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Anne Bayard-Sakai (Traducteur)Cécile Sakai (Traducteur)
EAN : 9782253933410
251 pages
Le Livre de Poche (15/01/2001)
3.93/5   60 notes
Résumé :
Quatrième de couverture - En marge de ses grands livres comme - La Danseuse d'Izu, Les Belles endormies ou Tristesse et beauté -, Yasunari Kawabata (1899-1972, prix Nobel de littérature en 1968) écrivit aussi de très courtes histoires : souvenirs d'enfance ou d'adolescence, instants de vie saisis au vol, vignettes érotiques à mi-chemin du rêve et de la réalité. Et il les rassembla sous le titre énigmatique de Récits de la paume de la main.On peut certes les lire com... >Voir plus
Que lire après Récits de la paume de la mainVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Tout au long de sa vie, Yasunari Kawabata (1899-1972) écrivit de courts récits"Tenohira no shôsetsu" (Récits qui tiennent dans la paume de la main) qui furent publiés dans des revues entre 1921 et 1964. L'édition française en propose une soixantaine seulement sur les cent-douze qu'avait retenus l'écrivain dans l'édition originale. Les récits sont classés chronologiquement. Ils sont très divers dans leur forme et se dégustent en prenant son temps. Ils sont beaux et bouleversants.
La jeunesse de Kawabata est marquée par la maladie rouge (la tuberculose) et la mort de ses proches. L'absence de sa mère hante nombre de ses récits : corps inertes et parfaits, maquillages blancs et luisants, masques riants qui cachent puis révèlent la tristesse et la souffrance de celles qui les portent. L'écriture narrative de Kawabata a toujours été fragmentaire, volontiers expérimentale, avant-gardiste. Elle s'est encore dépouillée au fil du temps, rejoignant la riche tradition poétique japonaise. Ses récits sont elliptiques et souvent inachevés. Ils laissent un silence, un vide.
«Tout en intercalant dans la narration des hésitations et des ruptures, expliquait Mishima son ami, la technique de Kawabata consiste à faire briller un instant, tel un éclair, une phrase inquiétante.»
En deux trois mots, le temps d'un songe ou d'une réminiscence, il peint une atmosphère quotidienne, moderne, il esquisse une frêle silhouette, saisit au fer rouge un chaos émotionnel et puis laisse son pinceau en suspens au milieu du blanc.
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Assez déroutée par les courts récits, souvent poétiques et parfois oniriques de Kawabata que j'apprécie habituellement.
Je dois avouer que je me suis souvent ennuyée à leurs lectures et l'explication de Cécile SAKAI ne m'a pas aidée à mieux les aimer.
Trop l'impression qu'il passe constamment du coq à l'âne dans ses nouvelles certainement trop hermétiques pour moi ; heureusement qu'il y a son écriture.
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Recueil de courts récits que Kawabata a écrit tout au long de sa vie, on peut s'apercevoir de l'évolution de son écriture au fil des pages.
L'omniprésence de la nature de même que la vie quotidienne ou encore ses propres souvenirs d'adolescence nous montrent toute l'immensité et la variété des textes qui nous sont proposés dans ce livre.

Dès les premiers mots, on sent toute l'intensité que va prendre notre lecture accompagnée de phrases aux accents poétiques.
L'extrême brièveté des nouvelles peut nous laisser une impression de fugacité. Notre mémoire n'a pas le temps de retenir tous ces courts récits et nous oblige à forger notre propre interprétation quand aux scènes de vie que nous décrit Kawabata.

Ces fragments d'écrits ressemblent à des notes, à des pensées que nous pourrions nous-même écrire sur un cahier pour nous souvenir d'un moment particulier de notre vie.

Je vous invite vivement à lire la préface que Cécile Sakai (traductrice) a écrite à propos de ses récits, ils pourront mieux vous éclairer sur les intentions de l'auteur.
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Recueil de courtes nouvelles de Kawabata, les récits de la paume de la main emportent le lecteur dans un univers de quiétude et de beauté dans lequel on voyage en même temps que l'auteur.
On ressent l'évolution de l'auteur au fil des pages et au fil des nouvelles, tout en découvrant une culture et une littérature bien loin des chemins que l'on est habitués à emprunter.
Beaucoup d'esthétique et de poésie dans ces récits.
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Lors d'un troc à ma bibliothèque, j'ai eu le plaisir de tomber sur ce recueil de textes que je ne connaissais pas du tout et qui manquait à ma collection des oeuvres de Yasunari Kawabata. le grand écrivain japonais a écrit ces textes sur une quarantaine d'années, des années 20 aux années 60, et les a réunis lui-même sous le titre poétique de "Récits qui tiennent dans la paume de la main", titre malheureusement tronqué dans sa traduction, perdant ainsi le sens de l'extrême brièveté de ces textes dont certains remplissent à peine deux pages. Seulement une soixantaine en sont repris ici.

Il y a bien des années que je n'avais lu l'auteur et j'avoue que les premiers textes, ceux des années 20, à mi-chemin entre rêves, cauchemars, légendes et superstitions locales, m'ont parus assez hermétiques et, bien que très sensible à la beauté de ces textes, leur sens m'a souvent échappé.

Je leur ai préféré les textes écrits plus tardivement qui, par leur plus grand réalisme ou par leur forme narrative plus aboutie, offrent des instantanés de la vie des artistes du quartier d'Asakusa, ou bien des anecdotes, souvenirs de l'auteur, toujours empreints d'une grande poésie.
Dans ces textes, la mort, obsession issue des traumatismes d'enfance de l'auteur, est omniprésente - veillées mortuaires, funérailles, agonies, suicides - mais sa cruauté est magnifiée par les plus belles expressions de la nature, ainsi une branche d'éléagne aux baies flamboyantes, le tonnerre d'automne, les chrysanthèmes blancs des couronnes mortuaires, un grenade oubliée sur un arbre... Mêlée à une sensualité trouble, la mort côtoie aussi des naissances ou renaissances, des scènes de séparations et d'adieux pour un fiancé qui part à la guerre, pour une jeune fille qui quitte le cocon familial pour aller vivre dans sa belle-famille...

La belle poésie de ces minuscules récits s'accompagne du plaisir esthétique que procure la très belle édition de cette oeuvre publiée chez Albin Michel en 1999, dont la couverture de papier filigrané, d'un blanc pur, s'orne d'une délicate calligraphie du titre en idéogrammes japonais.

Challenge Multi-défis 2020
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Ils entrèrent chez un photographe. Le père du jeune homme, un haut fonctionnaire, était muté à un poste en terre lointaine. C'était une photo d'adieu.
- Veuillez vous mettre ici, l'un à côté de l'autre, dit le photographe en désignant un canapé.
Mais le jeune homme était incapable de s’asseoir à côté de la jeune fille. Il se mit debout derrière elle, et pour pouvoir penser que leurs deux corps étaient reliés quelque part, il effleura de ses doigts agrippant le canapé la veste de kimono portée par la jeune fille. C'était la première fois qu'il touchait son corps. Et la température diffuse qui se transmettait à ses doigts le fit penser à la chaleur qu'il ressentirait s'il l'étreignait nue.
Toute sa vie, chaque fois qu'il regarderait cette photo, il se souviendrait de la chaleur de son corps.

Le parapluie (1932)
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Debout devant une fenêtre brouillée par la pluie, Ritsuko regardait, avec des yeux toujours aussi durs, les jeunes mariés se faire photographier. Elle serrait les lèvres. J'avais envie de lui adresser la parole, de demander à cette jeune fille qui, ayant survécu, se tenait debout là, si grande, si belle, si elle se souvenait de moi, si je lui revenais en mémoire, mais j'hésitai.
- Elle doit porter demain à la présentation une robe de mariée, alors... murmura à mon oreille le marchand de kimonos.
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Montrez-moi votre âme en la posant sur la paume de ma main. Telle une boule de cristal. Et moi, je la dessinerai avec mes mots...
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Quand l'enfant était passé, la grenade était cachée dans le feuillage, mais ce matin elle apparaissait en plein ciel.
Une impression si forte, si limpide, se dégageait de cette grenade et de cette terre encerclée de feuilles mortes... Kimiko sortit dans le jardin et fit tomber le fruit avec une perche en bambou.
La grenade était bien mûre. Kimiko la déposa sur la galerie extérieure ; elle s'était ouverte, comme si elle avait éclaté sous la pression des grains qui luisaient maintenant au soleil, translucides.
Kimiko se sentit désolée pour la grenade.

La grenade (1945)
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Il y avait deux étangs dans cette vallée.
L'un, en bas, brillait comme empli d'argent fondu, l'autre, en haut d'un vert de mort, entraînait dans ses profondeurs l'ombre silencieuse des monts.
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Videos de Yasunari Kawabata (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yasunari Kawabata
Extrait du livre audio "Les Belles Endormies" de Yasunari Kawabata lu par Dominique Sanda. Parution CD et numérique le 10 août 2022.
https://www.audiolib.fr/livre/les-belles-endormies-9791035404031/
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