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EAN : 9791097455316
432 pages
Cent Mille Milliards (01/03/2018)
2.83/5   3 notes
Résumé :
Que retenons-nous de mai 68 ? Et si, cinquante ans après (le même écart qui sépare ces événements de l’armistice de 1918…), l’invention romanesque proposait une meilleure vision de cette génération qui a voulu prendre son destin en main ?

Plus que d’une génération, ce roman est en fait l’histoire d’un bilan. Les trajectoires de ses 15 personnages se croisent, se touchent, se nouent, se séparent sur le demi-siècle écoulé pour, au bout du compte, avoir ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce livre revisite Mai 1968 et les années qui ont suivies. Ils sont 15 et chacun à sa manière nous raconte sa vision de cette époque.
Le début de ma lecture a été assez laborieux, je m'emmêlais un peu face à tous ces groupes, Maoistes, Trotskistes, Communistes…… Tous rêvaient de changer la société, mais à sa manière.
Malgré tout, j'ai fini par m'attacher à ces personnages, J'ai partagé leurs rêves, leurs désirs de changer le monde.
Et puis comme eux j'ai constaté l'échec de ces années. Les conflits entre groupes, Trotkistes contre Communistes par exemple, les ambitions et les projets de vie d'autres, ont fini par avoir raison de ces années d'utopie.
Ainsi, j'ai particulièrement apprécié le dialogue entre l'ancien édile Communiste et cet ancien membre du PSU partisan lui de l'autogestion. 40 ans après, alors qu'ils sont maintenant pensionnaires d'une maison de retraite, ils en sont encore à se déchirer sur le bien-fondé de leur combat, et sur leurs divergences qui des années après sont toujours aussi vivaces.
L'échec de ces années est symbolisé par ce dialogue de sourd.
Et puis comme le dit un des intervenants : « La révolution est restée révolte ».
Pour conclure, je ne dirai pas que ce livre m'a passionné, je manquais sans doute des connaissances nécessaires pour en comprendre toutes les subtilités.
J'ai néanmoins beaucoup appris sur ces années. Un grand merci à Babélio et aux Editions Cent Mille Milliards pour cette découverte.
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Cet ouvrage a pour arrière plan mai 68. L'auteur fait le portrait de militants maoïstes et de leur entourage.

Chaque protagoniste a son propre chapitre même si les histoires de chacun se recoupent. On découvre au fil des pages ce que le destin leur a réservé, quelles ont été leurs évolutions sociales et politiques au cours des années.

Ce livre s'adresse à un lecteur averti car les différents courants de pensée de gauche ne sont pas si simples à cerner. de plus, il faut avoir un minimum de connaissances sur le contexte politique, économique de l'époque pour pouvoir comprendre le comportement des personnages.

Certains personnages m'ont plus marqué que d'autres :

Anne-Laure fait partie d'une famille catholique. Elle coupe les ponts avec sa mère en raison de ses idées politiques en décalage complet avec celles de ses parents. Elle constate rapidement que les femmes ont peu de place dans les mouvements sociaux. Elle va donc créer une librairie féministe réservée uniquement aux femmes. Puis elle suit sa destinée en allant vivre dans une communauté perdue au milieu de la campagne dont elle devient une figure incontournable. Un peu plus tard, elle retrouvera une ancienne maoïste qui a changé de camp politique.

Richard n'a pas connu son grand père Pierrick qui est mort peu de temps après sa naissance. Un jour il découvre le journal de son grand père qui relate les événements son mai 68. Une photo dont n'a pas de difficulté à imaginer le contenu est au coeur du récit.

De manière générale, l'auteur fait preuve d'humour en jouant avec le destin de ses personnages. Par exemple, il est amusant de comprendre que l'un des militants du groupe dénommé "Casser la gueule aux tableaux" qui vandalise des tableaux de grands maîtres, va devenir lui-même un artiste reconnu et exposé dans les plus grandes galeries.

Il y a des histoires plus lointaines qui se déroulent en Albanie, où des "Chinois français" viennent dans le camp de Tirana. Ces français vivent dans un idéal maoïste et côtoient des Albanais qui souffrent au contraire d'un régime maoïste.

Le portrait de Karim, m'a semblé intéressant. C'est un ouvrier qui se fait maltraiter par ses patrons. Après avoir été défendu de manière très molle par les "Torches Rouges", il fait appel aux étudiants maoïstes qui prennent en charge son problème d'une manière beaucoup plus radicale. Il fréquentera ainsi ce groupe puis deviendra adjoint à la jeunesse dans une banlieue parisienne. Il aura à jouer un rôle important pendant les émeutes des banlieues.

L'une des membres va tenter de réunir l'ancien groupe de maoïstes mais sans succès, car ils ont tous pris un chemin différent. C'est très réaliste finalement, la plupart des gens évoluent au fil des années. Les idéaux politiques de la jeunesse peuvent être oubliés ou reniés avec le temps.

J'aurais préféré que l'auteur s'arrête ici car les chapitres sur la psychiatre qui s'occupe des anciens "soixante-huitard" et le projet un peu fou de Pierrick gâchent à mon avis la fin du roman.

Merci à Babelio et aux éditions Cent Mille Milliards.
Lien : https://lilasviolet.blogspot..
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Une foule de personnages qui ont un lien de près ou de loin avec les évènements de Mai 68. On suit les évènements et leurs retentissements à travers les vies de ces personnages. Ceux qui les ont vécu en direct, qui ont pu être moteur, suiveurs, idéalistes, réactionnaires par rapport au système. Ceux qui ont vécus les conséquences des choix de leurs parents, leurs beaux-parents. ceux qui ont bénéficié des avancés que ce mouvement a entraîné.
L'idée est bonne, mais j'ai eu beaucoup de mal à m'attacher aux personnages. Que reste-t-il de ces évènements qui ont marqué une génération ? Que sont devenus ces jeunes, ces ouvriers, qui ont choisi de s'engager à un moment donné ? Ont-ils suivi leurs idéaux ou au contraire se sont-ils fondus dans la masse ? J'ai vu un intérêt à la réflexion, mais peut-être suis-je trop jeune pour me laisser porter, envahir par les considérations politiques de ce livre.
Je remercie les éditions Cent mille milliards et babelio pour la découverte de ce livre qui me laisse un sentiment mitigé.
Lien : https://laptitesourisduweb.s..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
La parole est un pouvoir, prenez la, prenez le. Ne laissez plus un mec renvoyer une femme à ses foyers quand il est question du combat révolutionnaire. Nous avons admiré les résistantes qui portaient les lettres aux maquis, les chinoises durant la Longue Marche qui tiraient les chevaux chargés de vivres et de munitions, les Algériennes du FLN qui cachaient les bombes dans les couffins qu'elles sortaient de la casbah, les Vietnamiennes qui creusaient les pièges mortels destinés aux GI's, et tant d'autres, sans nous rendre compte que leurs frères de combat les confinaient dans des rôles de supplétives. Nous vivons en France dans la seconde moitié du XXe siècle et nous ne serons plus jamais des supplétives.
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Je crois dit il, que le capital est sur le point d'ajouter un nouveau crime à tous ceux qu'il a déjà commis. Il ruine l'environnement des hommes, il ravage la nature. Au point qu'à côté de la lutte pour que cesse l'exploitation de l'homme par l'homme, il faut sans doute en envisager une autre : celle rendue nécessaire par l'empoisonnement de la Nature par l'homme.
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Boris et Pierre, sont jumeaux. Ils ont d'abord milité à Drapeau rouge (DR, m-l) mais en sont partis pour trouver un groupe "qui fait des vrais trucs". En fait, il y a quelques semaines, Boris, surpris par un camarade à la sortie d'un Prisunic avec un flacon de Mennen menthol à la main, a dû s'expliquer sur les raisons de cet achat inutile et petit-bourgeois. "Comme si le peuple avait besoin d'eau de Cologne pour foutre en l'air la Bourgeoisie".
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Il était tard dans le salon de la maison de retraite. Colette regardait, attendrie, l’ombre de son mari qui s’était assoupi dans un fauteuil.
— Si. C’est vrai. Le travail est une prison, ajouta-t-elle après un long moment en fixant Mina puis Georges, Georges puis Mina. Je ne l’ai supporté qu’à cause de lui. Nous nous sommes connus pendant ces journées de mai. Il travaillait dans les remises et, là, entre les panières de vêtements à retoucher et les portants encombrés des collections de l’année d’avant, nous avons appris et retenu ensemble un autre slogan que je garde pour toujours en moi.
— Lequel ? avaient demandé les deux retraités d’une même voix.
— Mes désirs sont la réalité.
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La parole aux auteurs: Bernard Pellegrin et Gil Rivière-Wekstein - 21/06/2017
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