La mère de Sibylle est morte en lui donnant naissance, éteignant les espoirs de son père d'avoir un héritier garçon. Guillaume Capra est un baron anglo-normand et il éduque sa fille sévèrement. Il la forme aux armes et ne lui passe aucune bêtise. Il est encore plus dur et injuste, lorsque l'enfant les commet avec la complicité de Galtier, son ami fidèle. Ce dernier est un serviteur et Lesceline, une vieille servante, les élève ensemble. Face aux brimades et aux vexations paternelles, Sibylle montre une grande force de caractère.
Fin 1114, la jeune fille apprend qu'elle va épouser Robert Burdet, un croisé. Très pieuse, elle se fait une promesse : « un jour, elle serait la princesse d'une terre où elle triompherait en guerrière de la foi ! Elle serait princesse de Tarragone ! » (p. 70) Fin avril 1115, elle rejoint son futur époux sur les terres normandes de celui-ci. L'accueil n'est pas celui-ci qu'elle escomptait.
Peu après les noces, Robert doit partir en croisade, en Espagne, où il ambitionne de chasser les Maures. Sa colère est grande quand il comprend qu'aucun paysan ne veut grossir ses troupes. Les hommes considèrent que cette guerre n'est pas la leur. Sibylle s'adresse à eux et parvient à les convaincre de se battre. le matin de l'expédition, de nombreuses carrioles et montures attendent le signal du départ. Les femmes ne sont pas en reste : elles accompagnent les combattants. Pendant le voyage, Sibylle les forme aux combats. Mais c'est au coeur de son mariage qu'elle doit mener la lutte la plus difficile. La maîtresse de son époux est déterminée à l'évincer et elle multiplie les manigances pour la déchoir de son rang d'épouse. Sibylle, sera-t-elle princesse de Tarragone ?
Sibylle est courageuse. Portée par sa foi, elle défend ses idées avec conviction et force. Elle est, aussi, une femme engagée. Elle surmonte les obstacles avec intelligence, elle ne recule jamais. Elle est, également, une amie et un soutien fidèle. Elle est inspirante et, grâce à elle, les femmes se découvrent des capacités insoupçonnées. J'ai beaucoup aimé cette jeune fille valeureuse, téméraire et embrasée par la cause qu'elle défend. Hélas, elle est la cible de jalousies. Une personne en qui elle croyait veut prendre sa place. Elle est tourmentée par les épreuves, mais elle se bat.
J'avais adoré
Deux Grains de sucre, un soupçon de secret de Brigitte Piedfer. Dans ce nouveau roman, j'ai retrouvé la plume alerte et les portraits ciselés qui m'avaient séduite. J'ai été moins emportée par cette nouvelle histoire, mais je sais, pertinemment, que cela m'est imputable : en effet, je suis moins attirée par la période dans laquelle s'inscrit
Tu seras princesse de Tarragone.
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