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EAN : 9782344039045
512 pages
Glénat (11/12/2019)
4.67/5   6 notes
Résumé :
Une rétrospective des 50 ans de carrière du maestro Manara.

Aussi à l'aise comme dessinateur que scénariste, Milo Manara s'est imposé au fil des ans comme un grand maître de la bande dessinée internationale. Outre des œuvres devenues cultes comme Le Déclic, Giuseppe Bergman ou, plus récemment, Le Caravage, son talent s’est également exprimé à travers de prestigieuses collaborations : avec l’illustre Jodorowsky (Borgia), avec son ami et mentor Hugo Pra... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un fesse-tival Manara


A première vue, l'acquisition d'un pavé pareil peut sembler exagérée, mais ce beau bébé de 3,7kg offre ces 500 pages pour moins d'une cinquantaine d'Euro, ce qui au prix des albums aujourd'hui, est cadeau.

Il se divise en 2 parties :
- cinquante ans de bande dessinée : Premières oeuvres, La saga Bergman, Femmes des années 1980, Pratt, l'ami et le maître, Fellini, le père spirituel, Les grandes fresques historiques, Une oeuvre à multiples facettes.
- cinquante ans d'illustration : au fil de l'actualité, Publicité(s), Autour du cinéma, Une passion pour l'art, une passion pour les arts, Pérégrinations italiennes, La femme, une inspiration infinie, Hommages à la bande dessinée, Projets perdus.

Le tout est complété par un intermezzo d'une vingtaine de pages, d'une biographie...

Les "Premières oeuvres" présentent le jeune Manara avec ses premiers dessins de 1967, encore un peu maladroits, découvrant la bande-dessinée, oeuvrant dans les fumetti, avant de se lancer dans des récits plus longs, notamment avec "Le Singe". Dès 70, le Manara érotique est déjà là, le politique aussi (Un Fascio di Bombe). Plus inattendu, on découvre Manara participer en 1977 à l'Histoire de France en bandes dessinées : le dessin est déjà accompli, ô combien. J'ai trouvé dommage que cette partie abrite également des dessins de couvertures réalisés à l'occasion de rééditions (exemple : celle du singe de 2018).

Avec "La saga Bergman", on arrive dès la fin des années 70, à cette oeuvre coup-de-poing, dont je garde encore le souvenir. Poussé par son ami Pratt, Manara réalise d'emblée une oeuvre particulièrement ambitieuse qui, sous la forme d'un récit d'aventures, offre de multiples niveaux de lecture.

"Femmes des années 1980" représente le Manara à succès, celui qui cartonne avec "Le déclic", puis "Le Parfum de l'invisible « avec ces femmes toutes plus sexy les unes que les autres. Cet érotisme sublimé par un dessinateur au sommet de son art, présenté ici par de nombreuses couvertures pour différentes éditions et d'inédits (cf. un hommage inattendu à Van Gogh !), va quand même phagocyter le travail de l'artiste durant cette période.

A tel point que quand « Pratt, l'ami et le maître » revient en dessins, notamment sur les 2 histoires qui furent le fruit de leur collaboration : « Un été indien » et « El Gaucho », on a l'impression de ne plus voir qu'un modèle de femme, yeux mi-clos, bouche langoureuse ouverte, lèvres humides.

« Fellini, le père spirituel » présente une série d'illustrations pour les projets du cinéaste : affiches, portfolio, scénographies…sensiblement plus chastes. Même si l'illustration pour Casanova publiée par Glamour International ressemble surtout à une escalade sur le Mont de Vénus.

C'est avec « Les grandes fresques historiques » sans doute, que Manara a su s'extirper de la délicieuse impasse érotique dans laquelle il aurait pu rester enfermé. Si le « Borgia » doit supporter les divagations de Jodorowsky, le Caravage est une vraie réussite.

A ce stade, au moment où on croit avoir tout vu, nous n'en sommes pourtant qu'à la page 196 ! …

La dernière partie « Une oeuvre à multiples facettes », mélange un peu toutes les époques et donnent un aperçu saisissant de la diversité du talent de Manara. Des jeunes femmes dénudées bien sûr issues de « Gulliveriana », « le Piège », La Métamorphose de Lucius », « Les yeux de Pandora », « Les contes libertins de Jean de la Fontaine »…

C'est fini ?

Eh non, voici l' « Intermezzo » et toute la deuxième partie !
Des histoires courtes, rares, tirées de magazines dont la plupart sont peu connus en France, des illustrations pour revues satiriques, pour des associations humanitaires, des publicités, des pochettes de disque, des hommages à Picasso, Klimt, Mucha, ou à d'autres dessinateurs de BD : Bernet, Bourgeon, Crepax, Serpieri, Forrest, Miller, Frazetta, Giardino… Même Obélix a été croqué par Manara (avec dans ses bras, une jeune femme en toge qui renvoie Falbala dans son habitatio).

Si on trouve de temps en temps un « intrus » : Pier Paolo Pasolini, Mozart, Woody Allen…on croise surtout des femmes, des femmes, des femmes !

A tel point qu'on est surpris de voir apparaitre un chapitre intitulé « La femme, une inspiration infinie » alors qu'on pensait en avoir fait le tour. Eh bien non, dès qu'il s'agit de « l'essence archétypale et emblématique du « style Manara », quand il n'y en a plus, il y en a encore ! C'est d'ailleurs dans cette partie-là qu'on trouve « Rocca Pietore », l'illustration pour une vente caritative de 2018, qui a été retenue pour la couverture de cet ouvrage.

Il y a vraiment de tout, avec toutefois un trait commun : un talent graphique constant, hors-normes.

Au niveau des textes, c'est un peu court par contre. Un avant-propos riquiqui de l'éditeur Jacques Glénat, une introduction guère plus fournie de Claudio Curcio qui nous confirme que si Manara oscille entre Eros et Thanatos, c'est quand même le premier qui l'emporte.

L'ouvrage se termine par une biographie de l'auteur et une bibliographie (très intéressante).

Une somme iconographique unique pour un dessinateur qui ne l'est pas moins.
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50 ans de carrière sur une production prolifique et éclectique .
Érotisme roman historique collaboration avec Hugo Pratt Federico Fellini.
Sublimer le réel un très beau titre pour un maître du dessin font le festival de Angoulême a rendu hommage l an passé
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Lorsque l'on vient de lire l'autobiographie de Vanassa Springora, on aime l'érotisme de Milo Manara. On aime la beauté de son dessin et l'hommage qu'il rend à la beauté du corps.
Ce magnifique pavé retrace 50 années du maître italien et c'est là une magnifique réussite. Pas de textes, juste des gravures qui laisse place au silence et à la contemplation.
Laissons les jeunes ados ados découvrir le fossé immense qui sépare l'érotisme à la façon du Maître et la vulgaire pornographie versée sur le net.
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Hommage à celles qui sont beauté et inspirent la beauté.
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Manara à Elon Musk : « Tu recopieras mille fois : je n’utiliserai jamais plus de dessins de Manara »
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Milo Manara est un auteur de bande dessinée :

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