Ce court texte (50 pages environ), daté de 1865, est une bonne introduction à l'esprit de l'anarchisme révolutionnaire.
Bakounine fustige d'abord l'hydre à trois têtes qui sont Dieu, l'Etat et la Propriété (au sens du Capital). Il est opposé à une religion officielle et subventionnée mis il accorde la "faculté illimitée d'élever autant de temples qu'il plaira à chacun". La religion ne doit pas se mêler de l'enseignement qui doit inculquer avant tout l'amour de
la liberté. L'anarchisme n'est pas absence d'ordre mais le refus d'un pouvoir imposé d'en haut. Hommes et femmes doivent s'organiser d'abord en communes et ériger leurs lois, puis se fédérer par provinces, éventuellement par nations jusqu'à un plan international. L'organisation de cette pyramide est un peu complexe car une commune, pour être affiliée à une province, doit en respecter les règles.
On comprend que ce projet politique, opposé au marxisme au sein de la 1ère Internationale, ait été difficile à mettre en oeuvre.
Ce texte a le mérite pour moi de rendre cette doctrine plus lisible. On y apprend que le travail, n'en déplaise aux détracteurs sans nuance des mouvements révolutionnaires, en est une valeur cardinale. Seulement, il doit être exercé, hors de toute servitude, dans le respect de chacun, sans opposer ni séparer l'intellect du manuel.