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EAN : 9782702428146
189 pages
Le Masque (21/10/1998)
4.19/5   8 notes
Résumé :
Boris Koutcharine a toujours été fier de ses compétences en kazakh ou en kirghiz. Jusqu'à ce que cet homme de la police secrète vienne lui ordonner de travailler pour son pays en utilisant ses talents linguistiques. Non que Boris soit un mauvais patriote, loin s'en faut. Mais il n'aime pas ce qu'il ne comprend pas. Et justement, il ne comprend pas pourquoi il doit se faire passer, aux yeux des Américains, pour un linguiste russe. Ce qu'il est, précisément... De là à... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Je renouvelle mon étonnement devant la faible notoriété de Fred Kassak, je ne comprends pas le nombre ridicule de lecteurs sur ce titre (7), et plus généralement sur l'ensemble de son oeuvre, pourtant le bonhomme était vraiment doué croyez moi, en terme de style et d'écriture, je le placerais même au dessus de Simenon si j'osais.
Sur les deux titres que j'ai lus à ce jour, je note cette science innée du scénario très bien construit et superbement développé, et aussi une très belle plume, une belle écriture. les deux notes reprises de sa fiche d'auteur ci-dessous expliquent en partie cela.
Fred Kassak est avec Claude Loursais l'auteur du scénario de la série télévisée "Les Cinq Dernières Minutes", créée par Claude Loursais, dont le premier épisode a été diffusé le 1er janvier 1958.
Michel Audiard a adapté librement deux de ses romans: "Bonne vie et meurtres" et" Voulez-vous tuer avec moi ?" pour le cinéma sous les titres suivants : "Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais... elle cause !" en 1969 et "Comment réussir quand on est con et pleurnichard" en 1973.
Dans "Savant à livrer", Monsieur Kassak va apporter sa contribution au roman d'espionnage comme il s'en explique dans ses notes de fin de livre, nous offrant au passage quelques anecdotes bien sympathiques.

Boris Koutcharine a toujours été fier de ses compétences en kazakh ou en kirghiz. Jusqu'à ce que cet homme de la police secrète vienne lui ordonner de travailler pour son pays en utilisant ses talents linguistiques. Non que Boris soit un mauvais patriote, loin s'en faut. Mais il n'aime pas ce qu'il ne comprend pas. Et justement, il ne comprend pas pourquoi il doit se faire passer, aux yeux des Américains, pour un linguiste russe. Ce qu'il est, précisément...
Ici, il y a un "manipulé" et un "manipulateur", mais l'auteur va s'intéresser à l'appât, notre inoffensif savant qui à son grand désespoir voit sa routine remise en question. Seulement voilà on ne discute pas avec le MVD en pleine guerre froide, il faut obéir et faire le deuil de ses projets.
Au programme nous aurons donc une passionnante histoire d'exfiltration, avec la méthodologie d'une organisation spécialisée.
Au risque de me répéter, le scénario va s'avérer très bon et l'intrigue excellente, pour conclure, un très bon moment de lecture.
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Boris Koutcharine, honorable et discret linguiste soviétique voit son quotidien bouleversé par la visite inattendue d'un agent du MVD qui lui « propose » de s'acquitter d'une mission d'espionnage pour défendre la patrie. Cet inoffensif spécialiste du kazakh et du kirghiz sera-t-il sacrifié sur l'autel taurobolique en l'honneur de la sacro-sainte géopolitique?

L'espionnage et la guerre froide sous la plume de Kassak acquièrent une dimension inattendue.
Kassak est l'un des meilleurs auteurs français de « littératures policières », un exemple dont beaucoup pourraient s'inspirer aujourd'hui pour construire des intrigues subtiles tirées au cordeau, et apprendre l'art de la chute (vertigineuse chez lui). Après une première lecture enjouée, le lecteur se retrouve à relire certains passages, pour voir de quelle manière l'auteur chemine et le manipule. le style est là, l'humour cynique aussi, surtout lorsqu'il s'abat sur des protagonistes candides comme l'agneau qui vient de naitre. Quand Kassak « résume » quelques oeuvres phares de l'époque (nous sommes en 1957, période Boulganine, Molotov et Kaganovitch), comme le Caractère cosmopolite de Sofronov, on ricane.

Savant à livrer le, selon les disponibilités d'approvisionnement, hors cas de force majeure, autrement dit d'un événement extérieur, imprévisible et irrésistible.
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Années 50, exaspéré par la fuite de cerveaux hors de l'URSS, le NKVD décide de tendre un piège à l'Organisation à la solde des USA, glisser un 'appât' qui recueillerait un maximum d'informations, et c'est sur le linguiste Boris (suffisamment fiable pour qu'il s'arrête avant la frontière) que tombe le choix .
Dès le début, on sent que c'est un peu foireux, d'autant plus que Boris, choisi parce que sans attache, vient de se fiancer confidentiellement avec une de ses élèves, Minaïtcheva.

Kassak croque délicieusement ses personnages, le sourire glacial du NKVD, le recruteur Stéphane se prenant pour un fin psychologue, la jovialité des passeurs et le stress du brave Boris qui n'a jamais rien demandé.

Bien documenté, on s'y croirait. Trop marrante aussi, cette fin inattendue!
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Ah, la guerre froide, les intellectuels russes qui veulent passer à l'Ouest… Tout cela a un goût de madeleine pas désagréable pour ceux qui ont grandi dans les années 70 du siècle dernier, mais a, il faut bien le dire, quelque peu vieilli. Ce bouquin exhumé à l'occasion du débarras d'une bibliothèque familiale est toutefois sauvé par l'humour de l'auteur et son écriture soignée.
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René de Obaldia et Fred Kassak, les maîtres de l'humour noir. Obaldia vit encore, Kassak aussi à travers les efforts d' Emmanuel Legeard , autre génie, d'une autre manière... Mais après? Patrimoine littéraire à sauvegarder d'urgence.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Les intellectuels un peu mous, c'est facile à manoeuvrer. Seulement voilà, il y a le revers de la médaille: la pusillanimité, le goût de la tranquillité, la crainte des aventures, la répugnance à modifier les habitudes, peuvent les acculer à la résistance opiniâtre! Leur force d'inertie peut leur tenir lieu de volonté!
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Tout était trop clair et net chez les komsomols. Ca manquait d'ombre. Cette bonne santé morale, cet optimisme de parti pris, ces maxillaires serrés, cette conviction béate qu'un jeune, parce qu'il était communiste, n'avait plus d'autre problème que celui de bien faire son travail ou défiler dans les stades, qu'il n'y aurait plus de criminels ni de délits dans un régime complètement, parfaitement communiste, tout cela avait quelque chose de niais, de gâteux et d'irritant comme la foi d'une vieille femme en une eau miraculeuse.
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— Au théâtre Maly, on donne "Le caractère Moscovite", de Sofronov.
— Croyez-vous que ce soit intéressant ?
— Très certainement, dit Stéphane d'un ton pénétré. La critique a été excellente. Je crois me souvenir qu'il s'agit d'un directeur d'une grande usine de machines-outils qui dépasse les objectifs qui lui ont été assignés par le Plan Quinquennal. Mais ça lui tourne un peu la tête, et il commence à se croire le nombril du monde. On lui propose de construire une machine-outil pour les textiles, mais il refuse et ne veut travailler que pour la métallurgie et l'industrie lourde. Tout cela produit un très beau conflit entre lui et sa femme qui est la secrétaire du syndicat ouvrier de l'usine textile.
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Beaucoup de tortionnaires nazis étaient idiots et beaucoup de leurs victimes le savaient. Les Allemands sont un peuple féminin : comme les femmes, ils aiment les crises de nerfs, les cris, les grincements de dents, la musique d'opéra et les évanouissements. Ce qu'ils appréciaient surtout, c'était le côté "wagnérien" de la torture. Ils n'étaient pas assez intelligents ni assez lucides pour comprendre que le propre d'un coup de cymbales, même wagnérien, est d'être éphémère. Leurs victimes courageuses savaient que le tout était de parvenir à se taire jusqu'à l'évanouissement ou la crise cardiaque.
La torture marxiste se fout des coups de cymbales, des hurlements et des paroxysmes. Elle est grise, elle sent la cave, l'eau croupie et le seau hygiénique.
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Videos de Fred Kassak (10) Voir plusAjouter une vidéo
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