AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782081429611
290 pages
Flammarion (21/03/2018)
4.6/5   5 notes
Résumé :
On a pu voir en Verlaine un poète spleenétique, révolté, religieux, pornographique, artificiel ou encore fade. Mais il est sûr que ce virtuose du vers a révolutionné la poésie par sa sensibilité moderne et la liberté qu?il accorda à l?imagination. Cette édition réunit ses quatre premiers recueils, publiés de 1866 à 1870, avant sa rencontre avec Rimbaud. Elle donne à voir comment Verlaine devint poète, comment il élabora un style singulier, et quelle fut sa stratégie... >Voir plus
Que lire après Recueils de jeunesse : Poèmes saturniens - Les Amies - Fêtes galantes - la Bonne ChansonVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce recueil des poèmes de jeunesse écrits par Verlaine nous permet de mieux cerner la genèse de l'oeuvre de celui-ci.
La lecture du dossier rédigé par Nicolas Wanlin, très documenté et pointu, adjoint à ce recueil, permet de mieux situer les oeuvres dans leur contexte et ainsi de mieux des comprendre.
Le recueil offre une diversité littéraire intéressante : un spleen Baudelairien et pour les poèmes Saturniens, un hommage et une fascination pour la sensualité féminine dans Les Amies, un registre plus parodique et subversif pour les fêtes galantes et enfin des sentiments amoureux plus purs et une impression d'enthousiasme et de bonheur chez Verlaine à l'approche de son mariage dans La Bonne Chanson. Tout au long de ses poèmes, Verlaine témoigne d'une grande culture littéraire mais aussi d'une vraie recherche d'originalité dans le style et le rythme poétique. Un recueil à conseiller pour qui aime la poésie, celle de Verlaine a, à mon sens, passé l'épreuve du temps.
Commenter  J’apprécie          11

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
"Nous fûmes dupes, vous et moi,
De manigances mutuelles,
Madame, à cause de l’émoi
Dont l’Été férut nos cervelles.

Le Printemps avait bien un peu
Contribué, si ma mémoire
Est bonne, à brouiller notre jeu,
Mais que d’une façon moins noire !

[...]

Tant le zéphyr souffle, moqueur,
Dispersant l’aphrodisiaque
Effluve, en sorte que le cœur
Chôme et que même l’esprit vaque,

Et qu’émoustillés, les cinq sens
Se mettent alors de la fête,
Mais seuls, tout seuls, bien seuls et sans
Que la crise monte à la tête.

Ce fut le temps, sous de clairs ciels,
(Vous en souvenez-vous, Madame ?),
Des baisers superficiels
Et des sentiments à fleur d’âme,

Exempts de folles passions,
Pleins d’une bienveillance amène,
Comme tous deux nous jouissions
Sans enthousiasme - et sans peine !

Heureux instants ! - mais vint l’Été :
Adieu, rafraîchissantes brises !
Un vent de lourde volupté
Investit nos âmes surprises.

Des fleurs aux calices vermeils
Nous lancèrent leurs odeurs mûres,
Et partout les mauvais conseils
Tombèrent sur nous des ramures.

Nous cédâmes à tout cela,
Et ce fut un bien ridicule
Vertigo qui nous affola
Tant que dura la canicule.

Rires oiseux, pleurs sans raisons,
Mains indéfiniment pressées,
Tristesses moites, pâmoisons,
Et quel vague dans les pensées !
L’automne, heureusement, avec
Son jour froid et ses bises rudes,
Vint nous corriger, bref et sec,
De nos mauvaises habitudes,

Et nous induisit brusquement
En l’élégance réclamée
De tout irréprochable amant
Comme de toute digne aimée ...

Or, c’est l’Hiver, Madame, et nos
Parieurs tremblent pour leur bourse,
Et déjà les autres traîneaux
Osent nous disputer la course.

[...]"

Fêtes galantes, "En patinant".
Commenter  J’apprécie          10
"Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux formes ont tout à l'heure passé.

Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles,
Et l'on entend à peine leurs paroles.

Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux spectres ont évoqué le passé.

- Te souvient-il de notre extase ancienne ?
- Pourquoi voulez-vous donc qu'il m'en souvienne ?

- Ton coeur bat-il toujours à mon seul nom ?
Toujours vois-tu mon âme en rêve? - Non.

Ah ! les beaux jours de bonheur indicible
Où nous joignions nos bouches ! - C'est possible.

- Qu'il était bleu, le ciel, et grand, l'espoir !
- L'espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.

Tels ils marchaient dans les avoines folles,
Et la nuit seule entendit leurs paroles."

Fêtes galantes, "Colloque sentimental".
Commenter  J’apprécie          30
"Les petits ifs du cimetière
Frémissent au vent hiémal,
Dans la glaciale lumière.

Avec des bruits sourds qui font mal,
Les croix de bois des tombes neuves
Vibrent sur un ton anormal.

Silencieux comme les fleuves,
Mais gros de pleurs comme eux de flots,
Les fils, les mères et les veuves,

Par les détours du triste enclos,
S’écoulent, - lente théorie, -
Au rythme heurté des sanglots.

Le sol sous les pieds glisse et crie,
Là-haut de grands nuages tors
S’échevèlent avec furie.

Pénétrant comme le remords,
Tombe un froid lourd qui vous écœure
Et qui doit filtrer chez les morts,

Chez les pauvres morts, à toute heure
Seuls, et sans cesse grelottants,
- Qu’on les oublie ou qu’on les pleure ! -

[...]"

"Sub urbe"
Commenter  J’apprécie          20
"Et ta chevelure sanglante
Luit brusquement dans la nuit lente."

Les Amies, "Été".
Commenter  J’apprécie          30

Lire un extrait
Videos de Paul Verlaine (93) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Paul Verlaine
Poésie - La lune blanche ... - Paul VERLAINE
autres livres classés : classiqueVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (25) Voir plus



Quiz Voir plus

Complétez ces vers ... de Verlaine

Dans l'interminable Ennui ... La neige incertaine Luit comme du sable.

de ma peine
de la plaine
des Ardennes
des étables

10 questions
38 lecteurs ont répondu
Thème : Paul VerlaineCréer un quiz sur ce livre

{* *}