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EAN : 9782312016481
Len (04/12/2013)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Un récit de vie, de folie,de mort et d'amour sur fond d'enfance pervertie. Une immersion troublante dans l'univers de la psychanalyse qui dérange, révolte, peut même semer le doute dans les esprits rationnels mais, au grand jamais ne laissera indifférent. Déroutante, sans concessions comme tous les exorcismes. Un véritable parcours du combattant, mais ne suis-je pas Xéna, la guerrière? Mon récit de vie peut intéresser les spécialistes de la petite enfance, les psych... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
C'est en lisant et préparant une critique de l'ouvrage de Sohaila Abdulali sur le viol, que je suis tombé sur le billet de "antorelcorinne" du livre de Samira Bellil "Dans l'enfer des tournantes" et ainsi sur le propre témoignage de Corinne Antorel elle-même "Je n'étais qu'une enfant".

Notre amie sur Babelio est née en 1961 dans l'Aisne, s'est mariée relativement jeune d'amour et a eu 3 enfants : Ambre en 1986, Gaëlle en 1988 et un fils, Florian, en 1994. Elle est esthéticienne de formation. Et a eu une chance inouïe de tomber sur l'oiseau rare comme mari. Voilà pour les "faits" de sa vie.

Le psychanalyste franco-libanais, Nazir Hamad, qui a écrit une brève mais remarquable préface à son ouvrage la termine avec une conclusion que nous pouvons tous, je présume, souscrire sans la moindre hésitation. Il note, en effet (à la page 13) : "L'auteur mérite notre respect pour le témoignage qu'elle donne et surtout pour la qualité de réflexion qu'elle suscite chez le lecteur."

Notre amie donne l'impression de regretter que son ouvrage ne soit pas littéraire. Je crois qu'elle a tort, sa langue est très claire, précise et parfois même recherchée. N'oublions pas non plus que Corinne Antorel n'a pas fait des hautes études et que de toute façon son oeuvre est avant tout un témoignage et que pour ce genre de livres la qualité première est l'honnêteté plus que les trouvailles de style et sur ce point elle ne doit craindre personne. J'ai rarement lu un témoignage personnel plus honnête et authentique. J'admire son courage d'admettre certains faits qui ne soient pas évidents pour un être humain : chez elle, point d'embellissements, de faux-fuyants et d'auto-illusions sophistiqués. Je lui tire ma révérence et regrette que personne n'ait daigné laisser une critique de son ouvrage, sorti il y a quand même déjà 6 ans.

Outre la préface du psy, le livre comporte un prologue, un épilogue et 9 chapitres et compte en tout 265 pages.

En découvrant et lisant son ouvrage, j'ai eu des doutes sur l'opportunité d'en faire une critique, vu le caractère particulier du livre. Je lui ai envoyé 2 messages, stipulant que j'ai l'habitude de chroniquer les ouvrages lus, surtout ceux des babéliotes, mais que si elle préférait oublier que je comprendrais bien sûr et respecterais son choix. le problème est que l'auteure n'est que très rarement sur notre site et que je ne souhaite pas ouvrir un compte sur Facebook pour la contacter. En ayant référé avec une très bonne amie de Marseille, je pense aussi qu'une chronique bien-intentionnée ne ferait aucun tort ni à l'ouvrage, ni à son auteure.

Le suicide étrange du milliardaire Jeffrey Epstein dans sa cellule de prison à New York, le 10 août dernier, a provoqué de graves remous, mais plutôt politiques, ce qui est bien dommage. Car, le fait qu'il ait été un bon pote du Donald et Melania Trump, ainsi que du fils de la reine Elisabeth II, le prince Andrew, est une chose, qu'il avait un faible pour les mineures depuis belle lurette sans être pour autant pendant longtemps juridiquement inquiété, en est une autre.
En d'autres mots, le fléau de la pédophilie est d'actualité, ce qui est bien entendu dommage, mais d'un autre côté positif puisque ce problème se heurte hélas trop souvent au silence et donc au détriment des victimes.

Honnêtement, je dois dire que la lecture de cet ouvrage ne constitue pas une partie de plaisir. Corinne Antorel nous entraîne dans les méandres ou peut-être conviendrait-il mieux d'écrire l'enfer du désespoir, d'insomnie maladive, d'affectations psychosomatiques (telle la chute des cheveux en plaques) et finalement la séduction du suicide. Bref, un glissement progressif dans l'horreur.

Les malheurs de l'auteure trouvent leur origine dans un abus sexuel lorsqu'elle n'était qu'une enfant de 5 ans.
Si le livre n'a rien d'exhibitionnisme, il décrit la variété et l'ampleur des turpitudes psychologiques qui peuvent en découler pour la victime à court, moyen et même à long terme. En l'occurrence, chez notre amie jusqu'à ses 42 ans et jusqu'à sa guérison grâce à l'aide et au soutien d'un psychothérapeute patient et compétent.

Dans sa conclusion, Corinne Antorel plaide pour que les crimes contre l'enfance soient imprescriptibles et elle rejoint sur ce point la revendication des organisations et associations d'aide à l'enfant.

Je termine mon billet par la citation du terrible poème de notre Corinne (à la page 186) :
" Il a volé mon enfance
Piétiné mon insouciance
Il a en toute indécence
Anéanti mon innocence
Il m'a sacrifiée en toute impunité
Sur l'autel de la perversité.... "
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Un autre de mes poèmes pour résumer mon histoire de vie:
Enfant de cinq ans, enfant du tourment
J'ai grandi en oubliant pourquoi
Je m'étais autant accrochée à toi
Fondue dans tes pas, ma si fragile maman

Ils ont pillé mon enfance, saccagé mon innocence
Ils ont fait du petit être insouciant que j'étais
Une vraie sale gosse comme il en existe tant
N'ont laissé dans leur sillage que les ravages
D'un petit corps maintes et maintes fois torturé
De mains en mains si souvent passé et profané
Qu'une terre dévastée, des lambeaux de vie gangrénés
Des petits bouts de moi à tout va déchiquetés, éparpillés,
Que je me tue désespérément depuis en vain à rafistoler
Comme je peux, si je peux….mais parfois
Ne crois pas que je ne fais que m'apitoyer sur moi
C'est simplement que j'y arrive pas, j'y arrive pas….

Comment pouvoir leur pardonner, maman, arriver à oublier.
Les graines de haine que dans mes entrailles, ils ont semé
La semence même de leur démence qu'ils m'ont forcé à avaler
N'engendrent en moi rien que la désespérance et la souffrance
Combien d'autres tendres peaux d'enfants ont-ils ainsi exacerbés
Avant que leurs instincts les plus bas ne soient enfin rassasiés.
Nul ne sait…..nul ne sait….
Après s'être délecté de notre chair de bébé,
J'ai bien peur que jamais…..j'ai bien peur que jamais….
Combien d'autres petits corps d'enfants se sont-ils ainsi appropriés
Avant d'être repus de la jouissance du chaos qu'ils ont engendré
J'ai trop peur que jamais….j'ai trop peur que jamais...

Si tu savais maman, combien depuis je maudis ce foutu instinct de survie qui m'a fait déjouer leurs stratégies de m'éliminer quand ils ont cru que j'allais les dénoncer, car je crève un peu plus chaque jour de cette non-vie qui a pris racine dans mon ventre d'enfant devenu femme et s'est immiscée depuis dans chaque fibre de mon être fissuré.
Souvent j'ai envie d'en hurler, tu sais, mais j'ai retenu la leçon, ne crains rien, ce relent de peur, cette odeur de mort, je les garde à l'intérieur.
Et oui, maman, il y a bien des années, j'ai failli faire la une du quotidien du matin : Une fillette de huit ans retrouvée sans vie droguée, alcoolisée dans une cave de la citée HLM de….violée, aucunes trace de sang entre les cuisses…sans que personne jamais ne puisse soupçonner le calvaire que m'avait infligé durant presque trois ans le si gentil monsieur de l'appartement d'en face et ses sbires.
Pourtant en même temps que du poids, enfant, j'ai perdu mes cheveux, souviens-t'en, maman. Les yeux troubles, l'haleine alcoolisée, simple crise d'acétone, rien ou si peu en vérité à côté de la réalité, et puis tellement d'autres choses encore. Mais rassure toi, j'étouT..fais pour que tu ne vois rien. Tu n'es pas la seule, d'ailleurs, papa n'a rien perçu non plus, bien trop occupé à vouloir asseoir son autorité plutôt que sa progéniture protéger.

Alors à l'approche de Noël, je donnerais sans hésiter, de l'enfant terrifié que j'étais, tous mes joujoux, mes poupées pour revenir au jour d'avant, celui où tout a basculé et redevenir ne serait-ce qu'un instant une sale gosse au figuré plutôt qu'une Vraie sale gosse au sens propre…..Petite larme.




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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Difficile voire même impossible à concevoir ce que l'esprit machiavélique d'un homme aux abois peut échafauder comme stratégies pour éliminer un enfant. Sauf que dans mes cauchemars, ce "peut-être " juif (que je pressentais qu' " IL" était ) voué à l'élimination, entassé parmi d'autres dans des camps infâmes, persécuté et torturé par de sadiques nazis, ce n'était pas lui, c'était moi.
La pauvre hère décharnée, fuyant les frontières de l'Est incognito, la peur au ventre, dissimulée dans un camion bâché pour tenter de rejoindre la France, c'était encore moi.
Une revanche inconsciente de sa part, à prendre sur la race aryenne soi-disant supérieure (les êtres blonds aux yeux clairs) décrétée par Hitler, qui m'a valu à moi, des semaines de persécution.
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