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EAN : 9782070538928
55 pages
Gallimard Jeunesse (18/04/2002)
3.5/5   2 notes
Résumé :
En revenant des courses, Delphine et Marinette font une curieuse rencontre : un chien aveugle qui les supplie de l'adopter. Les deux petites filles se laissent bien vite attendrir par l'animal infirme mais ce nouveau compagnon sera-t-il du goût des parents et du chat ?
Retrouvez Delphine et Marinette, les deux soeurs espiègles, et leurs amis les animaux de la ferme.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Pourquoi faisons nous le bien ? Ou, plus précisément, pour qui prenons-nous l'initiative d'effectuer un acte altruiste ? L'acte altruiste est-il, par nature, totalement désintéressé ?

C'est étonnant comme on pourrait multiplier les questionnements à partir de ce conte, apparemment, pour enfant, mais dont la portée véritable leur échappe très certainement.

En effet, de quoi est-il question ? Delphine et Marinette, les fillettes récurrentes de la série de contes du chat perché, rencontrent un jour, aux abords de la ferme, un chien. Mais pas n'importe quel chien, un chien d'aveugle lui-même aveugle.

Phénomène surprenant s'il en est, mais qui s'explique cependant assez vite lorsqu'elles apprennent que le chien d'aveugle en question, par empathie, par bonté, par commisération ou peut-être par bêtise a accepté la veille de prendre le mal de son maître pour lui permettre de voir à nouveau.

Malheureusement pour le noble canidé, malgré les grands serments d'amitié et de fidélité proférés par le maître, sitôt que celui-ci eut recouvré la vue, il abandonna son altruiste de chien à son sombre sort sans soleil.

Et, ce qui est plus surprenant, non content d'être charitable et généreux, le chien aveugle se révèle être fort miséricordieux, car, malgré la trahison, il en vient encore à plaindre son ancien maître, dont il soupçonne qu'il sera incapable de vivre dignement maintenant qu'il ne touchera plus d'aumônes (car en plus d'être tout ce qu'il est, cet homme est également un fainéant de la pire espèce).

Je vous passe quelques détails, sachez seulement que le chien est finalement adopté à la ferme, que sa bonté est reconnue par tous et qu'elle est même un sujet d'émerveillement pour quelques uns.

Il n'en va pas de même pour certains locataires de la ferme, notamment le chat, qui lui, sent bien qu'au creux de son être il ne possède pas le même fond altruiste et désintéressé que possède cet incroyable chien.

Toutefois, il rêverait de se sentir bon lui aussi, meilleur que les autres, même. Osera-t-il proposer au chien un marché similaire pour débarrasser ce dernier de son handicap et jouir du privilège intime de se sentir enfin " bon " aux yeux de tous, lui qui aura perdu les siens ?

Grande et douloureuse interrogation, horrible dilemme, effroyable sacrifice. Consentir ? Ne pas consentir ? Tirer les hommages ? Ne pas tirer les hommages ? Être en paix avec soi-même ? Ne pas être en paix avec soi-même ? Que de choix s'offrent au chat au bout d'une simple phrase !

Je n'en dirai pas davantage de l'issue de ce conte que j'ai trouvé très plaisant, finement écrit et bigrement riche quant aux questionnements qu'il soulève. Tout bien considéré, si je reviens dans le giron humain, pour qui, au juste, une Mère Teresa, par exemple, faisait-elle ses bonnes oeuvres ? Seulement pour les pauvres ? ou aussi beaucoup pour elle, pour la joie intime de se sentir bonne et juste ? (Dans l'espoir, qui sait, de gagner son paradis mieux que personne ?)

Les notions de handicap, de sacrifice, de générosité et d'altruisme sont abordées dans ce conte et sûrement quelques autres qui m'auront échappé. Voilà pourquoi je vous invite à vous en faire votre propre opinion par vous-même.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
— Quand je m'éveille c'est toujours une mauvaise surprise pour moi de ne pas voir clair.
— Justement, dit le chat, je suis ennuyé que tu ne voies pas clair ; j'ai pensé que si tu voulais bien me donner ton mal, je pourrais devenir aveugle à ta place et faire pour toi ce que tu as fait pour ton maître.
D'abord, le chien ne put rien dire tant il était ému, et il avait envie de pleurer.
— Chat, comme tu es bon, balbutia-t-il, je ne veux pas… tu es trop bon…
Le chat était tout tremblant dans son poil de l'entendre parler ainsi. Il n'aurait jamais pensé qu'on pût avoir tant de plaisir à être bon.
— Allons, dit-il, je te prends ton mal.
— Non, non, protestait le chien, je ne veux pas…
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