Brillant par ses absences, ses pétillements brillent toujours car il les manie d'une pointe chauffée à blanc, qu'il trempe tour à toujours dans un humour noir, un jaune fiel,un rouge provocateur ou un brun nostalgique.
Chanteur, acteur, compositeur français contemporain connu pour ses grands rôles au cinéma (
Van Gogh) ou ses chansons à succès (Il est cinq heures Paris s'éveille)
Jacques Dutronc, se donne la réplique cinglante ou inconvenante(et ça fuse, crépite ou "pète" à tout va dans les deux sens du dernier terme) et dérange.
De bulles en perles, dans ce recueil
Pensées et Répliques, il s'épanche avec truculence ou se penche sur lui-même (il ne se rate pas), sa carrière, la Corse (où il vit 9 mois de l'année), le travail ( "d'accord, encore faut-il avoir le temps"), les femmes (trois ou quatre pas plus sinon on finit berger), du couple ("fait de trahisons multiples"), l'alcool, le tabac (un cigare à la bouche à 9 ans!!), la télé (qu'il regarde"éteinte"), le cinéma et les grands réalisateurs avec lesquels il a tourné (Pialat, Godard..), de la musique,de son fils,de sa femme, du public ("les fans et les fanés"), du succès ("plus proche du hold-up que de la fiche de paye...Bref, ça balance terrible! Pourquoi tant de cynisme, d'auto-dérision?
A prendre au deuxième degré
Jacques Dutronc?
Sans doute, comme son grand copain
Serge Gainsbourg, le brûleur de billets. Mais au delà de la provocation, reste l'artiste,l'acteur,le musicien, le compositeur,l'exécrable qui exaspère comme un gamin mal-élevé mais laisse une trace indélébile car faite de mises en boites à conserver, à méditer ou à savourer.
"Le rire est le propre de l'homme" disait
Rabelais". le rire est de toutes les époques et les humoristes ont toujours ri d'eux mêmes ou de la faune humaine, pour preuve
Alphonse Allais au XIX° siècle ou
Robert Desnos ou
Raymond Devos au XX°.
Alors pourquoi pas Dutronc ?
A boire, toutefois, par petites gorgées sous peine de trop plein!