Brève réécriture de l'encore plus brève critique que j'avais postée à l'époque : "
Constellations" est un space opera de
Piers Anthony plus connu pour sa light fantasy. L'Atalante le vendait à l'époque comme un roman novateur et avait découpé chacun de ses tomes en morceaux microscopiques (c'est-à-dire encore plus qu'un certain éditeur ovin). Et effectivement, il y avait du potentiel : le voyage hyperspatial étant toujours impossible pour toutes les espèces de la galaxie, les vaisseaux infraluminiques peu sûrs et les téléportations coûteuses, nos amis aliens ont développé un système où seul l'esprit, pardon l'essence Kirlian, voyage ; or, elle a pour cela besoin de s'incarner dans un corps, et malheur à celui qui possèdera son hôte trop longtemps, se faisant peu à peu rattraper par la personnalité de ce dernier. Silex, humain d'une planète retournée à un état primitif, est ainsi choisi pour explorer la galaxie et prévenir de l'invasion andromédane...
Tout ceci est bel et bon, d'autant plus avec les systèmes de biologie et de société que l'on nous développe, bien que pas toujours très crédibles. Quand soudain, à la moitié de cette première partie : paf, un bon gros viol collectif. Et le lecteur sonné a à peine le temps de s'en remettre qu'il s'en commet DEUX AUTRES, où le héros est coupable. C'est pour sauver la galaxie, me direz-vous ; on a déjà connu des moyens plus subtils et moins répréhensibles. le contexte, c'est que l'espèce alien dans laquelle il est incarné est obligée de violer pour survivre ; on pourrait en profiter pour développer une réflexion progressiste à la Star Trek, expliquant que ce n'est pas parce que la nature est injuste que nous devons tolérer l'injustice. Mais il ne se passe rien ; au contraire, il y aura carrément une petite phrase réactionnaire, disant qu'un viol homosexuel est encore plus contre-nature qu'un viol normal...
Les personnages ne sont pas non plus spécialement attachants : le seul qu'on suive est Silex, qui sert surtout de poisson hors de l'eau afin de découvrir l'univers. On pourrait enfin se poser des questions éthiques sur le fait de posséder des gens qui n'y sont pas toujours consentants ni même au courant ; au lieu de quoi on nous expliquera juste dans l'épilogue de la partie 2 qu'une amicale d'hôtes volontaires s'est formée... Bref,
Piers Anthony n'est pas un auteur dont je me presse de recroiser le chemin.