Pourquoi marcher au XXIe siècle quand on pourrait voyager en train, en car, en voiture ou, plus simplement, sur le dos d'un cheval ?
Pendant près de cinq mois, en 2016, une jeune femme, seulement accompagnée d'un cheval, parcourt à pied l'Arménie et la Géorgie. le cheval lui sert de porte-bât mais aussi de prétexte au dialogue intérieur.
Rencontres insolites, réflexions introduites par « Voyager ne sert à rien » et poursuivies par une célébration de la marche : « Marcher, c'est une façon de lutter contre le renoncement. Contre cette lame de fond qui nous attire, nous amène à se "conformer" par peur ou par paresse. L'école, le travail, la famille, tout un faisceau d'institutions conspirent, nous encerclent, et nous voilà bien vite contraints de rentrer dans les rangs dont l'on a songé à s'éloigner. Rêver ? Quelle drôle d'idée ! nous martèle une société qui se veut pragmatique, efficace, raisonnable et semble pourtant marcher sur la tête. »
Ce récit est un divertissement offert à ceux qui, quoiqu'en dise l'auteure, veulent rêver du Caucase ou, plus simplement, apprendre à le connaître un peu, tel qu'il est de nos jours.
Les références aux livres cités dans ce récit confirment la place que, marche après marche, Clara Arnaud souhaite se faire au milieu d'autres aventuriers.
Ce livre peut susciter des envies et faire voyager d'une autre façon ...
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Ce livre est intéressant et bien écrit. Mais il se borne à une sorte de carnet de route auquel manquent certains éléments du contexte : Comment à été choisi l'itinéraire ? Quel financement ?
Du livre ressort l'impression que l'auteure est très courageuse, mais aussi sûre d'elle, voire arrogante, et profite de l'hospitalité des habitants des régions traversées sans vraiment leur apporter quelque chose.
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Le récit des pérégrinations d'une jeune fille partie à l'aventure dans le Caucase avec un cheval pour seul compagnon: assez bien écrit et donne envie de partir à l'aventure
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Même pas trente ans et il y a longtemps qu'elle voyage. Cette fois, c'est l'Arménie, la Géorgie avec un jeune étalon noir d'à peine quatre ans. Un Tesson féminin qui n'aime que les chemins de traverse.
Auteure à suivre
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Voyager ne sert à rien. Des générations l’ont fait, des milliers d’hommes et de femmes ont écumé les mers, envahi ce qu’ils pouvaient de territoires étrangers, sont revenus tout aussi ignorants qu’avant, tantôt gonflés d’arrogance, tantôt tête basse ayant au moins glané en chemin une dose d’humilité. On a beau se pénétrer de cette thèse, elle ne nous convainc pas tout à fait. Et s’il y avait tout de même quelque chose à cueillir dans l’errance ? Alors ça y est, c’est parti, c’est le grand cabotage. Le départ, l’étourdissement du saut dans le vide, le vertige d’être à flanc. Le sac à dos est gorgé, à ras bord, boursouflé de ce que l’on n’ose appe- ler le nécessaire – car on ne sait ce qu’est la nécessité. Est-ce un caprice d’enfant gâté ; est-ce une lubie, un acte de folie, ou bien de rébellion ? Est-ce un geste poétique, un défi à son corps sédentaire ; est-ce un coup de tête ou un engage- ment ? Que va-t-on chercher en se traînant à pied par tous les temps en compagnie d’un cheval ? Il y aura des escales, des rencontres, de la pluie drue, des jours de froid et du soleil ravageur. On tanguera parfois, on piétinera, on filera au vent les jours allègres. Les semaines dureront une éter- nité, comme les étés de l’enfance, puis tout sera déjà fini. Au fond, on se moque de collectionner les rencontres et les paysages, les kilomètres et les courbatures. Partir n’est qu’un prétexte, et l’on pourrait tout aussi bien le faire au pied de chez soi si l’on était plus sage. L’important c’est le rythme, les pas qui claquent, ceux du cheval qui leur répondent, ces fragiles instants où l’on coïncide avec l’exacte pulsation du monde. On se dit que l’on tient là un alibi.
Pourquoi tu marches ? parce que j’aime aller à pied. Me contenté-je de répondre.
Présentation "Et vous passerez comme des vents fous" par l'auteure (Actes Sud, 5 mn)