Je replonge avec plaisir dans le théâtre d'Arrabal. Cette pièce post-apocalyptique (créée en 1988 oui oui 1988) est désopilante. On y retrouve tous les thèmes chers à l'auteur : la religion, la sexualité, la violence, la guerre, la manipulation, la science. Rien n'est droit, tout est de travers chez Arrabal. Les tanks crachent des ballons vert olive. Des êtres mutants surgissent, notamment un homme-chien-loup qui n'est pas une femelle. La voix radiophonique pseudo scientifique ne fait que se cacher devant une langue de bois (ça semble très actuel), la guerre détruit tout et ne sert à rien. Non, à part certaines références la pièce n'a pas pris une ride. le mouvement Panique initié par l'auteur et ses camarades est toujours aussi virulent. Certes je vois mal un théâtre national monter ce genre de pièce de nos jours. Il en faudrait un grain de folie ou une pierre de la folie (très grande oeuvre poétique de l'auteur) ou juste de l'audace ou du courage, mais le fait que le livre existe, permet de rêver au temps où le théâtre était libre. Ce n'est peut-être pas la pièce la plus forte du dramaturge, mais elle a son lot de bons mots.
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Il s'agit d'une pièce de théâtre, à la lecture de laquelle on a l'impression que le visuel est la dimension principale de l'oeuvre d'Arrabal. le mieux est donc sans doute d'aller voir la pièce, lorsque cela est possible, comme en témoigne l'usage massif de didascalies. le style est très allégorique : on comprend qu'on assiste à une sorte de troisième guerre mondiale, qui semble opposer les Américains aux pays latins (?) et aussi à une sorte d'apocalypse générale, symbolisée par l'abbesse Sakoto, qui figure la Mort. Noter une critique de l'armement ultra-technologique dont l'effet est le même au fond qu'en des temps dits bien plus primitifs. Néanmoins, le propos est par moments extrêmement obscur, pour ne pas dire douteux : pourquoi le personnage homosexuel est-il nommé Iago (cf. Othello), un exterminateur, et connaît-il une fin atroce? On a trop souvent une impression de sensationnalisme, de mélange de concepts, de prophéties... un peu gratuites.
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Dans les catacombes .En septembre 2013, une exposition au Musée du Montparnasse et en partenariat avec La Règle du jeu, dévoilait pour la première fois des créations artistiques inédites de l?artiste et dramaturge mondialement reconnu, Fernando Arrabal. Dans cet entretien intitulé «Dans les catacombes», tourné à son domicile, projeté lors de l?exposition, l?artiste absolu explique le processus créatif de ces oeuvres regroupées sous le terme de Poèmes plastiques, et confie la genèse de quelques-unes d?entre elles.