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EAN : 9782072494253
624 pages
Gallimard (13/03/2014)
3.9/5   98 notes
Résumé :
À son retour de la guerre du Vietnam où il combattait dans les Forces spéciales, Hanson est entré dans la police pour éviter de sombrer dans le crime et la folie. Depuis, il patrouille dans le secteur le plus dur de Portland, un quartier sinistré, véritable zone en état de guerre où il côtoie les camés, les alcooliques, les fous et les meutes de chiens redevenus sauvages. Un psychopathe veut sa peau, un flic des stups cherche à le faire tomber et fouille dans son pa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Hanson a fait le Vietnam, il en est revenu.
Devenu flic dans les rues de Portland, il s'efforce de dompter les fantômes qui le hantent.

De la réinsertion d'un vétéran des forces spéciales dans une société gangrenée par la misère, la violence et la drogue, bienvenue au pays !

Vous vous imaginiez bien patrouiller de nuit, dans les rues de North Precinct, ce bouquin devrait durablement altérer vos rêves d'intégrer la maison poulaga.

La banlieue c'est pas rose, la banlieue c'est...risible en comparaison du quotidien d'un homme tombé de Charybde en Scylla et semblant concourir pour le titre d'aimant à emmerdes du siècle, série en cours.
Une tête mise à prix, un supérieur vicelard aussi affectueux qu'un pitbull à la diète, les retrouvailles avec un vétéran tout aussi barré, le détonateur est depuis bien longtemps opérationnel, le décompte désormais lancé, ne subsiste qu'un léger doute quant à l'événement susceptible de déclencher un ultime feu d'artifice.

Hanson n'est pas un modèle d'équilibre, la chose est entendue.
Vivant seul, dans une cabane isolée, en compagnie de Truman, un vieux chien aussi cabossé que son maître, cet homme au cynisme éprouvé possède tout de l'ermite asocial n'attendant plus rien de ses congénères qu'il vomit inlassablement.

D'une noirceur insondable, Chiens de la Nuit fascine de par sa construction implacable et son faux rythme lancinant.

Une immersion dérangeante dans la tête et le quotidien d'un mec revenu de la guerre, une grande part d'humanité en moins, voilà le festin auquel Anderson vous convie.
Banquet qu'il serait dommage de décliner au vu de l'originalité du sujet porté par une plume aussi précise et dévastatrice qu'un tir de Fusil Sniper Winchester modèle 70.

4,5/5
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Flic, un vrai métier de chien !

Dans la grande majorité des polars, ♪ qui dit flic dit meurtre, qui dit mort dit enquête, qui dit traque dit suspect, dit micmac et dit suspense… alors on « transe » ♫.

Oui, oui, depuis la tornade Stromae venue de Belgique, on autorise toutes les rimes possibles avec « on danse » même si le verbe n'existe pas. Mais ne vous inquiétez pas, même si j'adore le chanteur, je ne vais pas vous chanter toute la critique à la manière de Stromae. Non, je voulais juste insister sur le fait que Kent Anderson déroge complètement à la règle du roman policier classique dans « Chiens de la nuit ».

Effectivement. Son crédo à l'ami Anderson, c'est de suivre intégralement les rondes de nuit d'un duo de flics, Hanson et Dana, dans les rues de Portland aux Etats-Unis dans les années 70 comme il a pu lui-même exercé ce métier jadis.

Découpé en de multiples paragraphes plus ou moins indépendants, n'excluant pas des flash-back durant la guerre du Vietnam, l'auteur nous livre un roman décapant, original et pas toujours facile à lire.

Vétéran des forces spéciales au Vietnam, Hanson prend son métier de flic à coeur et n'est pas très diplomate ni avec ses collègues, ni avec ses concitoyens. Il s'en fout des représailles Hanson'''''''(e), les chiens aboient et la caravane passe…

En parlant de chiens, Hanson pratique également un jeu tout à fait étonnant qui fait fureur dans le commissariat de North Precinct. le but du jeu est d'écraser les chiens errants avec leur voiture de police et de rapporter le trophée au commissariat pour remporter le concours. Quelle cruauté, nom d'un chien !

Je vous laisse ainsi découvrir qui sont les chiens dans ce roman fleuve (plus de six cent pages tout de même bien tassées). Comme rarement auparavant, je pourrais faire le parallèle entre ce roman d'Anderson et un grand film d'auteur. A la fois grandiose et chiant par moment. A la fois violent et tendre par instant. A la fois très élaboré et confus de temps en temps.

Bref, un objet littéraire plutôt rare dont tous les personnages, même secondaires, ont une importance cruciale et qu'il est donc préférable de lire d'une traite (ou très rapidement) pour ne pas se perdre dans le labyrinthe de North Precinct.

Eh bien voilà, Vous ne savez quoi faire demain avec ce temps de chien ! Commencez au petit matin « Chiens de la nuit » et vous le terminerez entre chiens et loup pour un dîner bien mérité…
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« Jamais on n'a écrit un polar comme celui-ci. L'écriture est aussi puissante que le matériau, les personnages sont peints avec autant de brio que les plus beaux graffitis, les dialogues sont aussi percutants qu'une brique lancée dans une vitrine, et la prose aussi précise et aiguisée qu'un cutter qui tranche une gorge ».

Sérieusement, quand l'immense James Crumley te balance un teasing pareil en préface, tu te délectes à l'avance de chacune des 630 pages qui vont suivre de Chiens de la nuit, de Kent Anderson, traduit par Jean Esch.

De retour du Vietnam, Hanson, ancien des forces spéciales, tente de se recycler parmi les flics du district de North Precinct à Portland. Avec Dana, son équipier, ils forment la patrouille Cinq Soixante-deux et tournent dans ce quartier de paumés, délinquants, drogués, prostituées et gangs en tous genres.

« J'aime ce boulot. L'adrénaline. J'aime quand un abruti décide de riposter. Ah, putain, oui. Je le cogne plusieurs fois contre le capot de la voiture, je lui fauche les jambes, je l'aplatis sur le trottoir et je lui mets les menottes. Genre : “Merci bien, j'en avais besoin“. Une chance que je sois flic, sinon, je serais certainement en prison ».

Un district où errent les chiens de la nuit, bêtes redevenues sauvages ou à demi sauvages à force d'avoir été maltraitées, battues, affamées et abandonnées, trouvant refuge dans la rue où, comme pour les hommes, tout est permis dès lors qu'il s'agit de survivre. Des chiens cibles pour une compétition off au commissariat, récompensant le flic qui en tuera le plus.

Dans ce climat de violence non-stop, Hanson reste hanté par son passé, ne parvenant jamais à chasser les bruits de rotors de Cobras de ses oreilles, les effluves de kérosène et de napalm de ses narines et les images ineffaçables qui troublent ses yeux quand il ne le faut pas. Dans un quartier où une autre forme de guerre se joue, il tente en vain d'apaiser ses névroses.

« le “Bien“ c'était de rester en vie. le Mal, c'était tout le reste. Les bruits, les odeurs, les gestes. L'hésitation, la pitié. Tous ceux que tu ne connaissais pas, en qui tu n'avais pas confiance, tu les tuais » (…) « Tuer ou mourir, le reste n'était que mensonges ». À Portland comme au Vietnam, la vérité est-elle si différente ?

« Sans la justice de la rue, il n'y aurait aucune justice. le tribunal ne leur fait pas peur. Il faut qu'ils aient peur de nous ». A des milliers de kilomètres de distance, la logique guerrière est restée la même. Alors Hanson se bat, ne trouvant de brefs apaisements que dans la solitude de sa maison et la compagnie d'un vieux chien recueilli, espérant juste l'éventualité de quelque chose après la mort et, plus rapidement, un retour à la maison dans le Montana.

« Chiens de la nuit n'est pas seulement un très bon livre, c'est un livre capital ». Encore une fois, Crumley a les bons mots sur ce livre qui est une parfaite définition de ce qu'est le noir, qui dit mieux que beaucoup d'autres les traumatismes du Vietnam et dont la puissance du style t'embarque dans une atmosphère dont tu mets quelques temps à ressortir.
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Hanson, vétéran multi médaillé de la guerre du Vietman, est devenu policier à Portland. Fin des années 1970, Hanson patrouille avec son co-équipier Dana, souvent de nuit dans les quartiers malfamés de la ville.

Chiens de la nuit est la chronique de leurs surveillances et interventions au milieu des dealers, des maris violents et des prostituées. Même si le danger est au coin de chaque rue, Hanson ne craint rien d'autre que ses propres souvenirs.

Noir c'est noir…. Entre un personnage principal totalement désabusé et un environnement particulièrement déshérité et violent, l'auteur nous plonge dans un univers désespéré. L'anti roman feel good !

Une lecture difficile pour moi : il n'y a pas vraiment d'histoire mais beaucoup de personnages. Et j'avoue que je me suis un peu perdue entre tous les protagonistes. C'est un livre qu'il faut sûrement lire d'une traite, ce que je n'ai pas réussi à faire faute d'être embarquée réellement par ce que l'auteur racontait. Peut-être aussi que je n'ai pas réussi à accrocher parce qu'il s'agit d'un univers trop masculin.
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Mai 1975, Portland. Un jour comme un autre pour Hanson, qui patrouille depuis son retour de la guerre du Vietnam comme policier. Ses méthodes sont, à l'image de son esprit cabossé par ce qu'il a fait et vécu pendant la guerre - ce qui nous est conté, semble-t-il, dans Sympathy for the devil, que je vais lire après coup -, expéditives et pas toujours très déontologiques. Certes, il n'est pas toujours facile de patrouiller dans les quartiers les plus malfamés de la ville, où la moindre dispute se termine au couteau ou au coup de feu...

Nous le suivons, de mai à septembre, au fil de ses patrouilles, toutes plus violentes les unes que les autres, avec son coéquipier Dana, en pleine saison du concours des chiens de la nuit, chiens errants sauvages particulièrement dangereux que la police de la ville élimine en contrepartie de points gagnés. Nous le suivons aussi au fil de ses errances, de ses rencontres en dehors de son service, dans la ville et hors la ville, dans la maison délabrée puis retapée qu'il a acheté une bouchée de pain, dans son présent et dans son passé de vétéran des Forces Spéciales. Avec lui, nous découvrons le Portland de la misère, du racisme, du désenchantement, de la défiance, en toute logique, envers la ville comme envers la police, assez représentatif de celui des grandes villes états-uniennes en ces années 1970.

Chiens de la nuit est un roman d'atmosphère comme je les aime, dans lequel ce n'est pas une enquête ou un crime en particulier qui compte, mais le quotidien le plus réaliste possible, pas toujours rose, pas toujours à l'avantage du personnage principal - Hanson est en effet un bel archétype du policier anti-héros -. Je vais donc continuer la trilogie dédiée au personnage, même si j'ai malencontreusement commencé par le milieu.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Mais les simples agents de police en poste à North, les flics de base, demandaient à être affectés à l'"Avenue", car ils étaient plus près du crime, et ils aimaient ce boulot. C'étaient des provocateurs, des frimeurs, des salopards, des camés à l'adrénaline qui revenaient du Vietnam, des spécialistes des heures sup' qui se faisaient soixante mille dollars par an, des "superflics" ayant tous quelque chose à prouver, tant ils craignaient d'être des tapettes ou des trouillards ; c'étaient des purs et durs, des racistes, des sadiques, des maniaco-dépressifs qui se servaient de l'adrénaline et de la fatigue pour tenir leurs démons en respect, et qui paraissaient sains d'esprit tant qu'ils marchaient dans les rues avec un flingue ; des bons flics pour la plupart.
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- Faut réfléchir à deux fois avant de coucher avec une femme flic, mon vieux. T'imagine la scène ? Faut d'abord qu'on enlève nos flingues et nos matraques, nos pompes de sécurité, avant de baisser nos frocs d'uniforme qui ressemblent à des sacs à patates. "Attends ma chérie, je vais t'aider à enlever ton gilet pare-balles." Ouch-Ouch... Un accouplement de tatous.
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- Ne nous emballons pas, dit Helen. Elle vient juste pour déposer un devoir. D’ailleurs, ce n’est pas ton genre.
- Ça veut dire quoi « pas ton genre » ?
- Elle est normale.


Helen, la femme de Dana qui fait équipe avec Hanson, le mec pas très normal a priori puisqu'il a fait le Vietnam !
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C’était le seul bar où Hanson se sentait à son aise, où il n’avait pas peur de se saouler. Ici, presque tout le monde était armé. Ils avaient tous vu des gens se faire tuer, certains en avaient tué eux-mêmes. Aucun risque qu’une fois ivres, ils provoquent quelqu’un d’autre sans connaître les conséquences éventuelles. […] Les flics savaient que lorsqu’un type cherchait la bagarre, les choses pouvaient dégénérer très rapidement, et cela expliquait cette ambiance courtoise. Une société armée, songea Hanson, est une société polie.
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"Parfois, les chiens attaquaient aussi des adultes, et même des policiers, comme s'ils souhaitaient mourir, devenant plus téméraires et plus dangereux en été, quand les gens s'attardaient dehors la nuit, et que la rage se répandait. Elle arrivait en même temps que la chaleur, charriée par le vent de la nuit et les animaux nocturnes devenus fous: des opossums préhistoriques avec des yeux de cochon et des dents effilées qui poussaient des cris aigus dans les ruelles. Des rats sur les trottoirs en pleine journée, apathiques et hébétés. Des ratons laveurs sifflant dans les orties et les herbes hautes au bord des ruisseaux pollués des terrains de golf. Des chats sauvages, des chauve-souris tombant du ciel, des mouffettes au regard absent qui sortent des West Hills en titubant, s'étouffant avec leur langue, le coeur parcouru de frissons sous l'effet du virus qu'elles transportent, un fléau plus ancien que les villes ou la civilisation; des messagers, peut-être, envoyés par une promesse menaçante et meurtrie que nous avons trahie et laissée pour morte à l'époque où le monde n'était encore que ténèbres et océans gelés"

Kent Anderson, Chiens de la Nuit.
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