« De nos bonheurs les plus intenses, nous gardons les cicatrices. »
Si pour certains, prendre de la hauteur signifie s'élever pour gagner en lucidité, pour Ludovic, éditeur chez Gallimard, c'est plutôt un moyen de couper avec la réalité, de mettre de la distance avec elle. Grimper sur les toits des éditions de Minuit ou des éditions Grasset, est devenu son échappatoire. Il pratique l'alpinisme urbain avec son ami Vincent, expert en la matière, une fois la nuit tombée. Grimper pour frôler les nuages, observer la capitale et sa scintillante Tour Eiffel, attendre que l'aube pointe le bout de son nez pour espérer.
« Je ne sais pas ce qui nous pousse à redescendre, peut-être la conscience lointaine que chaque nuit se conclut par une aube pleine de promesses? »
Quand le jour devient clair, Ludovic est à nouveau confronter aux difficultés de la vie
parisienne mais les tasses des bistrots qui s'entrechoquent de bon matin, le café de Flor qui jouxte la librairie l'écume des pages, alimentent son existence et le retient, accroché à
Paris coûte que coûte. Mais les choix sont inévitables.
Sur fond d'Aeorsmith, Ludovic dépeint
Paris, son effervescence qu'on aime autant admirer que détester. Pour la décrire au rythme de sa vie, il fait côtoyer
Zola,
Sartre,
Prévert et Rimbaud avec ses mots à lui. C'est une balade sur les toits
parisiens, dans le coeur de l'auteur, dans ses choix fantasmagoriques et pragmatiques aussi.