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EAN : 9782757819319
278 pages
Points (26/08/2010)
3.61/5   9 notes
Résumé :
Gibbon, drôle de nom pour un drôle de garçon, "bancal et délabré". C'est l'identité choisie par le narrateur après que son père est mort en hurlant son nom. Sa mère n'a pas survécu longtemps. On ne commence pas plus mal sa vie, surtout quand on est doté de bras démesurés et d'une maladresse tenace. Orphelin, Gibbon est pris en charge par le docteur Delafosse, "bonimenteur à la journée, oracle désabusé". La charge ne s'éternise pas, le bon docteur meurt, et le destin... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Il y a des auteurs pour lesquels on sait pourquoi on va lire leurs livres... En ce qui me concerne avec Vallejo, c'est pour sa façon d'écrire que je l'admire.
Cet écrivain a une façon tellement à lui de nous émerveiller avec ses métaphores, ses allusions, sa description des caractères psychologiques de ses personnages... C'est un homme qui joue avec les mots et qui sait si bien le faire.
Avec "pirouettes dans les ténèbres" nous faisons connaissance avec Gibbon qui est en pleine quête de son identité, enfant orphelin qui traversera des crises existentielles tout au long de sa vie et qui sera épaulé par des médecins psychiatres au plus proche de sa personne et comme un témoin de relais qu'on se redonne pour mieux avancer.
En fait, avec Vallejo c'est au plus profond du roman et surtout à la fin qu'on peut émettre un jugement, c'est du moins ce que j'en retire.
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Gibbon est orphelin depuis ses 10-11 ans. Son père, d'abord… qui est mort à la suite d'une chute accidentelle dans la maison familiale ; une mort bête, vraiment… sa mère est morte très peu de temps après, de chagrin peut être… à moins que ce ne soit la faute de Gibbon qui avait cassé une croix au cimetière… le garçon s'est retrouvé chez son oncle Pierre, « Coeur de Pierre », qui n'avait pas bien envie de garder son neveu… d'autant que le petit Gibbon commençait à devenir gênant : il ne travaillait plus bien à l'école, se repliait sur lui, était violent avec les autres enfants (il ne supportait pas les lunettes chez les petits garçons, pas plus que les colliers chez les petites filles)… certains psy avaient même détecté chez lui des pulsions criminelles… C'est donc le docteur Delafosse, vieil ami de ses parents – de sa mère, surtout –, qui s'en est occupé… et puis il est mort, lui aussi… et le docteur Victor est apparu dans sa vie…

Je suis tombée totalement par hasard sur ce livre ; je ne connaissais ni le titre, ni même l'auteur. Et c'est une très bonne pioche ! Ce bouquin vaut le détour, vraiment. Gibbon est accablé de culpabilité, rongé par les angoisses. Et puis ses bras… ses trop longs bras… il s'est mis en tête que ses bras étaient exagérément grands, deux appendices grotesques d'après lui… On entre dans la vie de cet être étrange, inapte à la vie en société, mais qui trouve un semblant de stabilité grâce aux dernières paroles d'un mourant.

J'ai aimé l'écriture de François Vallejo, un subtil mélange d'humour, de légèreté et de gravité ; l'abondance de la ponctuation, des points de suspension et des points-virgules… un vrai bonheur. J'ai aimé la façon qu'il a eu d'aborder la folie douce, la folie ordinaire, la culpabilité ancrée au fond des êtres, leurs complexes. Et Dieu sait que tout ça me parle. Je ne sais pas « vendre » correctement un livre que j'ai beaucoup aimé, aussi je ne vais même pas essayer. Essayez-le, je pense que vous ne serez pas déçus.
Lien : http://www.petitchap.com/elo..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Rappelez-vous Pascal : “Le nez de Cléopâtre s’il eut été plus court toute la face de la terre aurait changé.” Vous et moi, nous sommes plus modestes : notre vie seule aurait changé, avec des bras plus courts ou des pieds plus harmonieux. Notre vie seulement, mais c’est quelque chose, notre vie. Par exemple, j’ai quitté le monde révolutionnaire et ses manifestations à répétition. Pourquoi ? Mes pieds ne suivaient plus. À quoi tient la foi politique ? À des pieds fatigués. J’ai l’air cynique ? Pas du tout. Tout le monde à la même enseigne. Une bedaine, un œil torve, le poil roux et nous ferions d’autres choix. Tenez, Cendrillon, comment parvient-elle à épouser un prince ? Grâce à un pied excessivement fin. Pas normal. Un gros peton, bien dodu, comme tout le monde, adieu la gloire. Et je vous épargne le petit Poucet et les bottes de sept lieues. Les contes nous éclairent bien assez là-dessus : qu’est-ce qui fait que nous sommes dans ce monde ? Un morceau monstrueux de nous-mêmes, un rien visible ou invisible, peu importe, une petite monstruosité ordinaire. Et chacun s’efforce de dissimuler ce petit truc qui cloche. Nous nous imaginons qu’on nous respectera davantage, si ce petit truc reste ignoré. Pourtant, notre vérité à tous, insoutenable, c’est que nos corps, chacun à sa manière, sont mal foutus, mal proportionnés, hypertrophiés, dissymétriques, ravagés, malades. C’est le fil de notre existence. Sans cela, pas de vie du tout.
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tant de choses m'échappent .Je n'aurai jamais les bras assez longs pour les retenir
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[…] défais-toi de tous ces poids. Ne t’occupe que de ton présent, de ton avenir. Pas d’état d’âme ! Partir dans la vie sans âme, c’est ce qui m’a manqué ; c’est le début du bonheur. Il faut anéantir la poche à chagrins, à mensonges : c’est une bulle de savon ; tu souffles et tu es libéré ; à toi de voler où tu veux, de profiter de tes molécules. De ton jeune corps sans âme encombrante. Tes bras qui t’encombrent ? Embrasse l’univers, enlace tout ce que tu peux. Pas d’état d’âme ! Embrasser, pas s’embarrasser, c’est tout ce que je peux te dire, sur le lit où tu me vois.
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Vidéo de François Vallejo
Il est des hommes pour qui l'art est le théâtre de toutes les ambitions et de tous les risques. Il paraîtrait même que certains en sont morts. Avec Paul Greveillac ("Art Nouveau", Gallimard), Dominique Maisons ("Avant les diamants", La Martinière) et François Vallejo ("Efface toute trace", Viviane Hamy). Animée par Laure Dautriche, journaliste à Europe 1.
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