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Diego Tripodi (Illustrateur)
EAN : 9791096021109
94 pages
YBY Editions (05/07/2018)
4.15/5   10 notes
Résumé :
Alice, un hologramme domotique, attend Monica chaque soir en l'accueillant d'une voix bienveillante. Elle prend soin de sa propriétaire qui, solitaire, se satisfait de cette unique relation dans sa vie. Pourtant, lorsque Monica entend parler de #prometheus, elle pense avoir trouvé le cadeau parfait pour offrir à l'intelligence artificielle une expérience plus authentique du monde.
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Il y a quelques semaines, je me suis rendu à la librairie "Les mots à la bouche" car je cherchais de la littérature de l'imaginaire inclusive.  Et bien là avec  ce petit bouquin je n'ai pas été déçu.
Mais laissez-moi vous raconter cette histoire asexuelle, noire, racisée et saphique, oui rien que ça. Et peut-être même plus.
C'est l'histoire de Monica et Alice.
Monica est une jeune femme noire et handicapée. Elle passe ses journées chez elle et ne sort que pour aller au bureau, faire les courses, se rendre à la clinique… Elle ne reçoit jamais personne.
Alice, elle n'est pas une personne, mais une intelligence artificielle à processus heuristique : elle peut s'adapter à son environnement en apprenant et en modifiant son code de façon dynamique et évolutive.
Alice veille sur Monica depuis que celle-ci a été victime d'une attaque bioterroriste.
Monica a une vie monotone, surtout qu'elle travail dans un abattoir où des animaux clonés sont tués de manière ignoble et transformé en nourriture en autre. ( Et oui ces clones ne sont pas soumis à la loi de la protection animale). Il y a une scène en particulier qui est difficilement soutenable. Mais elle n'est pas là pour le sensationnel, non, elle illustre parfaitement ce que ne doit pas être notre relation à l'animal et au vivant tout entier.
Il est aussi ici question de notre rapport à l'autre. Monica et Alice sont différente, vous l'avez compris et pourtant c'est deux là vont réussir à s'apprivoiser mieux à s'aimer.
Bref Monica et Alice vont veiller l'une sur l'autre...jusqu'au jour où Monica décide de faire une surprise à Alice pour son anniversaire... Mais là je ne vous en dirais pas plus afin de vous laisser le plaisir de découvrir cette merveilleuse Novella.
Oui merveilleuse, parce qu'il faut dire que l'écriture de notre auteur est tellement fluide, sensible et aussi visuel qu'on a aucun mal à plonger dans ce récit post apocalyptique. Aept a besoin de peu de mots pour nous décrire ce monde futuriste. J'ai eu l'impression d'être dans une projection augmentée de notre société. Une société toujours plus, mais pas forcément en bien, plus consumériste, plus productive, plus connectée, plus liberticide, plus sexuée et sexuelle aussi et du coup moins sociale, moins solidaire moins tournée vers l'humain. L'humain ici est une machine comme les autres. J'ai d'ailleurs apprécié cette réflexion sur notre humanité, sur le  transhumanisme aussi. L'humain augmenté ne devient-il pas une intelligence artificielle lui aussi ?
C'est fou comme en moins de 90 pages notre auteur nous embarque avec lui dans une aventure totalement immersive. En moins de 90 pages, on passe en revue tout un tas de sujet d'actualité et de questionnement actuel sur le monde que l'on souhaite pour demain.
Je vous le répète mais j'ai adoré cette novella et le regard positif qu'elle nous fait poser sur les choses.
Un peu comme dans un rêve où les différences seraient une forces, où humain, IA et nature ne seraient qu'un tout et où notre avenir pourrait être un monde meilleur et non pas le meilleur des mondes...
D'ailleurs, il serait bon aussi que je relise Aldous Huxley tant que j'y suis...
Ah oui, et j'allais oublier de citer les illustrations de Diego Tripodi qui parsèment avec justesse ce court roman. Et lui dire aussi combien je trouve belle la couverture de cette Green Lady 
Lien : https://collectifpolar.blog/..
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Je ne suis pas une habituée de SF mais cette petite nouvelle que j'ai remporté est assez plaisante à lire. On y parle de la relation d'une humaine avec son hologramme, Alice. du fait, qu'elle aime être solitaire et ne supporte que la compagnie d'Alice.

Est-ce cette période de confinement dans laquelle nous sommes, qui rend ce texte plus facile à lire ? Car il n'y a quasi que deux personnages et on y parle de masque anti-pollution et de sas de décontamination. Ce qui pourrait paraître étrange normalement, et qui nous est désormais familier !

La relation de ces deux personnages est surtout basée sur l'écoute et la communication de l'une et l'autre.
Dans un sens, il y a les robots qui servent les humains (quelqu'un pour faire le ménage ou la cuisine est pour beaucoup d'entre nous un rêve) et de l'autre les A.I qui pourraient prendre la main sur les humains est effrayante.

Je vous laisse, je vais sortir mon aspiro et lui parler gentiment. On ne sait pas de quoi demain sera fait.
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Tout d'abord un immense merci à YBY Éditions pour leur accueil et cette belle découverte ! Je suis très heureuse de ce nouveau partenariat qui me promet bien de bonnes surprises, comme cette nouvelle que j'ai pu lire avec un immense plaisir.

Si j'ai peu lu de FF jusqu'à présent, vous le savez déjà, tous les sujets LGBT me passionnent et m'attirent. En découvrant le résumé de cette histoire, je suis tombée sous le charme de l'idée de cette nouvelle : une romance entre une humaine et son hologramme domotique.

Alors, qu'est-ce qu'un hologramme domotique ? Littéralement comme le nom l'indique, un hologramme informatisé qui gère une maisonnée. Connectée à l'appartement de Monica et à tous les appareils électroniques qu'il contient, Alice est la domestique parfaite pour s'occuper du quotidien de sa « maîtresse » (ou plutôt, de la maitresse de maison, si vous voulez).

Mais aux yeux de Monica, Alice est bien plus que ça. Elle est sa confidente, sa seule amie et, elle le sait même s'il lui est difficile de se l'avouer complétement étant donné qu'Alice n'a pas de corps ni de matière, elle l'aime profondément.
Nous sommes ici dans un roman très futuriste, où les robots et assistants électroniques intelligents (IA pour Intelligence Artificielle) sont présents partout. Leurs logiciels sont assez évolués pour contenir des programmes émotionnels, le tout étant évolutif. Ces IA sont capables de s'adapter et d'apprendre de leurs expériences.

Ainsi, Alice, si elle a un côté très « froid » et « robotique » (elle analyse tout, tout le temps, pour s'adapter et rechercher la réaction appropriée la plus humaine possible, sachant que c'est ce que Monica attend d'elle), a également une facette terriblement humaine. Elle est attachée à Monica, plus encore qu'on ne l'imagine au départ (je ne vous révèle rien, j'ai adoré la chute ^^). Elle tient à son bien-être physique, mais aussi émotionnel, cherche constamment à la rendre heureuse et à ne surtout pas la blesser. Et finalement, elle aussi ressent des émotions, son attachement à Monica n'étant pas du tout seulement lié à leur lien de « maitresse à domestique ».

La relation entre les deux « femmes » est très touchante, et m'a beaucoup émue. Monica est très associale (même si elle est intégrée dans son travail). Elle n'a qu'Alice, mais ça lui convient comme cela, puisqu'elle n'aime pas spécialement frayer avec des gens. Au début, Alice s'inquiète de son manque de relation humaine, ce à quoi Monica lui rétorque qu'elle l'a elle, et que ça lui suffit. J'aime bien la tolérance avec laquelle l'auteur aborde le fait qu'aimer sa solitude est tout à fait validable. Et au final, Alice, avec ses programmes évolutifs, ne cherchera pas à la changer, elle l'aime et la respecte telle qu'elle est. C'est ce qui va les lier, toutes les deux, l'idée qu'elles s'apprécient malgré leurs différences et s'adaptent l'une à l'autre.

C'est une histoire courte, format novella, mais tellement bien menée que je n'ai pas été frustrée à la fin. L'univers est très bien développé sans perdre du temps dans les détails, la romance est douce et posée, les personnages travaillés. C'est assez étonnant, quand on referme ce livre, on a l'impression d'avoir été immergé dedans comme s'il s'était agi d'un gros pavé. Et la plume de l'auteur est addictive, belle et légère, ce qui fait qu'on ne lâche pas la lecture du début à la fin.

Une très belle histoire, douce, agréable et touchante, dans un univers futuriste original et réaliste. Une nouvelle à découvrir.
Lien : http://amabooksaddict.blogsp..
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Avec Green Lady, nous sommes face à un texte très court qui propose un contenu très riche ; mixture étonnante ! Je ne peux pas cacher que je regrette le peu de longueur, avec un univers si foisonnant, il y aurait eu moyen d'écrire un truc énorme, mais d'un autre côté, c'est aussi une incitation rapide et terriblement efficace à la réflexion.

À travers une romance extrêmement douce, des questions essentielles concernant l'IA sont abordées. Si vous me connaissez un peu, vous savez à quel point tout ça m'intéresse, et j'apprécie toujours autant voir ces thèmes approchés dans les récits. L'IA poussée à son maximum, à quel point l'intelligence "artificielle" devient bien moins artificielle et seulement intelligence, de quelle manière considère-t-on les émotions là-dedans ? Comment aborde-t-on le rapport à la machine et à quel moment une machine n'en est plus tout à fait une... Ces questions ne sont pas abordées de front dans "Green Lady", mais elles sont tellement présentes en fond qu'on ne peut que les voir partout, presque à chaque ligne.

Et puis avec tout ça, on a une atmosphère très visuelle. Il y a pourtant peu de descriptions, mais je suis parvenue à me figurer le monde dans lequel Monica évolue avec une précision déconcertante. J'ai vraiment apprécié cet aspect-là et malgré le peu de pages, j'y ai été plongée entièrement, submergée par le futurisme de sa ville.

Et les dernières pages, comme un clin d'oeil, nous replongent complètement dans les questions dont je parlais plus haut. Mais le truc de ce texte, c'est qu'on est toujours dans le good vibes, et franchement, ce n'est pas si souvent, quand on aborde ces thèmes !

Une nouvelle donc très courte et condensée, mais vraiment efficaces, et surtout, constamment dans le positif ; ça en fait une découverte intéressante et clairement appréciable.
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Green Lady est une nouvelle publiée en 2018 par YBY Éditions et écrite par Aeph (Amaury Fourtet). Les superbes illustrations (utilisées dans cette article) ont été créées par Diego Tripodi. Que dire de cette nouvelle qui a été un véritable coup de coeur et un plaisir à lire ? Nous y suivons le duo formé par Monica, une jeune femme manquant d'assurance en société et travaillant comme agente administrative dans un abattoir, et l'hologramme Alice à l'attitude de plus en plus humaine, attitude apprise au contact de Monica.

La nouvelle nous plonge dans une ambiance certes futuriste, mais criante de réaliste : l'auteur nous dépeint une société – triste reflet de la nôtre, à n'en point douter ! – où il est difficile de s'en sortir indemne et où une seule chose prime, la productivité. le corps humain se mécanise : membres remplacés à cause de guerres bioterroristes, puces implantées pour avoir accès à un monde entier en réalité augmentée ; et pourtant, l'histoire reste profondément humaine, y suivant la jeune Monica, qui n'a plus qu'un désir, celui de rendre Alice plus « vivante », plus « réelle ». Et réelle est Alice, qui apprend, se transforme, au contact de la jeune femme au bras synthétique.

Cette nouvelle m'a tout de suite plu, par la douceur qui en émane dès les premières lignes, alors que l'auteur dépeint une société peu enviable. Un avertissement de cruauté animale est inséré avant qu'on ne se lance dans la lecture – pas de panique, il ne concerne qu'un passage : on retrouve dans celui-ci le triste tableau d'animaux clonés qui ne tombent pas sous la loi de la protection animale – et le principe me plaît. Les TW (trigger warning) devraient, à mon sens, être normalisés en littérature !

Ne vous attendez pas à ce qui ne se passe rien du tout dans cette nouvelle, au contraire ! Elle nous réserve quelques rebondissements et quelques frayeurs qui nous font nous inquiéter pour nos deux amoureuses !
Lien : https://talesofsomething.wor..
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
— Ça va, tu n’as rien ?
Alice cligna des yeux. Elle se retint de rappeler à la jeune femme qu’elle n’avait aucune substance et que même si ça avait été le cas, elle n’aurait pas été programmée pour ressentir la douleur. À ses débuts, elle aurait fait l’erreur. Plus maintenant.
Elle préféra donc jouer le jeu, une attitude illogique et foncièrement humaine qu’elle
avait apprise au contact de Monica.
— Tout va bien, merci, dit-elle en époussetant ses vêtements inexistants. Le repas est prêt, tu me rejoins à table ?"
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Monica passait ses journées chez elle et ne sortait que pour aller au bureau, faire les courses, se rendre à la clinique… Elle ne recevait jamais personne. Au début, dans la période suivant son activation, Alice lui en avait régulièrement fait la remarque, soucieuse de la santé mentale et affective de sa propriétaire. Pourquoi ne jamais inviter le moindre ami ou collègue de travail ? La réponse de Monica avait toujours été la même : « Mon amie, c’est toi, et tu es déjà là. »
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Les hologrammes comme Alice tenaient compagnie aux gens contraints à la solitude par leur physique, leur travail, leur inaptitude en société… En ce qui concernait Monica, ses yeux bruns brillaient d’intelligence au milieu d’un visage aux traits bien dessinés, mais elle manquait d’assurance et ne faisait aucun effort pour entretenir une vie sociale.
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Jusqu’à présent, les faits avaient donné tort aux sociologues qui prédisaient le cloisonnement et même l’extinction de l’espèce humaine. Les cas d’extrême isolation de ce genre étaient une minorité à l’échelle mondiale. L’être humain restait un animal social, et la technologie reflétait cette nature.
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Les lois contre la cyberdépendance avaient été allégées des années plus tôt.
Ces asociaux coûtaient moins cher à la société quand on ne leur imposait pas de thérapies remboursées… Tant qu’ils restaient productifs, c’était inutile de les forcer à rentrer dans le rang.
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