Il a fui Londres en voiture à quatre chevaux au moment précis où l'étrange épidémie éclatait sur la route de Manchester.
- Comment s'appelle-t-il ?
- Bingley. C'est un célibataire qui a quatre ou cinq mille livres de rentes. Voilà qui est excellent pour nos filles !
- Pourquoi ? Pourra-t-il leur enseigner l'art de manier le sabre et le mousquet ?
- Comment peut-on être aussi assommant ? Vous savez bien ce que j'ai en tête : qu'il se marie avec l'une d'elles.
- Se marier ? En des temps aussi troublés ? Ce Bingley ne saurait en avoir le projet.
- Le projet ? Comment pouvez-vous dire de telles bêtises ! Mais il est très probable qu'il tombe amoureux de l'une d'elles, c'est pourquoi vous devrez lui rendre visite dès qu'il arrivera.
- Je n'en vois pas la raison. De plus, il ne faut pas encombrer les routes plus qu'il n'est absolument nécessaire : la terrible épidémie qui ravage depuis peu notre cher Hertfordshire a déjà anéanti assez de chevaux et de voitures.
- Mais pensez à vos filles !
- Je pense à elles, pauvre sotte ! Je préférerais les voir se soucier des arts meurtriers plutôt que de leur trouver l'esprit embrumé par des rêves de mariage et de fortune, comme c'est évidemment votre cas ! Allez voir ce Bingley s'il le faut, mais je vous préviens : nos filles n'ont pas grand-chose pour les recommander. Elles sont toutes sottes et ignorantes, comme leur mère, à l'exception de Lizzy, qui tue un peu plus proprement que ses sœurs.
- Mr Bennet, comment pouvez-vous ainsi dire du mal de vos propres enfants ? Vous prenez plaisir à me contrarier. Vous n'avez aucune pitié pour mes pauvres nerfs.
- Vous vous méprenez, ma chère. J'ai beaucoup d'estime pour vos nerfs. Ce sont pour moi de vieux amis. Voilà au moins vingt ans que je vous entends parler d'eux avec le plus grand respect.
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Alors que Mr Darcy s'éloignait, Elizabeth sentit son sang se glacer. Jamais de sa vie elle n'avait été insultée de la sorte. Le code des guerriers exigeait qu'elle vengeât son honneur. En veillant à ne pas attirer l'attention, Elizabeth baissa la main jusqu'à sa cheville, où elle trouva la dague qu'elle dissimulait sous sa robe. Elle avait l'intention de suivre cet orgueilleux Mr Darcy à l'extérieur et de lui trancher la gorge.
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Alors qu'ils repartaient vers la maison, Elizabeth et Darcy virent dans un potager, à dix yards de la route, un troupeau d'innommables. Ils étaient une petite douzaine, qui rampaient à quatre pattes, mordant dans des têtes de choux-fleurs qu'ils prenaient pour des cervelles. Délaissant ce spectacle fort divertissant, Elizabeth et Darcy passèrent d'abord leur chemin car les zombies ne les avaient pas aperçus. Pourtant, ils échangèrent bientôt un regard et un sourire, car ils avaient compris qu'ils tenaient là leur première occasion de combattre côte à côte.
Et ils en profitèrent.
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