Un régal comme toujours avec cette collection avec du theatre et des romans ce qui permet une bonne connaissance de l'oeuvre de l'auteur et de ses différents styles,une belle réussite encore une fois.
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LA DRYADE
IDYLLE DANS LE GOÛT DE THÉOCRITE
Πρῶτον μὲν εὐχῇ πρεσϐεύω θεῶν
Τὴν πρωτόμαντιν Γαῖαν…
Σέϐω δὲ Νύμφας…
Αἰσχύλος.
« Honorons d’abord la Terre, qui, la première entre les dieux, rendit ici les oracles…
« J’adore aussi les nymphes.
Eschyle.
Vois-tu ce vieux tronc d’arbre aux immenses racines ?
Jadis il s’anima de paroles divines ;
Mais par les noirs hivers le chêne fut vaincu.
Et la dryade aussi, comme l’arbre, a vécu.
(Car, tu le sais, berger, ces déesses fragiles,
Envieuses des jeux et des danses agiles,
Sous l’écorce d’un bois où les fixa le sort,
Reçoivent avec lui la naissance et la mort.)
Celle dont la présence enflamma ces bocages
Répondait aux pasteurs du sein de verts feuillages,
Et, par des bruits secrets, mélodieux et sourds,
Donnait le prix du chant ou jugeait les amours.
Bathylle aux blonds cheveux, Ménalque aux noires tresses,
Un jour lui racontaient leurs rivales tendresses.
L’un parait son front blanc de myrte et de lotus ;
L’autre, ses cheveux bruns de pampres revêtus,
Offrait à la dryade une coupe d’argile ;
Et les roseaux chantants enchaînés par Bathylle,
Ainsi que le dieu Pan l’enseignait aux mortels,
S’agitaient, suspendus aux verdoyants autels.
J’entendis leur prière, et de leur simple histoire
Les Muses et le temps m’ont laissé la mémoire.
*RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE* :
Alfred de Vigny, _Journal d'un poëte,_ recueilli et publié par Louis Ratisbonne, Paris, Michel Lévy frères, 1867, 310 p.
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