Cette longue cassure, ce coup de sabre dans la peau brune de la plaine, c'était une rivière : je m'y étais baigné avant, gosse, mais plus en aval il est vrai, non loin de l'embouchure sur l'océan. Mais aujourd'hui, ce n'est plus qu'une cicatrice sèche, comme il doit y en avoir beaucoup de par la terre.
Depuis que nous sommes arrivés à l'abri, et que j'ai retrouvé ce cours vide de son eau, je suis obsédé par le désir stupide de le remonter jusqu'à sa source, vers ces montagnes que l'on distingue très loin à l'est, quand le temps est pur, comme un léger coup de pinceau d'un bleu à peine plus soutenu que celui du ciel, pour découvrir la cause de ce tarissement, bien que je sois certain de trouver à l'endroit où l'eau jaillissait du sol un amoncellement de roches vitrifiées, découpées en parallélépipèdes, en prismes multiformes, et si miroitant au soleil, se renvoyant de face en face un crépitement incessant de couleur, de l'or, de l'argent, du bleu, du rouge, tout un kaléidoscope merveilleux et de si horrible signification, comme celui que nous avions traversé déjà, entre le premier abri et celui-là...
(extrait de "Manger !")
15 mars 2021
Rencontre avec Jean-Pierre Andrevon, Romancier et Scénariste de Science-Fiction.
Modération : Julien de la Jal
Un entretien où il est question de "Gandahar", de René Laloux, Philippe Caza, un peu de Roland Topor et de Arthur C.Clarke, Le travail du Furet et du dernier ouvrage de JP. Andrevon "100 ans et plus de cinéma Fantastique et de Science-Fiction" donc de cinéma en général.