Le jeune détective, un brin décalé, Albert Campion est appelé à Socrates Close, une auguste demeure de Cambridge, habitée par l'illustre famille Faraday, où chacun vit à un rythme réglé, sous la férule de la vieille Caroline, grande dame digne et autoritaire. Si l'on a fait discrètement appel aux services du jeune Campion, c'est qu'on s'inquiète de la disparition de l'oncle Andrew… bientôt retrouvé noyé. Puis c'est Julia Faraday, fille de Caroline, qui meurt empoisonnée… Rancoeurs familiales, vieille dame autoritaire régnant sur les siens… voilà qui rappelle certains romans d'
Agatha Christie. On y retrouve aussi un humour très British. Et des personnages excentriques. Ce qui nous éloigne de la Reine du crime est le style. Un peu trop bavard ici, ce qui a pour effet d'empeser l'histoire, alors que celui d'
Agatha Christie est simple et limpide (c'est sans doute, selon moi, celui de E. C. R. Lorac qui s'en rapproche le plus). Ayant dit cela, on prend plaisir à s'immerger dans la vie de cette famille de « cas », comme seule l'Angleterre victorienne pouvait en produire, vivant au rythme d'une discipline stricte, partageant d'austères repas. Où chacun semble détester l'autre. Chaque personnage est bien dessiné. Surtout celui de l'impressionnante Caroline Faraday, vieille dame à l'autorité surtout naturelle, fine et élégante, dans tous ses aspects. On s'interroge en vain sur l'identité de l'assassin jusqu'au dénouement final, très inattendu. Une detective novel de qualité.