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EAN : 9782940431144
186 pages
La Baconniere (25/05/2013)
4.5/5   4 notes
Résumé :
Traduit du hongrois par Ibolya Virág avec la collaboration de Michel Orcel. Postface Csaba Báthori. Collection Ibolya Virág.
Ŕ la fin des années 1920, au sommet de sa gloire, Dezső Kosztolányi eut l’idée d’endosser les humbles habits d’un enquęteur pour croquer sur le vif les représentants, le plus souvent anonymes, des métiers les plus divers. Trente-cinq de ces entretiens, de la sage-femme au fossoyeur, sont présents dans ce recueil.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Est-ce Deszo Kosztolanyi qui a composé ce recueil de « Portraits » ? La question se pose puisque l'éditeur présente ce recueil comme un « choix de textes établis par Ibolya Virag (l 'une des traductrices). Je ferme ce livre en me disant qu'il existe encore d'autres portraits non traduits du hongrois en français et que lorsque j'aurais lu tout ce qu'on a traduit de cet écrivain, je n'aurais pas encore tout lu de lui – sauf ŕ apprendre le hongrois, ce qui me semble hors de portée.

Conformément au titre original (« Bölcsőtől a koporsóig » qui en hongrois signifie « Du berceau au cercueil » - merci Google Traduction), ce recueil d'interviews portraiturant de gens de métiers divers, est composé en commençant avec le portrait d'une Sage-femme et se termine par celui d'un Fossoyeur. Juste avant ce dernier, il y a le portrait d'un écrivain. Pour celui-ci, Kosztolanyi reprend le procédé qu'il inventa avec le personnage de Kornel Esti, double fictif de lui-męme ; il entre dans sa propre maison pour interviewer celui qui mange dans la męme assiette que lui et dort dans le męme lit que lui.

Si tous ces portraits sont probablement imaginaires (ainsi que le présume l'auteur de la postface Csaba Bathori) ils n'en sont pas moins « réalistes » ŕ la maničre de l'auteur. On lira ceci dans les derničre ligne du portrait de l'écrivain (p. 170) : « Il n'y a que les dilettantes pour croire que les sujets se trouvent au-dehors. Si nous en avons, ils sont en nous-męme. Celui qui est né et qui a ouvert les yeux dispose de la matičre pour sa vie entičre. Et pour celui sait qu'un jour il mourra, cela représente suffisamment d'incitation pour exercer cette énigmatique profession ». [écrivain]

Imprimé en avril 2013, mon exemplaire n'est pourtant pas une vieille rogne. Nous sommes en avril 2024, il est en trčs bon état. Il n'a cependant pas trouvé ses lecteurs puisqu'un bibliothécaire de la communauté de communes de Podensac l'a désherbé, comme ils disent - je ne sais quand - lui apposant ce coup de tampon « SORTI DES COLLECTIONS » qui atteste en capitales rouges que, malgré l'estampillage et sa couverture filmoluxée, cet exemplaire n'est plus propriété publique.
Dezso Kosztolanyi aurait souri, mi figue mi raisin en apprenant qu'on a pu mettre la main sur cette traduction française de « Portraits » grâce aux bons soins d'une start-up de l'économie circulaire qui finance la lutte contre l'illettrisme par la vente sur Internet du désherbage massif de nos bibliothčques publiques. Je pense a ce passage du portrait de « L'éboueur » oů il est demandé ŕ celui-ci si l'on trouvait des livres dans les poubelles (p. 74) :
«  - Aussi
- Lesquels ?
- Des livres pas mal.
C'est vraisemblable. Dans les bibliothčques on conserve beaucoup de mauvais bouquins. »

Mais il s'agissait alors de bibliothčques privées.
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« Ces vignettes des coeurs et des classes sociales sont pimpantes, attendries, parfois cruelles. [...] L'humour caracole. le souffleur de théâtre fut puni en classe pour avoir “soufflé“. le maître-nageur “se tait comme un carpe (...) Il s'avčre pourtant qu'il a le sang chaud“. Reste ŕ découvrir l'élégante qui se confesse ŕ géométrie variable devant la tombe de ses parents ; le bibliothécaire, l'imprimeur... Mais en filigrane, l'on devine un autoportrait de celui qui a les vertus majeures de la curiosité et de l'empathie : Kosztolányi lui-męme. »
Le Matricule des Anges
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Kosztolányi (1835-1936) est un grand écrivain hongrois. Sandor Marai dira de lui:« Il était počte. Il adressait des počmes d'amour ŕ la langue hongroise et ŕ la Hongrie. Tous les jours, il offrait ŕ son pays quelque savoureuse combinaison de mots, ici une expression nuancée, lŕ une phrase ironique ou pathétique». Son talent est comparable ŕ celui des grands écrivains réalistes français

Quel plaisir que de lire cette série de 35 portraits , d'ouvrier ŕ sage femme en passant par l'élégante Française. Un délice d'information et d'humour qui brossent en quelques échanges enjoués une personnalité. Premičre question posée au maître nageur : «Savez-vous nager ?» Subtile. Les questions y sont toujours pertinentes, souvent surprenantes, et fouillent dans la vie, les anecdotes, les pensées d'une femme de ménage légčre et rieuse, d'un éboueur bourru, d'un imprimeur consciencieux ou encore d'un passionné nageur. Autre exemple qui m'a fait sourire. Question au diplomate : «Pourquoi alors voulez-vous plaire ? - Pour des raisons d'Etat😄

Volontiers ironique, capable d'apartés hilarants, Kosztolányi donne ŕ lire, ŕ travers l'humour, la tendresse et l'empathie pour les ętres simples qui caractérisent son style. En vrai, c'est une étude de moeurs vive et fascinante. C'est un ordre social que raconte Kosztolányi dans ces entretiens avec des représentants de divers corps de métier en jouant avec les préjugés de nous autres lecteurs

Ces portraits permettent de se demander ce que signifie pour ses semblables l'existence elle-męme. de ces simples questions sur leur profession, leur intimité ou leur vision du monde...ces hommes et femmes nous murmurent les raisons pour lesquelles la vie vaut d'ętre vécue. Une belle découverte !
Lien : https://www.instagram.com/le..
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critiques presse (1)
Liberation
24 juin 2013
C’est un ordre social que raconte Kosztolányi dans ces entretiens avec des représentants de divers corps de métier [...], jouant avec les préjugés de ses lecteurs.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
"L'écrivain est l'homme le plus insignifiant du monde. Il est vide, complčtement vide. Sa consistance se trouve dans ses livres. Si tu cherches des vécus qui se sont déposés en couches ancestrales sur une âme, des souvenirs, des expériences et des sentiments, adresse-toi plutôt ŕ une jeune manucure ou ŕ un guérisseur.
[...]
Il n'y a que les dilettantes pour croire que les sujets se trouvent au-dehors. Si nous en avons, ils sont en nous-męme. Celui qui est né et qui a ouvert les yeux dispose de la matičre pour sa vie toute entičre. Et pour celui qui sait qu'un jour il mourra, cela représente suffisamment d'incitation pour exercer cette énigmatique profession."
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Sándor Márai sur Kosztolányi : Il était počte. Il adressait des počmes d’amour ŕ la langue hongroise et ŕ la Hongrie. Tous les jours, il offrait ŕ son pays quelque savoureuse combinaison de mots, ici une expression nuancée, lŕ une phrase ironique ou pathétique. Il n’appartenait ŕ aucun parti. En écrivant, il ne pouvait compter sur la compréhension d’une société sans classes… Il ne croyait pas au peuple. Il écrivait, tout simplement. Et il ne se sentait bien que dans la loge du concierge.
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Le menuisier (1929)
- Comment marche votre affaire ?
- L'usine nous dévore. Tandis que je rabote une planche, la machine en débite vingt-huit. L'homme d'aujourd'hui n'a pas le cśur ŕ dépenser de l'argent pour des objets correctement fabriqués.
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Lecteur, dis-moi, qu'imagines-tu, qu'ai-je pu voir ce soir de juin couleur d'améthyste ?
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Dezso Kosztolanyi. Anna la douce.
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