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EAN : 9782361570033
96 pages
Editions Transboréal (21/05/2010)
4.15/5   10 notes
Résumé :
La collection « Petite philosophie du voyage » invite Marc Alaux, éditeur, à chanter la splendeur de la steppe et à donner sa vision du nomadisme. Sur l’infinie Terre des herbes, le voyageur éprouve sa liberté et restaure son lien avec la nature, tandis que le monde hospitalier des yourtes, où l’on vit au rythme des troupeaux, l’incite à redécouvrir le sens du partage.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
L'Empereur et les steppes

Vous connaissez Marc Alaux ? Non ?! Pauvres de vous ! L'avantage c'est que vous pouvez très rapidement y remédier en courant vous procurer un des livres de ce bonhomme souple et solide comme un bambou, qui promène sur la vie un regard coquin et profond derrière des lunettes, carrées comme ses mâchoires rasées de frais. le cheveu court, le sourire clair et franc, la chemise repassée, le pantalon au pli impeccablement tenu, et puis ces chaussures invariablement cirées qui peinent à suivre un pas démesuré, voilà le genre de gusse. On l'imagine universitaire en santé qui survole les couloirs d'un obscur département de géographie où de vieux sages crapoteux glosent sur les échelles des cartes, non point.

Or donc, Marc Alaux. Tout juste passé 40 ans, six livres et des milliers de kilomètres à pied à travers la steppe mongole. le désert de Gobi, en hiver mais en compagnie (soyons fous, mais modestes), les moustiques au Nord, à l'Est et à l'Ouest, la soif partout, les Mongols nulle part. de ses ambulations, il a ramené deux livres merveilleux : ''La Vertu des steppes'', et ''Sous les yourtes de Mongolie''. le premier est une déclaration d'amour en 90 pages sur le bien qu'ont procuré à l'auteur l'herbe rase, les glacis arides et la chaleur des yourtes ; le second est une sorte de bible pour qui voudrait voyager en Mongolie et comprendre de quoi, comment et par qui ce pays est fait. Ce qu'il y a de bien avec Marc Alaux, c'est qu'il n'y a pas de place pour le romantisme. On ne chouine pas sur le nomadisme en perdition, on en explique les mutations ; on ne fait pas dans le larmoyant en faisant mine que ces gens qui ne possèdent que leur rude vie ont tout compris à l'existence. On parle avec sérieux des femmes mongoles, des pierres mongoles, du cheval mongol, de la musique mongole, de la lutte mongole et, accessoirement, des exploits physiques et de courage que l'auteur et son compagnon de marche ont dû déployer pour aller à la rencontre de ces humains forts comme des dieux et misérables comme des hommes.

Si vous êtes fatigué de lire cet échalas courir sur le tapis steppique, se glacer les os dans les torrents et se vriller les vertèbres dans les montagnes, ''Joseph Kessel, La vie jusqu'au bout'', devrait vous remettre en selle ! Kessel, le journaliste génial, le romancier fantastique à la descente vertigineuse et au souffle de vie qui asphyxia ceux qui avaient commis l'erreur de s'approcher trop près de ce soleil. Jeff, le magnifique, le jouisseur, conté par Marc Alaux, lumineux et sobre, qui a survécu à son premier printemps mongol en relisant tous les soirs à la lueur de la lampe frontale les pages symphoniques des Cavaliers, un des chefs d'oeuvres de l'Empereur. Forcément, ça vous forge un livre. Deux cent pages superbes, sans complaisance aucune, regorgeant de détails et pleines d'humour qui vous font comprendre l'étendue du mythe et la sublime difficulté de vivre quand on est un génie.

Il y a quelques temps, Marc Alaux est reparti refroidir sa fièvre d'existence par - 40° C plusieurs mois sous une yourte. Dans le grand-Ouest mongol il a vécu avec des éleveurs extrêmement pauvres, a beaucoup travaillé la journée et écrit le soir.

Un livre sur la Mongolie ? Encore ?! Et Alors ? on vient de célébrer le décès d'un écrivain qui a écrit quatre-vingt fois la même rengaine sans s'en émouvoir. Histoire d'O, paix aux morts. L'avantage avec Marc Alaux, c'est qu'il est bien vivant et que, lui, il se renouvelle.
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J'ignore si en entrant dans ma vie, la steppe a invité Dieu en moi, mais, pour sûr, elle a recomposé l'ordre de la matière qui me constitue.

Cela fait déjà plus d'un an que nous vivons avec le covid et l'impression que nos horizons diminuent, qu'ils s'essoufflent.

Avec la petite révérence à la vie nomade de Marc AlauxLa vertu des steppes, paru aux éditions transboréal, je vous propose de retrouver un peu de souffle, de remplir vos poumons de cet air de liberté, de ce monde de plaines physiques et sensorielles.

La Mongolie et ses étendues d'herbe, je ne pense pas me tromper en disant qu'on l'a tous vu dans des reportages à la télé. Peut-être aussi un peu idéalisée. Idéaliser sa liberté sans frontières.
Dans ce petit texte, Marc Alaux nous livre son vécu des steppes et de la vie nomade. Il le fait sans fioritures, il parle avec son coeur qu'on sent battre au rythme du vent sur la steppe.
Il nous emmène à ses côtés, et l'instant de ma lecture, j'y étais, là-bas. Je sentais ce vent, je percevais les mouvements répétés mais jamais identiques, je voyais les yourtes au loin. Pendant un moment trop court, j'ai eu l'impression de percevoir l'univers à la manière des nomades, dans son immensité, tournant, toujours en mouvement, car "sans mouvement, pas de vie. Et le mouvement délivre." Il délivre de nos égaux, de nos préoccupations ininterrompues trop éloignées du vivre et nous permet de sentir presque physiquement le temps et ainsi d'en reprendre possession...

Partez à votre tour, goûter, écouter et sentir la brise, la sécheresse du vent chaud dans la gorge, les bruits des sabots sur l'herbe rasé, les chants diphoniques raisonnant dans les steppes.

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Un petit livre d'impressions successives et de souvenirs qui nous ouvre d'infinis horizons. Pourquoi aller en Mongolie? à priori peu de raisons, peu d'attraits si ce n'est quelques images du folklore et pourtant, Marc Alaux en trouve bien d'autres... Elles nous transportent au devant de rencontres dans le temps et dans l'espace, elles nous interrogent sur notre vie et nos choix, elles nous relancent vers d'autres possibles.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
"Je reste toujours surpris par la propagation des sons dans l'air cristallin. [...] Le chant du cavalier se perçoit quand celui-ci n'est guère plus gros qu'une fourmi, et la triste mais puissante mélopée des loups à une distance bien supérieure." p72
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