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EAN : 9782070203888
214 pages
Gallimard (05/03/1932)
4/5   7 notes
Résumé :
Premier recueil de nouvelles de Marcel Aymé, ce livre est publié en 1932 et regroupe des nouvelles écrites entre 1927 et 1931. Le Puits aux images, la première nouvelle du recueil qui lui donne son titre est une courte histoire de suicide par rêverie. Pessimiste comme tout ce que nous venons de lire de Marcel Aymé on y trouve cependant une douce poésie de la vie qui côtoie un simple désespoir.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
« le puits aux images » est un recueil de nouvelles très diverses, tant par leurs sujets que par leurs traitements. J'en retiens deux qui ont en commun de se dérouler à la campagne et d'être sombres. La première, qui donne son titre au recueil, raconte l'histoire d'une paysanne tourmentée par un mari violent qui part assister à sa première séance de cinéma. Le spectacle va-t-il étancher sa soif d'évasion? La seconde intitulée ‘'les mauvaises fièvres'' montre un mari qui annonce le décès de son épouse acariâtre avec un peu de précipitation… Ces nouvelles ont une noirceur qui peuvent rappeler notre cher Maupassant. D'autres récits ont un tour plus merveilleux et on s'amuse à voir une fée sur son attelage de lapins verbalisée par un gendarme. Plus saisissant encore, une horde de clochards qui passant la nuit dans une station de métro s'enivre de l'illusion d'une pluie d'or. On s'amuse également à suivre Diogène le Cynique déambuler dans les rues d'Athènes une lanterne à la main, mais son apostrophe « Je cherche un homme » est loin de rencontrer l'accueil escompté,

« le puits aux images » est le premier recueil de nouvelles de Marcel Aymé. On y voit déjà la touche de cet auteur capable d'emprunter au réalisme comme au merveilleux, d'exprimer une douce ironie ou de prendre des accents plus graves.
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Une poignée de nouvelles comme autant de confetti : colorées, légères et divertissantes. Les univers s'entrechoquent puisque la farce moyenâgeuse côtoie le drame campagnard ; la fantaisie féérique, la pantalonnade scolaire ; la fable philosophique, l'étude sociale.

Un bien joli collier où perles et verroteries alternent pour le plus grand plaisir du lecteur conquis par le rire taquin de Marcel Aymé. L'auteur s'y entend pour brouiller les pistes et nous mener par le bout du nez puisque chacun de ces courts récits ne finissent jamais comme on pouvait l'imaginer : primauté d'un talentueux nouvelliste.

Avec "Pastorale", Aymé livre une vision tragi-comique du monde de demain. Cet hilarant récit d'anticipation (un chouïa longuet), brocarde un monde -finalement pas si éloigné du nôtre- où à force d'isolationnisme, le sang des Français s'appauvrit et la neurasthénie guette. Malgré la bonne volonté d'un expert en libido qui constate après être passé au bureau des songes que "Nous avons à peine douze rêves d'adultère, et, chose incroyable, peut-être jamais vue dans les annales (...), aucun homme n'a rêvé qu'il faisait subir les derniers outrages à sa belle-mère. (...) N'est-ce pas effroyable ?", ce monde bien peu idéal irait à sa perte sans le retour de la poésie qui permet "ce hérissement cosmique des sexes insurgés, et ce frémissement galvanique des vulves, infini, à perte de vue et de pensée (...)"

Un recueil de papillotes... irrésistiblement doré et contenant soit une devinette, soit un pétard!
Lien : http://lavieerrante.over-blo..
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Ce recueil, devenu assez rare, contient onze des meilleures nouvelles de Marcel Aymé.
La première, qui a donné son nom à l'ouvrage, est suivie de : ''la retraite de Russie'', ''les mauvaises fièvres'', ''noblesse'', ''A et B'' (reprise dans l'excellent recueil ''enjambées''), ''pastorale'', ''les clochards'', ''l'individu'', ''au clair de lune'' (reprise également dans "enjambées"), ''la lanterne'', et ''enfants perdus''.
Avec ce premier recueil de textes courts Marcel Aymé se révèle comme un des nouvellistes les plus marquants et les plus talentueux de son époque et affirme son style si original avec des textes formidables.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
il avait le diable au corps, ce sacré Clotaire. Il ne savait qu'inventer pour tourmenter la Jouque, une créature tremblante, passive à tous ses caprices. Sa dernière trouvaille avait été la descente dans le puits (...) et il la laissait là pendant quelquefois une heure, se délectant aux cris de la malheureuse. Au village, personne n'était ignorant de ces cruautés, mais tout le monde gardait un silence complice, car la simplicité des champs est naturellement indulgente aux brutes.
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La Mélitine Trélin s'avança sur la route et dit au marchand de peaux de lapins :
- J'en ai point tué cette semaine, monsieur Bosselet. Figurez-vous que j'ai un feignant de mâle qu'est propre à rien de bon, ne veut rien savoir pour la gaudriole. Ça fait que je n'ose pas me dégarnir maintenant, vous comprenez ?
M. Bosselet fit signe qu'il comprenait, eut un petit rire à cause du mâle et répartit :
- Ça se voit des fois, des mâles comme ça qu'ont point d'idées.
Ensembles, ils eurent un accès de gaîté. La vieille en était toute secouée, sa poitrine énorme ballotait dans son caraco. Toujours riant, elle jeta :
- Vous serez bien toujours le même, oui, que je dis...
Le marchand de peaux de lapins savait être délicat avec les femmes. Il prit un air modeste.
- Dans notre métier, on en voit des vertes et des pas mûres, ça c'est vrai, mais c'est bien parce que c'est vous, madame Trélin, que je prends le temps de rire un coup. A vous revoir, il faut que j'arrive à Glaisans avant que le cinéma soit commencé...
(extrait de la nouvelle "Le puits aux images" qui a donné le titre au recueil)
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Vidéo de Marcel Aymé
Il était une fois un petit café-restaurant, entre ville et campagne, refuge d'une poignée de drôles d'oiseaux que le monde moderne n'avait pas encore engloutis.
« On boit un coup, on mange un morceau, on écoute des histoires. Toutes activités qui s'accommodent mal du va-vite. Chacun offre son grain de temps au sablier commun, et ça donne qu'on n'est pas obligé de se hâter pour faire les choses ou pour les dire. »
Madoval, le patron, Mésange, sa fille, Comdinitch, Failagueule et les accoudés du zinc – braves de comptoir… « Pas des gueules de progrès », ces gens-là, mais de l'amitié, des rires, de l'humanité en partage et un certain talent pour cultiver la différence.
Jean-Pierre Ancèle signe un premier roman tendre et perlé comme une gorgée de muscadet, aux accents de Raymond Queneau ou de Marcel Aymé.
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