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EAN : 9782752906441
128 pages
Phébus (05/01/2012)
3.84/5   16 notes
Résumé :
Les Quatre diables sont quatre acrobates, deux garçons et deux filles, profondément unis par un amour aussi évident que le souffle qu'ils partagent quand leurs mains se rejoignent à trente mètres du sol. Deux couples, vulnérables et fascinants de beauté. Achetés enfants par le propriétaire du cirque, ils entrent sur la piste comme des êtres venus d'un autre monde, inaccessibles. Jusqu'à ce que la passion vécue par l'un d'entre eux vienne fragiliser l'équilibre vital... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Opération Masse Critique, janvier 2012
Merci à Babelio et aux éditions Phébus

"Les Quatre Diables" est une nouvelle d'Herman Bang, publiée pour la première fois sous la forme d'un feuilleton en 1890. D'après la préface, Herman Bang est une figure majeure de la littérature danoise. Il a même fait scandale, son oeuvre "Familles sans espoirs" ayant fait l'objet d'un procès pour atteintes aux bonnes moeurs – ce qui, semble-t-il, était très à la mode au XIXème siècle.

Je déteste faire des résumés – qui ne sont généralement que des synthèses approximatives et lacunaires. Alors, tu ne m'en voudras pas, ô toi qui lis cette critique, si je fais appel à la quatrième de couverture :
"Les Quatre Diables sont quatre acrobates, deux garçons et deux filles, profondément unis par un amour aussi évident que le souffle qu'ils partagent quand leurs mains se rejoignent à trente mètres du sol. Deux couples, vulnérables et fascinants de beauté. Achetés enfants par le propriétaire du cirque, ils entrent sur la piste comme des êtres venus d'un autre monde, inaccessibles. Jusqu'à ce que la passion vécue par l'un d'entre eux vienne fragiliser l'équilibre vital."

L'histoire démarre "in medias res". Et l'on sait, dès les première pages, que quelque chose trouble l'harmonie qui régnait jusque là entre les quatre acrobates : Fritz est distrait par une présence que l'on devine dissimulée dans le public des loges. Passion amoureuse, obsession manifeste, relation vécue comme une castration par le jeune homme. Aimée, sa partenaire trapéziste, voit cela comme une promesse d'abandon. Il n'en faut pas plus pour ébranler le lien qui unissait Fritz et ses compagnons. Équilibre bouleversé, dont la métaphore du numéro de trapéziste laisse entrevoir les dangers.
L'auteur dépeint très bien la détresse et l'amertume d'Aimée, la passion virile et la violence de Fritz. le contraste avec les deux autres personnages, Adolphe et Louise, indifférents et froids, est d'autant plus saisissant.

Alors quoi ? Eh bien, je n'ai pas du tout accroché. Pourquoi ? Parce que les personnages m'ont semblé vides, je ne me suis pas sentie concernée par leur histoire. Jusqu'à ce minuscule caillou – c'est loin d'être un pavé ! – dans la mare, ils menaient une vie complètement insipide, tels des automates. Pour tout dire, leur bêtise m'a laissée perplexe. Les grands acrobates, dont les prouesses font briller les prunelles des spectateurs, se révèlent n'être que de vulgaires fantoches dont la performance est mécanique et l'art absent. Ils ne m'ont pas inspiré une once de pitié.
Ce qui se veut une tragédie prend alors des allures de caricature burlesque. Alors je me pose la question : suis-je complètement désabusée ? C'est possible mais je n'en crois rien. Vraisemblablement la qualité littéraire m'a échappé.
Je pense que la valeur de la nouvelle se mesure à la qualité du texte, à la saveur du style, mais comme je ne lis pas le danois couramment, difficile d'en juger.
L'un des grands drames de ma vie, c'est de devoir me contenter des traductions. Oui, j'ai regretté, pendant ma lecture, de ne pas être danophone.
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Amour, amour...
La Valse de l'Amour retentit sous le chapiteau du cirque. Les Quatre Diables entrent en scène pour un numéro périlleux de voltige. Sur les trapèzes, dans les airs : Aimée et Louise, les deux soeurs et Fritz et Adolphe, les deux frères. Achetés, élevés enfants à la dure par le père Cecchi, propriétaire de cirque. «Sur son corps les anciennes cicatrices se rouvraient et se mettaient à saigner, et le vieux collant était maculé de sang."
«Et soudain, pendant que Louise et Adolphe tourbillonnaient comme deux roues éternelles autour de leurs trapèzes, une pluie d'or étincelant tomba du haut du chapiteau et s'évanouit enscintillant dans le flot laiteux des ampoules électriques. L'espace d'un instant, les Diables parurent voler à travers un essaim d'or, tandis que la poussière, retombant lentement, parsemait leur nudité de milliers de paillettes resplendissantes.» Magnifique !
Aimée aime Fritz. Mais Fritz aime «la dame de la loge», une belle aristocrate fidèle spectatrice. Aimée et Fritz ont vécu toute leur vie ensemble, toute leur vie l'un à côté de l'autre. Les souffrances du travail car les saltimbanques, oui, les saltimbanques du cirque travaillent dur pour préparer leurs numéros, le froid et la misère quand le public est absent. «Dans l'écurie, les artistes, bleus de froid, tendaient leurs bras nus au-dessus d'une chaufferette, et les clowns sautillaient sur la terre battue, dans leurs chaussures de toile, pour se réchauffer.» Terrible !
Aimée ne peut plus supporter cette infidélité de Fritz. «Et maintenant, elle était là, cette étrangère; et à celle seule pensée, l'acrobate serrait les dents dans la colère de l'impuissance, une colère désepérée, purement physique. Qu'est-ce qu'elle lui voulait, cette femme, avec ses yeux de chatte ? Qu'est-ce qu'elle lui voulait, avec ses sourires de garce ? Qu'est-ce qu'elle lui voulait en s'offrant comme une catin ? le corrompre, le voler, lui dérober ses forces, le détruire ?» Cruel !
Fritz, allait-il finir ses jours dans un asile comme la troupe des Stars ?
Allait-il se pendre comme Charles le jongleur ? Allait-il finir dans la rue comme Hubert ou Paul ?
«Le désir, le désir triomphant, le désir dévastateur.» Tout cela va mal finir...
Ce court roman d'une centaine de pages est en réalité une longue nouvelle publiée en feuilleton en 1890. Les éditions Libretto republie aujourd'hui ce chef d'oeuvre oublié d'Herman Bang. Traduction du danois impeccable d'Isabelle Frambourg et préface éclairante d'Elena Balzamo. Herman Bang, né en 1857, est un écrivain majeur de la littérature danoise du XIXème siècle. Proposé pour le Prix Nobel de littérature en 1911, il le refuse.
Ecrivain mais aussi journaliste, conférencier, acteur et metteur en scène d'Ibsen ou de Strinberg, il décrit la vie des petites gens qui souvent sombrent, corps et âme...
Ici, Herman Bang vit le cirque : les répétitions, le spectacle, les soirées au foyer où le clown Tom «faisait de la musique en mettant de petits sifflets dans ses narines dilatées.»
Roulements de tambour...
«Monsieur Fritz et mademoiselle Aimée vont maintenant exécuter le grand saut, sans filet.»
Entrez, entrez, cher lecteur, sous le chapiteau du cirque, ouvrez bien grands vos yeux, vous allez lire un livre époustouflant ! Vous allez trembler de peur, pleurer de tristesse...vous allez vivre des sentations inoubliables, entrez, entrez, cher lecteur, dans ce chef d'oeuvre d'Herman Bang !
Lu dans le cadre de Masse Critique. Merci Babelio !
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Un court roman adapté au cinéma en 1911 par Dinesen puis par Murnau en 1928.
L'univers circadien ou deux couples de trapézistes, vivant ensemble depuis l'enfance se livrent à de périlleuses voltiges. Jusqu'au jour ou une étrangère s'immisce dans l'un des couples, accaparant le coeur et le corps de l'un des voltigeurs et faisant naître la jalousie et la haine qui conduira au tragique.
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J'ai gagné ce titre lors de l'opération masse critique chez Babelio. Je l'avais mis dans ma sélection sans le connaitre, emballée par le résumé. Je m'attendais à un roman contemporain, pas quelque chose écrit début 19... J'espérais ressentir la magie du cirque, la poésie de l'amour...



Je crois qu'il ne m'est pas arrivé souvent de lire quelque chose qui me procure aussi peu de sentiment. Je n'ai eu ni plaisir, ni déplaisir à la lecture de cette longue nouvelle (113 pages), si l'auteur a une plume tout à fait plaisante, j'ai trouvé cette histoire proprement ennuyeuse.

Les personnages ne ressentent finalement que des choses négatives (haine, jalousie, colère...) mais même ce négativisme n'atteint pas le lecteur.

Je n'ai eu ni la magie que j'attendais sur la vie au cirque, au contraire, c'est noir, vilain, désagréable, ni la magie de l'amour...



Je ressors très déçue de cette lecture.
Néanmoins, je remercie Babelio pour cette découverte que je n'aurais probablement pas faite seule, et me dis que peut-être un autre livre de cet auteur me ravira d'avantage, car il est vrai que son style littéraire est très agréable.
Lien : http://calidoscope.canalblog..
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Adoptés enfant par un propriétaire de cirque, deux garçons et deux filles vont apprendre à vivre et à travailler ensemble.

Toujours soudés, ils surmontent les épreuves les unes après les autres et, à force de travail et de volonté, montent un numéro de trapézistes exceptionnel.
Surnommés les quatre diables, leur numéro attire un très large public.

Ils vivent ensemble 24 heures sur 24, vibrant aux mêmes émotions, et il devient même difficile de donner un nom aux liens qui les unissent.

Mais un jour l'un d'entre eux tombe amoureux d'une personne extérieure au groupe.
L'équilibre est rompu, le danger palpable...

Un vrai gros beau coup de coeur pour ce roman, qui est plus une longue nouvelle d'ailleurs.

J'ai été fascinée, happée de bout en bout.
La passion amoureuse, la passion de la voltige... tout est exacerbé, entraînant ainsi le lecteur dans un tourbillon de sentiments.
Puis la tension, la jalousie, la peur prennent de plus en plus de place en créant une atmosphère suffocante.
Lien : http://www.livr-esse.com/art..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le jour commençait à poindre lorsqu'ils se séparèrent. Mais dans tous les recoins de l'escalier, dans le jardin devant la maison silencieuse - cette demeure aristocratique et digne avec ses fenêtres voilées - ils prolongèrent les heures intenses de leurs rendez-vous, tandis qu'elle ne faisait que répéter les quatre mêmes mots qui étaient en quelque sorte devenus le refrain de leur amour, un amour dont la seule essence était l'instinct:
- Que tu es bête!
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"à ce moment, il éprouva un dégoût violent et infini pour ce corps de femme, de l'aversion, de la répugnance à ce contact - celui du corps d'une autre femme qu'il aimait."
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